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Texte sur Dieu et la liberté

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loli
Cerise
Littlewingrunner
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Texte sur Dieu et la liberté Empty Texte sur Dieu et la liberté

Message par Littlewingrunner Mer 28 Avr - 18:39

Je vous en avait donc parlé, il y'a du texte...






Dieu et la
liberté


Avant propos :



Il me faut
faire une petite entrée en matière avant de commencer à développer mon propos,
et le rapport, qui peut être abscons, entre la notion de divin et celle de liberté. Mais avant cela il
convient de s’interroger : d’où cela vient il ? Comment ce sujet est
il venu, et en quoi revêt-il une dimension personnelle ?


La liberté
est un thème qui me tracasse déjà depuis un certain temps, je m’interroge sur
cette notion qui me semble bien obscure, et finalement impossible à résoudre :
la liberté la plus totale ne ressemble elle pas à une sorte d’aliénation ?
Aliénation des sens, aliénation de l’esprit, aliénation au corps, aux normes,
au système, à notre environnement. Ces
interrogations tournent malheureusement souvent en pur exercice de logique et
de sophistique sans vraiment faire avancer la réflexion. Puis lors d’une
discussion avec mon père, ce dernier m’a offert une phrase qui m’a inspiré, et
c’est cette phrase qui guide tout mon raisonnement. Je dois dire que mon
développement est loin d’être homogène et contient beaucoup de digressions en
rapports plus ou moins direct avec le sujet initial, mais je les considère
néanmoins importante car elles forment un fil conducteur et empêche une
construction trop classique en plusieurs points.


Je dois avouer que ce que l’on peut appeler ma
première partie est bien théorique et consiste en des définitions de termes,
termes qui resteront incomplets avant la fin de mon développement, il convient
donc bien de prendre le texte qui suit dans son intégralité et non partiellement. Il sera sinon bien aisé de
trouver des choses à redire sur telle ou telle partie, mais dans la globalité
je pense que, sans construire un système de pensée, ce que je ne pourrais de
toutes façon souffrir, les parties se répondent et trouvent leur écho l’une
dans l’autre. Il vous semblera certainement qu’arrivé à la moitié du texte le
ton change et devient plus entrainant, plus affirmé, et cela est sans doute
vrai, car c’est là que commence vraiment la réflexion, ce qui précède n’étant
que d’utiles préliminaires.











Tout d’abord
pour commencer à traiter ce sujet il nous faut nécessairement passer par une
définition des termes employés, qui peuvent être différemment compris et
interprétés. Ces deux termes relèvent en effet beaucoup de la métaphysique,
mais comme le disent bien Kant et Wolff : pour éclairer la pratique il nous faut la lumière de la métaphysique.
Et contrairement à ce que beaucoup pensent je pense que la métaphysique ne nous
est pas si étrangère et que ce sont les concepts comme ceux si qui façonnent
notre existence pratique, matérielle, sensorielle. Avant d’aller plus loin il
faut déjà considérer ce que l’on met dans le mot liberté.


On peut définir la liberté négativement :
absence de contrainte, de limite.
Ou de manière positive: indépendance du sujet, les comportements conscients sont
libres.

Si la liberté est d'atteindre toutes les possibilités alors elle est
contradictoire: en effet en se fixant une possibilité on exclue les autres, qui
deviennent inenvisageable et ainsi nous ne sommes plus libre de choisir: un
choix en exclut beaucoup d'autres. La vraie liberté est donc l'immobilisme le
plus total et le fait de ne rien désirer, comme nous l’explique Schopenhauer
dans Le monde comme volonté et représentation, il faut opérer ce qu’il
nomme la négation de la volonté, ou du vouloir vivre, mon allusion est bien
générale et je vous prie de ne pas en prendre ombrage : il faudrait des
centaines de pages pour expliquer clairement Schopenhauer, et je m’en sens bien
incapable. Il y'a plusieurs libertés, la liberté de fait : juridique par
exemple, on peut la constater dans les textes. Mais le concept même de liberté,
métaphysique, est introuvable, en dehors de notre entendement.
On peut considérer la liberté de deux façons: ou bien bâtie sur la volonté :
amenant l'action et la morale humaine, ou bien sujette à un déterminisme des
sens. Dans le deuxième cas on peut aussi dire que la liberté est inexistante.
Mais dans le premier cas c'est la volonté qui est fer de lance de l'action et
de la morale : Descartes, Epicure ou Kant nous enjoignent à ne désirer que ce
que l'on peut avoir, dans ce sens nous sommes donc libres d'avoir ce que nous
désirons. La liberté ne doit donc pas être prise comme précepte absolu.

Il faut donc se méfier de la définition basique de la liberté : faire ce qui me
plait. Une absence de limite c'est vivre dans l'illusion, comme dit plus haut,
or ce sont les limites qui apportent la liberté. Comme le dit Montesquieu la
liberté c'est le pouvoir de faire ce que les lois permettent.
Car il n'y a pas de liberté sans loi,
en effet les désirs de tous contre tous, pour paraphraser Hobbes ;
s'annuleraient, les désirs d'universalité se détruiraient. Car comme le dit si
bien Rousseau: « l'impulsion du seul appétit c'est l'esclavage», le
plus important c'est d'être libre par rapport à soi même, et non pas changer de
servitude.


C’est cette
dernière définition que nous utiliserons pour la suite : liberté par
rapport à soi même et non opérer ce que l’on
va nommer le transfert de la
servitude.
Cependant je ne puis résister à approfondir cette réflexion sur
la liberté et ainsi faire durer ce long prologue par un passage de Par delà
le Bien et le Mal
de Nietzsche :
"Aussi longtemps que nous ne nous
sentons pas dépendre de quoi que ce soit, nous nous estimons indépendants :
sophisme qui montre combien l'homme est orgueilleux et despotique. Car il admet
ici qu'en toutes circonstances il remarquerait et reconnaitrait sa dépendance
dès qu'il la subirait, son postulat étant qu'il vit habituellement dans l'indépendance
et qu'il éprouverait aussitôt une contradiction dans ses sentiments s'il venait
exceptionnellement à la perdre. "
Nous ignorons donc ce qui nous fait
agir, nous avons une fausse conscience de libre arbitre quand on cède à ses
désirs. Mine d’or pour la psychologie qui placera l’inconscient comme moteur de
notre existence, reléguant la volonté à une place mineure.


Pour être
libre il ne faut donc pas seulement être indépendant vis à vis de l'extérieur,
il faut aussi une forte volonté pour se travailler soi même, n'est vraiment
libre que le sage, d'ou Goethe qui dit:" Nul n'est plus esclave que
celui qui se croit libre".
La liberté consiste donc à vouloir ce que l'on peut avoir. Cela
sous-entend que l'individu doit être en mesure de faire preuve de discernement
et d'un grand sens critique : l'homme libre se donne à lui-même des normes cognitives. C'est ce que Kant
appelle la liberté transcendantale, ce sont ses normes cognitives produites par
l’homme qui vont nous intéresser à postériori. Comment se bâtir sa propre
morale qui débouche sur la liberté ?


La liberté
est elle prouvable? Il ne semblerait
pas, la preuve de cette liberté serait donc juste l'examen de son propre
sentiment interne, ce qui nous en ferait prendre conscience. Il conviendrait
ici de développer cette notion de conscience mais je crains que cela nous
entraine bien loin si je me met à définir tous mes mots… Là aussi donc c'est plus par intuition que
l'on connait cette liberté, on ne peut la rationaliser semblerait il. Néanmoins
l'instinct n'est jamais libre, comme dit plus haut on ne sait pas d'ou vient
notre approbation de l'instinct, ce qui pousse un problème philosophique assez
ardu : en acceptant notre liberté, ou du moins en la sentant, sommes nous libre
? Puisqu'en la sentant nous obéissons nous même à un instinct. Et si nous
sommes libres, nous ne l'avons pas décidé, donc le sommes-nous toujours?
L'homme se fait des illusions par nature, comme dira Rousseau : "
l'opinion régit le monde"
. La vérité ne reste qu’une illusion dont on
a oublié qu’elle en était une. Mais ce n’est pas le problème ici. La question
anthropologique de taille est donc : la liberté est elle une faculté inhérente
à l'homme? Nier la liberté serait ce nié l'essence même de l'homme? Comme nous
l'avons vu la liberté entraine la morale et donc la reconnaissance de la
liberté de l'autre. Mais cette liberté nous permet de la nier, et ainsi de nier
l'autre également. Si la liberté entraine la morale la suppression de la
liberté entraine la disparition du bien et du mal. Et
on comprend maintenant les fondements de l'ouvrage de Nietzsche Par delà
Bien et Mal
: c'est une négation de la liberté même, ce qui n’est ici pas
négatif, abolissant ainsi nos vieux codes. De là il nous apparait une question
fondamentale : la liberté est elle possible ? Est-elle
souhaitable ? Il semblerait que l’homme n’a besoin que d’une illusion pour
vivre est être heureux, une impression de liberté…


Voilà les questions que nous nous poserons en
corrélat avec l’autre terme du sujet : Dieu. Ce dernier dans les religions
abrahamiques est un principe créateur, mais pas seulement (dans ce cas nous
pourrions mettre à peu prêt n’importe quoi derrière ce dieu), mais également
une entité unique, supra humaine et absolue, doté d’une perfection infinie. Le
Dieu n’est néanmoins pas une entité abstraite dans les premiers temps, on voit
dans l’ancien testament que Dieu oblige les rois, les pères, les patriarches, à
avoir une conduite exemplaire et morale (même si l’on voit beaucoup de
dérapage, même avec David). Je disais tout à l’heure en paraphrasant Kant et Wolff que la métaphysique était ce qui éclairait la pratique, or
deus est ce qui brille, ce qui illumine, et il se pourrait bien que ce soit
Dieu qui éclaire la pratique de nos actes, notre philosophie pratique.
Certaines sectes abrahamiques, au sens philosophique du terme, nous pouvons
ainsi désigner les religions du livres, même si ici aussi il y’a des
contestations, vont jusqu’à considérer
que Dieu est une puissance omniprésente et omnisciente, ce qui est peut être
vrai dans toute perspective croyante en partie. Néanmoins nous devons tempérer
cela avec la notion bien connue de libre arbitre laissée à l’homme, ce dernier
peut aisément choisir le chemin de l’impiété sans encourir, depuis maintenant
longtemps, le châtiment divin sous sa forme physique. On peut invoquer ici le
paradoxe de la toute puissance : Dieu est tout puissant mais les hommes
font ce qu’ils veulent, tout du moins ont-ils la possibilité d’exercer leur volonté
comme ils l’entendent (dans cette perspective et sans prendre en compte les
considérations sociologiques et psychologiques). Cela nous semble étrange, mais
cela est explicable, en effet s’il en est ainsi c’est parce que dans la
perception chrétienne Dieu a donné le libre arbitre à l’homme à travers le
péché originel et donc la connaissance du bien et du mal après avoir gouté le
fruit interdit. L’envie et le désir de connaissance, imputé dans l’homme par
Dieu, on conduit le premier à trahir le second, néanmoins, puisque Dieu et
parfait, on peut considérer que ce choix était hautement prévu. Et que Dieu a
créé l’homme dans l’idée qu’il soit libre de juger du bien et du mal et
d’obtenir la connaissance. Cela a pour corolaire que le mal s’établit
inexorablement sur la terre, l’homme laissé à la dérive, et dans un athéisme
toujours plus grand, que je soutiens d’ailleurs en partie, s’engage dans le
mal, dupé par ses opinions. Ainsi les
hommes ont savamment chassé Dieu de la sphère publique et humaine, le réduisant
peu à peu tacitement à l’état de croyance, je n’ose le mot superstition (pour
le plus grand nombre). Nietzsche ira jusqu’à donner sa célèbre formule :
Dieu est mort, le surhomme n’a pas besoin de Dieu et se réjouit au contraire de
sa disparition. L’absence de sens de la vie n’est du coup plus ce qui condamne
la vie mais ce qui la justifie, la vie en elle-même n’a pas besoin de
justification métaphysique nous dit Nietzsche ; être c’est mieux que ne
pas être, l’être vaut mieux que le néant. C’est cette conception qui empêchera
de grands penseurs contemporains à ne pas sombrer dans le pessimisme le plus
exacerbé : Cioran, Beckett… Néanmoins cela dégage t’il l’homme de sa
servitude ? Il ne nous semble pas.


Le transfert
c’est ici effectué de Dieu vers tout le reste, car l’homme à besoin de remplir
sa fonction spirituelle comme nous dit Jung, la science (ce qui donne une forme
de scientisme), l’argent (même si l’argent-Dieu est un peu réducteur), les
passions, l’hédonisme… L’homme est il plus libre ? Rien n’est moins sûr.
Installé plus confortablement, plus en sécurité, plus raisonné, plus éduqué
peut être oui, plus libre par rapport aux autres et à eux même depuis la
« mort de Dieu », là aussi laissez moi émettre de grands doutes à ce
sujet. N’allez pas comprendre par là que je rêve d’une société ou Dieu serait
placé comme autorité centrale et absolue, une sorte de retour en arrière
moderne, une composante de l’éternel retour…si cela a existé dans l’Histoire…
Non, je m’interroge juste sur la liberté de l’homme par rapport à Dieu, cela
change t’il quelque chose ? Apparemment non. Mais je n’invente
manifestement rien et reste dans une relative banalité dans ces propos. Le
socialisme, le communisme scientifique, le darwinisme, la psychologie, et Freud
en fer de lance, on décrit Dieu comme une création sociale. Meslier déjà
dit : Dieu n’existe pas, ce n’est
qu’une invention pour contrôler les plus pauvres
. Et à cette époque sans
doute que la dernière affirmation est véridique, ceux qui utilisent Dieu n’y
croient pas, et cela est une constante avec la religion, souvenons nous de
Cicéron, athée en privé, se référant abondement aux Dieux pour les besoins de
sa rhétoriques. Néanmoins pour la première l’absence de preuve n’est pas une
preuve d’absence, et je ne puis affirmer raisonnablement ni son existence ni le
contraire.


Mais ce n’est pas l’existence à proprement
parlé du divin qui m’intéresse ici, de nombreux philosophes se sont intéressés
au problème, ont réussi une semi réponse avec les causes finales, mais ca ne
prouve en aucun cas un Dieu comme nous le montre les religions abrahamiques.
Descartes tente une démonstration assez timide et à mon sens bancale sur le
divin, Pascal fait un pari. Mais pour moi justement cette preuve de l’existence
ou non existence de Dieu ne devrait pas
être. En effet si nous voulons rester libres de penser qu’il existe ou qu’il
n’existe pas il faut que le doute
subsiste. Et ce doute n’est pas nécessairement négatif en soi. Car en se faisant nous conservant notre liberté de pencher
vers un sentier ou un autre, car il serait trop facile de croire à quelque
chose de prouvé et d’établit, ce serait une certitude devenue banale. Ainsi ce
doute qui permet de croire ou de ne pas croire, d’avoir la foi ou de ne pas
l’avoir est ce qui est le plus important à mes yeux, l’existence réelle d’un
Dieu n’est finalement pas ce qui compte le plus, ce qui compte c’est ce que la
croyance en ce Dieu peut nous apporter ou nous retirer. D’ailleurs nous voyons
que l’influence d’un Dieu est tellement forte que même les penseurs voulant
s’affranchir de sa morale y restent attachés, prenons l’exemple de Kant et de sa célèbre, et fameuse et passionnante
morale.


Ce dernier, comme le démontre habilement Schopenhauer dans Le fondement de la
morale
reprend la forme du décalogue
(Exode). Ainsi les commandements de Kant,
si je puis les appeler ainsi, reprennent la forme impérative du
décalogue : « tu dois », il ne voit pas le monde comme il est,
mais comme il devrait être. L’être
doit se conformer au devoir être pour devenir bon, « le meilleur des
mondes possibles ». De plus la morale kantienne n’est en aucun cas un fait
de conscience, elle est déduite à priori, si j’ose le terme, à partir de rien,
ou pas grand-chose, pour qu’elle ait une légitimité en dehors du fait (elle est
d’ailleurs incessamment désapprouvée par le fait et l’expérience, et Kant admet
volontiers que sa morale est impossible, car elle ne prend pas en compte les
circonstances des actes en eux même). En cela la morale kantienne n’a pas de
légitimité propre, et même si elle désire s’affranchir de la religion pour
former une morale humaine on ne peut songer à d’autres explications que la
présence d’un être supérieur pour justifier cette morale. Car la connaissance à
priori des choses sont bien relatives. Combien de fois l’expérience nous a
démontré que notre connaissance à priori était fausse, désuète, dépassée,
mauvaise, non performante. Sans être empiriste on peut facilement le
comprendre, la connaissance à priori
ne se basant pas sur un fait de conscience, et donc sur aucune expérience,
n’est pas des plus satisfaisantes.


Avec ces maigres critiques on peut déjà
affirmer que même si la morale de Kant, plus grande ébauche de morale
indépendante des temps modernes, reste assujetties aux principes divins. Sur la
forme comme sur une légitimité du fond. On peut dès lors considérer que même si
Kant déclare que sa morale est indépendante elle détient néanmoins une
étincelle de la morale divine, puisqu’il en reprend les termes, le devoir être de Kant correspond à une vision que nous pourrions avoir des temps messianiques. Et il y’a un problème
commun : la réalité n’est aucunement pareille. Le péché, la faute, sous
tous les noms qu’on lui donne, continue à ronger l’homme et la terre. Ne disons
pas néanmoins que ce péché est quelque chose de purement négatif, de mauvais.
Car premièrement il retire la thèse selon laquelle Dieu pourrait être à
l’origine du mal, en effet si le péché est le fruit de l’homme Dieu garde son
caractère divin et parfait. Deuxièmement parce que le péché comme le dit Oscar Wilde est une des notes colorées
de l’existence. Et on peut dire que si l’on décide de croire, ce péché, qui est
« normal » pour l’homme, devient une autre affirmation de notre
liberté, car nous ne choisissons, consciemment et inconsciemment pas que les
bonnes choses. Ainsi nous pouvons pécher en ne faisant que nous tromper. Or si
l’on ne croit pas ce péché ne devient plus un symbole de liberté, il devient
banal, et la croyance que l’on avait en Dieu, ou que l’on a jamais eu, se
retrouve ailleurs : superstition au plus bas niveau, et idéologie, parfois
mêlée de superstition à plus haut niveau. La vie de « l’homme
libre » social, l’athée, n’est pas plus libre en conséquence. Il est
autant assujetti que les autres à ses passions, ses instincts, et sa nature
n’en est pas meilleurs.


Car nous voyons dans notre société que les
hommes ont tout simplement échangé leur servitude contre une autre, à leur
première joie. Ainsi l’argent même a cessé d’être un moyen d’échange pour
devenir une valeur quasi-divine, sans rentrer dans le stéréotype du
Dieu-argent, cela n’est pas si faux, aujourd’hui l’argent ne nous sert plus à
uniquement échanger des choses, l’argent a une valeur en soi, et les gens la
garde pour cela, l’argent n’est plus le moyen, elle est la fin même de
l’échange, d’ailleurs quand l’on demande ce que les gens veulent avoir ils ne
demandent pas : une voiture, une maison, une guitare, ils demandent avant
tout de l’argent. J’anticiperai dès maintenant l’argument que l’on peut
m’opposer : « s’ils veulent de l’argent c’est juste qu’ils
confondent les moyens et les fins, l’argent leur servira à acheter ce dont vous
parlez plus haut ». Et bien ma réponse est différente, pour moi l’argent
comme je l’ai dit a une valeur en soi et désormais plus que de moyen d’obtenir
ce qui est cité plus haut, l’argent sert à plusieurs autres choses : la
distinction sociale, la reconnaissance des autres ( voir ce que j’ai écris sur
le désir de reconnaissance en me basant sur Nietzsche), car « être c’est être reconnu ».


Mais les hommes ont trouvé bien mieux que
l’argent : les idéologies, ainsi se soumettent t’ils à toute sorte de
doctrines en isme : le communisme, et surtout ce que l’on en a fait (voir
le marxisme de Marx de Raymond Aron), l’épicurisme, le stoïcisme, le
scepticisme moderne, le libertarisme, le libéralisme… Toutes ces idéologies et
leur formes totalitaires dérivées, existante ou pas. Le risque avec tout cela
c’est que les idéologies ont la mauvaise habitude de tout vouloir prouver par
un système de pensée et d’écarter ce qui ne rentre pas dans leur idéal,
ainsi Hegel fonde son système sur
l’Histoire pour fonder un historicisme brillant expliquant indubitablement
beaucoup de choses. Néanmoins peut-on considérer que cela est suffisant pour
tout expliquer ? A mon sens non. Mais en allant dans des préoccupations
moins savantes il y’a plusieurs autres choses ayant pris la place de la
religion dans la tête des hommes : l’astrologie, qui au départ est
pourtant une science noble, est passée au rang de superstition, et on voit bien
les excès que cela génère quand on lit un journal ou un magazine, aucun n’est
dépourvu de son horoscope, nous délivrant des informations aussi futile que : « le
24 vous ferez une heureuse rencontre », comment interpréter cela ?
Certes nous en ferons une, mais nous en rendront nous compte ? Qu’est ce
que cela apporte ? Si l’on se penche sur le problème nous voyons que ce
que les horoscopes disent peut se révéler, mais comment se tromper lorsque que
l’on est si général ? De plus en lisant ces horoscopes et en voulant y
croire on se conforme à l’attitude prescrite et on peut voir des signes dans
tout ce qui arrive…Mais passons, je ne traite pas ici des horoscopes, qui
méritent tout de même selon moi une analyse psychologique… Autre activité ayant pris un caractère divin dans la
société : le sport. Prenons l’exemple bateau du foot en France, là aussi
il n’y a plus un journal télévisé, ou papier, qui n’est dépourvu de sa page
footballistique, et tout le monde y va de ses commentaires. D’ailleurs on remarque que le football est
placé sur un piédestal par bon nombre de personne, comme un sport sacré, que
l’on n’a pas le droit de critiquer, ce qui génère bon nombre de problème, y
compris parfois de sécurité. Il y’a autre aspect qui reste à creuser, mais pour
moi le foot d’aujourd’hui remplace plus les jeux antiques qu’autre chose. Je
n’ai rien contre le foot en temps que tel, ni contre le sport de haut niveau,
mais l’utilisation faite par le système est à mon avis déplorable, on fait
rêver les gens, pour les piller.


Faire rêver les gens pour les piller, cela
ne nous rappelle t’il pas quelque chose ? Si : la publicité, autre
activité ayant pris le relais sur une croyance. Encore plus rependue que le
foot et les horoscopes réunis elle est un des piliers de la société moderne.
Les gens reste béats devant celle-ci et obéissent à ses divins commandements le
plus souvent : « cette voiture tu achèteras », « de se
micro-onde tu te pourvoiras », « Cette viande tu
mangeras ». Plus grave
encore ! On assimile la liberté elle-même à la consommation, être libre
c’est pouvoir consommer ce que l’on veut, acheter une voiture sans délai,
n’importe quel modèle que ce soit Renault, Citroën, Fiat, Ford, General Motors
ou encore Toyota. Cette publicité en plus de remplacer la foi et la croyance
subvertit les valeurs jusqu’alors presque intouchables et en offre une pâle
représentation : être libre c’est pouvoir consommer de la musique (je dis
bien consommer de la musique au vu du zapping incessant dont nous sommes
témoins actuellement, on passe d’une mode musicale à l’autre sans prendre la
peine de la creuser, il n’y a qu’à voir les gens avec leur mp3 ou mp4 changer
de chanson toute les 30 secondes, sous prétexte que le morceau est trop long,
c’est pour cela que nous voyons apparaitre des morceaux téléphones durant moins
d’une minute enchainant des rythmes plaisant à la première écoute, et
entêtants, après la musique radio nous voici dans pire… ), consommer des
vêtements ( la mode, à travers la publicité qui en est faite, acquière
également un statut quasi divin chez certaines personnes…), des biens
mobiliers, de la nourriture ( et là la junk food, les fast food, sont
grandement représentatif de ce que je cherche à critiquer, pour faire la
comparaison avec ma longue parenthèse sur la musique, Mac Do est à la
gastronomie ce que la musique actuelle est à la musique en général, mais ne
crachons pas dans la soupes, il se sert encore de bonnes choses musicales…,
quand on s’écarte du commercial).


Après avoir eu tant de mots durs, il me faut
m’expliquer, je n’ai rien contre toutes ses activités en tant que tel, c’est
l’utilisation là encore qu’en fait le système et la société plus largement qui
me déplait. Je cherche juste à démontrer que l’homme d’aujourd’hui éparpille
ses dieux un peu partout, c’est le polythéisme moderne dans la société
esthétique qui devient de plus en plus oppressante. Mais me direz vous, il y’a
des croyants qui sont autant, voir plus omnibulés par ce que je viens de
critiquer que des athées, évidemment, cet argument ne peut qu’être reçu.
Néanmoins en ce qui les concerne je parlerai des différentes interprétations
possibles, il est évident que croire ne se réduit pas en une morale ascétique
se privant de tous les bien matériels. Mais il me semble dans l’interprétation
que je fais des textes, qu’il faut qu’une démystification de l’objet s’opère,
je suis moi-même victime de cette mystification bien souvent. Sans aller
jusqu’au détachement bouddhiste une chose reste une chose, et le désir excite
souvent l’imagination, ou le contraire, pour nous la faire paraitre
indispensable, grandie, et finalement presque divine. Finalement il n’est en
rien moins sur que l’homme actuel soit plus libre par rapport à lui-même, par
rapport aux principes qu’il se fixe, corrélativement ou non avec une foi, que
l’homme d’hier. D’ailleurs il n’est en
aucun cas sûr que l’homme d’hier ait été délivré de la matérialité de
l’existence. Néanmoins, je me dois de dire que la « case religieuse »
que possède l’homme, qui le force à croire en quelque chose : une
idéologie, une religion, un horoscope, l’argent, se doit d’être remplie. Et il
n’est pas sur que la croyance en Dieu rende plus esclave que la croyance en autre
chose. Dans ce cas même si Dieu n’existe
pas on serait peut être moins esclave de notre propre existence en croyant en
lui qu’en croyant en autre chose.



Car
finalement Dieu n’exclut pas le péché de l’homme, et ne nous empêche pas de
commettre des fautes, de nous tromper, et même parfois de commettre des actes
mauvais consciemment. Sans prôner la faute et le péché, ce qui serait
profondément immoral, je considère que la faute étant inhérente à l’homme on ne
peut l’empêcher, et donc la blâmer quant elle reste occasionnelle. Car même si
le péché est une des couleurs de l’existence cette couleur serait bien grisée
par le temps et la répétition si elle était trop souvent présente dans notre
vie. De plus la foi enjoint à prendre de la distance par rapport aux choses
matérielles et par rapport aux autres choses, que l’on pourrait nommer des
idoles, sans qualifier les hommes contemporains de païens. Ainsi St Paul dit
« Rendez à César ce qui est a César », qui peut être interprété
comme une admonestation d’obéir aux puissances mortelles pendant cette vie
puisque ce qui nous intéresse c’est l’immortalité d’après la mort. Mais cette
interprétation a été reprise plus tard par le pouvoir : « Vous
pouvez bien souffrir et être soumis en cette vie puisque vous serez payés en
retour dans la suivante », nous comprenons subitement Mesliers. A cette
interprétation je préfère donc celle-ci : « ne vous attachez pas trop
à l’argent et ne rechignez pas à le rendre à César à travers les impôts, car
après tout tout cela n’est que matériel et ce qui compte c’est votre propre
liberté ». En effet les pédagogues ne cessent de répéter : « ce
qui compte ce n’est pas ce que les autres pensent c’est ce que tu
penses de toi-même, sent toi libre par rapport à toi-même », et en
cela St Augustin ajoute :
« vis et fait ce que tu veux », voilà deux maximes qui peuvent se
rapprocher. La croyance rend libre, et
faire ce que l’on veut n’est définitivement accessible qu’à celui qui croit,
même s’il est permis à quelques esprits de s’élever par leur propre voie, et il
est permis à tous d’évoluer suffisamment pour s’élever de leur propre voie,
mais c’est une utopie irréalisable. D’ailleurs sans soutenir la luxure et le
péché St Augustin a une phrase très
révélatrice pour moi : « Dieu donne moi s’il te plait la chasteté et
la divinité, mais Ô Dieu s’il te plait pas maintenant », la volonté de
l’homme n’est pas d’être saint, mais
d’être homme, avec toutes les passions que cela suppose. L’important n’est pas
de nier ces passions mais de les accepter sans pour autant en faire un autre
dieu, aujourd’hui on peut également considérer le sexe comme un de ces paradis
artificiels, comme dit Cioran
« la sexualité est la seule porte terrestre ouverte sur le ciel », à
travers la publicité et l’acte en lui-même le sexe a prit une dimension
colossale.


L’homme qui ne souffre pas de l’absence
de Dieu, le surhomme, privé de ses illusions, qui se réjouit de la « mort
de Dieu », n’existe en définitive pas. Bien que Nietzsche ait prit garde
de ne pas créer un système de pensée, une idéologie, qui enfermerait ceux qui
veulent suivre sa pensée dans un cadre fini, il ne fait à mon sens qu’enfoncer
la porte ouverte de l’utopie, il est en ce sens un grand destructeur mais ne
bâtit pas grand-chose pour remplacer les édifices qu’il a détruit avec
génie ! Car un homme privé de ce besoin de réconfort métaphysique n’existe
pas, c’est pour cela que lorsque l’homme est seul il s’interroge sur sa
finitude, sa vanité dira Pascal, et
finalement son inutilité terrestre, de quoi vient la volonté qui fait que nous
sommes ? Etre sans but, mais surtout sans cause, est ce vraiment mieux que
de ne pas être, après tout, nous souvenons nous du moment d’avant notre
naissance ? Toutes ces questions assaillent les hommes quand ils sont
seuls, c’est pour cela qu’il y’a un bruit perpétuel et que le monde est en
mouvement sans fin : les hommes ne veulent pas être face à leurs
angoisses. Et parfois ces angoisses peuvent déranger passablement un homme. Or
ces angoisses qui ne sont pas affrontées en face, ressortent sur d’autres
domaines après, l’homme se croit libre mais est ainsi contrôlé par ses peurs
inconscientes, en plus de ses instincts. D’ailleurs je réfléchissais à cela
dernièrement, peut être que l’attrait des gens pour de nombreux faits divers et
plus récemment les journaux people, vient de cela. Je m’explique, les individus ont besoin de se
sentir exister, pour cela il plonge dans un voyeurisme morbide, regardant
avidement la souffrance des autres, que la presse leur vend bien à l’aide titre
choc comme : « elle tue ses deux enfants et se suicide ».
L’homme pour vivre à besoin de se sentir souffrir, et c’est cette souffrance
des autres qui rassure l’homme d’une part sur sa propre condition, et d’autre
part le fait souffrir aussi : entre voir souffrir et souffrir il n’ya pas
de distance disait Calderon. Cela
révèlerait d’une part un certain sadomasochisme chez l’homme et d’autre part
expliquerait la tolérance toujours plus grande face à la violence. Il s’en suit
que l’humanité est condamné à aller chercher toujours des images plus violentes
plus « hard » ou « trash », et à tomber dans toujours plus
de voyeurisme, de plus en plus morbide.
Mais cela n’est pas directement dans mon sujet, même si il y’a une
liaison, sans justification métaphysique suffisante à son existence l’homme se
sent inutile, non nécessaire, il se demande pourquoi il existe. D’ailleurs même
en croyant en Dieu certains comme Pascal
ne s’en trouve pas moins angoissés, voir ses propos sur la finitude, sur le
hasard de l’existence : « si ma mère ne m’avait pas fait à tel
moment je ne serais pas comme je suis », néanmoins cela est atténué par
une certaine foi.


Pour le dire simplement et en d’autres
termes : ne pas croire ne délivre pas, cela nous délivre certes de la
soumission à une loi divine mais en aucun cas de la soumission à d’autres
addictions plus aliénantes. De plus l’angoisse de l’homme sur les questions
touchant à son existence physique grandisse ces addictions aux dieux modernes
(je les appelle ainsi sans supposer de culte). Et quand je parle de Dieu
directement je ne me prononce pas sur la religion précisément, mais juste sur
une croyance. Le bouddhisme comme le christianisme ou la religion musulmane
peuvent apporter des réponses aux angoisses de chacun. Je cite néanmoins la
bible comme référence car c’est le livre que je connais le mieux, mais d’autres
trouveront certainement de quoi souligner mon raisonnement à l’aide d’autres
ouvrages dit sacré.


Mais pour cela il faut définir le rôle de
ces livres, je prendrais pour cela l’exemple de la bible, la question évidente
que nous nous posons dès lors est : la bible est elle un moyen pour que
l’Eglise affirme son pouvoir ou bien a
contrario
un instrument permettant la contestation de celle-ci, et allant
plus loin, de l’ordre établit, sans toutefois sombrer dans un nihilisme
total ? Ces questions ne sont aucunement neuves, il suffit de regarder
Luther qui au 16ème siècle engendra un conflit, ce dernier portait
sur l’autorité et du statut de l’Ecriture dans l’Eglise, il vit l’émergence de
l’individu, traité comme sujet, dans l’interprétation que l’on fit des textes.
On comprend pourquoi ce moment est charnière dans la pensée occidentale à tout
point de vue. Plus près de nous, on pense également à la crise moderniste qui au seuil
du 20e siècle, signe l’acte de divorce entre, d’une part, la conception
dogmatique et normative de l’interprétation de la Bible par le Magistère
catholique, et d’autre part l’autonomie de la recherche critique – philologique
et historique d’abord, relayée ensuite par les autres sciences humaines –,
appliquée aux textes bibliques. Un siècle plus tard, dans notre ère on voit
combien les restes de ce conflit continuent à peser, que ce soit autour
d’enjeux ecclésiastiques, éthiques, politiques, car tous renvoient à un
problème d’interprétation de l’Ecriture, l’Eglise n’ayant aucun monopole (cela
pousse d’ailleurs les gens à se forger une religion « fait maison »,
mettant un peu ce qu’ils veulent derrière le concept de Dieu : un principe
créateur, un architecte…). En 18 siècle la bible aura finalement permit d’être
la cause de combat contradictoires et paradoxaux, chacun livrant son
interprétation, la considérant comme meilleure que celle des autres, et se
servant finalement de l’Ecriture comme un moyen. Mais pourquoi le christianisme
échapperait il à cet écueil qui consiste à forger une doctrine sur un texte dit
inspiré pour que finalement cette doctrine se révèle fausse et obsolète au
cours du temps ? C’est ce besoin de justification qu’il faut d’abord
éclairer. Spinoza tout d’abord,
c’est le premier exemple que je trouve, au cours du 17ème siècle
dans son traité Théologico politique affirme que la liberté de penser et de
dire publiquement ce que l’on pense, même si ce que l’on dit est faux, ne nuit
pas à la piété ni l’ordre établit. Le
problème pour Spinoza, qui déjà depuis un moment est soupçonné d’athéisme,
c’est que les autorités religieuses se servent de la bible pour empêcher cette
liberté, il faut donc à Spinoza
prouver que ce n’est pas le propos des écritures, et qu’il livre sa propre
interprétation. Il montre que dans les Ecritures il n’y a pas de normes en ce
qui concerne l’exercice de la raison, et l’organisation sociale, ainsi que les
pragmata politiques. Mais il y’a bien une Parole qui engage à vivre :
celle qui commande la pratique de la Justice et de la Charité, vertus
chrétiennes. Si l’écriture, pour Spinoza, à un pouvoir, il n’est que dans
l’injonction qui nous ait faite dans notre conduite envers notre prochain (ce
qui est peu et beaucoup à la fois).


Ainsi dit-il : « Une
conduite juste et charitable peut sans doute être aussi une conséquence du
raisonnement philosophique, mais la particularité de la parole de Dieu est
qu’elle l’enseigne sans raisonnement, par l’expérience ou par le rappel
enflammé qu’en font les prophètes. Dès lors, peu importe que l’on puisse ou non
reconstituer le détail de ce qu’ils ont voulu dire, ou les épisodes obscurs de
l’histoire racontée ; ce qui compte est le message essentiel dont
l’histoire fournit autant d’exemples : la conduite envers le prochain. La
piété consiste donc, pour chacun, à recevoir ce message et à le rendre
vraisemblable pour lui-même, c’est-à-dire à l’adapter à sa propre complexion.
Rien dans un tel message ne s’oppose à la liberté de philosopher ; au
contraire, qui veut interdire cette liberté empêche par là même chacun
d’adapter le message à sa propre complexion, donc s’oppose à la piété »
.
Voilà un premier élément à notre disposition pour notre réflexion, dans une
certaine interprétation la liberté de philosophé, de clamer ce que l’on pense,
ne s’oppose en rien à la piété, au contraire ! Alors que les dieux
modernes comme je les nomme, s’opposent eux à cette liberté de façon vicieuse.
Cela n’est pas sans importance puisque aujourd’hui politique et affaires
humaines se sont largement séparés de la considération théologique. Que Spinoza se soit efforcé de montrer que
la Bible n’est pas faite pour assoir une autorité, pas plus que la raison n’est
faite pour détruire la Parole de Dieu, cela me paraît une leçon qui,
aujourd’hui encore, reste digne d’attention. Ainsi nous pouvons légitimer
l’existence du rationaliste croyant souvent considéré comme paradoxal. En
effet, l’idée de la manipulation des textes dans l’espace publique n’a pas
disparu aujourd’hui et l’on voit encore des gens brandir une maxime biblique
comme fer de lance de leur action politique, ce que je considère comme
hautement mauvais. On dira d’un côté que « L’Eglise soumise à l’écriture
n’est pas autorisée à faire » telle chose ou telle autre, à légitimer le
mariage homosexuel, à refuser l’euthanasie, et pour cela certains n’hésitent
pas à prendre les exemples de Sodome et Gomor, alors que ces considérations ne
devraient rien avoir à faire dans le débat public. De l’autre côté on reverra
Jésus en opposition aux pharisiens, ce qui a fait dire qu’il était anarchiste
ou qu’il refusait l’ordre établit. L’Eglise est elle aussi libre d’exprimer
sont point de vue, mais la question est de savoir quelle est la légitimité de
l’interprétation des textes, les références ne servent t’elles pas à masquer
une frustration de l’Eglise quant aux règles qu’elle ne dicte plus, les textes
ne seraient t’ils pas un levier d’influence et de pouvoir ?


On a vu
récemment des recours à la Bible plus que discutable, par l’archevêque de
Cologne par exemple. Plus l’Eglise se livre à de telles actes en se basant sur
des textes moins la Parole en elle-même est libre et laisse la possibilité à
l’interprétation et par là même laisse moins de liberté au croyant lui-même.
Dans la Parole il n’y a pas de vérité exégétique indiscutable, tout peut être
soumis à interprétations différentes, voilà ce qui peut permettre la liberté
plus grande des croyants. Je ne dis pas là que l’on peut interpréter les textes
n’importe comment et trouver des justificatifs mal fondés à ses actions ;
j’encourage au contraire à la libération des préjugés et au travail sur ceux-ci
pour se libérer soi même et ainsi trouver des interprétations nouvelles et
intelligentes, capable d’entrer en débat avec d’autres convictions sans pâlir.
Plusieurs siècles après Spinoza il faut réaffirmer que la relecture des textes,
loin de soumettre notre esprit et notre raison (qui comme je l’ai dit n’est pas
conditionné par la foi), nous donne au contraire une plus grande liberté de
pensée, et donc nous donne une plus grande liberté par rapport à nous même.


Libéré de quoi ? D’une sorte
d’esclavage, d’une soumission de notre être et de notre esprit à des idées
reçues et préconçues, des forces aliénantes et des dieux modernes. J’irai même
plus loin, de l’autorité que les gens croient d’abord voir dans l’Ecriture. Les
chrétiens en général ont du mal à recevoir la liberté comme une grâce, et non
comme le fruit l’observation de préceptes ou d’interdits. Attention encore une
fois à ne pas confondre liberté avec la possibilité de libertinisme notamment
sexuel car là encore on se rend esclave de quelque chose, Paul s’en prend
d’ailleurs à se courant : " Avec des discours gonflés de vie, ils
allèchent, par les désirs charnels, par les débauches, ceux qui venaient à
peine de fuir les gens qui passent leur vie dans l'égarement. Ils leur
promettent la liberté, mais ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car
on est esclave de ce qui vous domine " (Paul, 2, 18). Entre trop et trop
peu de rigueur éthique et morale Paul a tracé le chemin en suivant les marques
de Pierre : « qu'en s'offrant à quelqu'un comme esclave pour obéir,
on devient esclave du maître auquel on obéit, soit du péché pour la mort, soit
de l'obéissance pour la justice » (Romains, 6,16). Bien avant Hegel on
retrouve donc la dialectique du maitre et de l’esclave. Choisir le Christ et
son Royaume, c'est lui obéir, dit Paul : le mot a une résonance contraignante
qui le dessert ; en réalité, obéir au Christ, c'est étymologiquement se mettre
à l'écoute de celui qui, pour reprendre une admirable formule de Saint Augustin, " nous est plus
intime que l'intime de nous-mêmes ". S’alléger, se libérer donc, c’est se
libérer de son péché, inhérent à l’homme, commis tous les jours, Paul encore
une fois nous le demande dans le chapitre 6 de la lettre aux romains : "
Quand vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice.
Quel fruit recueillez-vous alors d'actions dont aujourd'hui vous rougissez ?
Car leur aboutissement c'est la mort. Mais aujourd'hui, libérés du péché et
asservis à Dieu, vous fructifiez pour la sainteté, et l'aboutissement, c'est la
vie éternelle. Car le salaire du péché, c'est la mort ; mais le don gratuit de
Dieu, c'est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur ", ici
Paul répond même aux angoisses métaphysiques de l’homme, sur la vie après la
mort et l’existence de l’homme.


Mais alors quelle est cette pratique de
ceux qui se sont asservis à Dieu ? Certains répondront que c’est la
charité, la prière, les sacrements, mais je n’emprunterai pas cette voie. Chez
Jean nous trouvons une réponse, dans le chapitre 8 Jésus lui-même
dit « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes
disciples et vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libérera »,
une telle phrase invite à
connaitre la Vérité (et non les vérités), se trouvant dans le
Christ : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie », mais
elle nous indique aussi deux médiations pour cela : la Parole d’une part,
la recherche de la vérité par l’usage de la raison d’autre part. La liberté
libère donc à travers la vérité, et qui détiens la liberté ? "Quiconque
se livre au péché est esclave du péché ...Si le fils vous affranchit, vous
serez réellement libres" (Jean Cool, le péché, je l’ai expliqué ne peut
être condamné à outrance, nous péchons tous, et nous sommes donc esclave de nos
passions en tant qu’être terrestre :
les besoins du ventre, la sexualité… Nous devons nous occuper d’eux tant que
nous sommes vivants, comme le dit Homère : « maudit ventre qui nous
force à manger alors que nous voudrions pleurer », eux aussi sont nos
maitres dont on ne peut s’affranchir qu’avec la mort. On pardonne aisément une erreur, ou du moins
sommes-nous capables en théorie de pardonner aisément une erreur. Bien que la
chaire soit un élément indispensable de la vie, et que sa négation revient à
faire une négation de l’humanité même il ne faut pas vivre selon elle et pour
elle, pour nous débarrasser d’une aliénation supplémentaire. Mais ne
considérons pas tout de même les débauchés comme des être perdus et loin de la
Vérité et la liberté que nous présente l’Ecriture, au contraire il tente de
trouver le Sens, par les sens, et voilà l’essence même de leur conduite, qui
n’est pas si éloignée que ça d’une forme de croyance. Ainsi Paul nous dit "C'est
pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes et ne vous
laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude... Frères, vous avez
été appelés à la liberté ; seulement, ne faites pas de cette liberté un
prétexte de vivre selon la chair..." (Gal, 5). La morale chrétienne tel
que nous pouvons l’interpréter ici n’est donc aucunement une morale de
l’ascétisme, elle ne refuse pas le corps, mais elle le fait passer
secondairement, les sens ne doivent pas, dans l’idéal, prendre la place du
Sens.


On comprend bien ici que la seule
autorité que l’on accepte désormais c’est celle de celui qui nous connais mieux que nous même, cela n’est il pas être
plus libre que celui qui obéit à son corps, à des modèles people, ou encore la publicité et le
consumérisme… Ainsi la solution la plus saine pour l’homme, la plus agréable,
pour moi, est celle-ci, elle ne délivre pas de toute servitude mais procure
néanmoins plus de liberté au sens strict que d’être lâché sans divinité et donc
la placer en tout et n’importe quoi, je précise encore une fois que l’on peut
faire la même démonstration avec d’autres religions en prenant d’autres textes
comme référence. Je me ferais d’ailleurs peut être traité d’hérétique et de
falsificateur avec cela, mais je ne réfléchis nullement sur l’existence, qui
comme je l’ai dit, est improuvable, et tant mieux ! Je ne m’essaye donc
pas à des démonstrations douteuses, sur le parfait de l’homme, et la faute en
lui comme Descartes, je serais plus proche du simple pari, celui que fais Pascal.


Ce qui est intéressant ici c’est que l’homme
se donne librement ; il se
soumet librement à l’autorité divine, c’est une soumission libre, qui n’est aucunement sensée entraver sa
propre liberté mais au contraire la renforcer, « vis et fais ce qui te
plais » disait St Augustin,
c’est bien cela que nous pousse à faire cette libre soumission, mais il faut se
souvenir que si tout est permis tout n’est pas utile, nécessaire, et juste. Ce
n’est plus comme l’affirmait Dostoïevski, la non existence de Dieu qui permet
tout, mais au contraire son existence. Tout le système de pensée est renversé.
Mais je ne suis pas le premier à penser ainsi et je suis certain que cette
pensée aurait été plus influente si il n’y avait pas un élément hautement
important chez l’homme : la servitude volontaire, un peu différente que
celle que nous présente La Boétie, qui travaille plus sur les institutions et
les tyrans, les différentes formes de pouvoir, mais tout de même semblable.


Je m’explique, l’homme préfère, en général,
largement être soumis à quelque chose, évacuant ainsi sa responsabilité, ce qui
lui permet après de dire : « ce n’est pas ma faute », ou
« je n’y suis pour rien » ; ainsi la psychologie a énormément
du succès, et non seulement à cause des grandes choses qu’elle apporte. Nous
sommes donc particulièrement heureux d’apprendre que nous ne sommes pas
toutafais responsables de nos actes, pour plusieurs vraies raisons
d’ailleurs : l’inconscient et le déterminisme social. Ainsi, pour le
premier l’inconscient ressortirai dans nos actes, car notre ça, est bridé par
la société, ainsi il lui arrive d’exploser sous plusieurs facettes : le
lapsus parfois, les rêves, et parfois les actes. Nous nous apercevons donc que
certains de nos actes sont maintenant inconscient, et donc que nous ne pouvons
en porter l’entière responsabilité, c’est une circonstance atténuante. Il en
est de même pour le déterminisme social, les sociologues nous expliquent, n’ont
de cesse de nous démontrer, que les agissements des individus sont en grande
partie du à l’influence du milieu. Bourdieu en particulier nous explique qu’il
n’y a pas d’ascenseur social, que les individus ont leurs agissements contrôlés
par le milieu, Laborit décrètera que la liberté est inexistante chez l’homme
car il est conditionné par son milieu et son entourage. L’homme n’a de cesse
d’expliquer pourquoi il n’est pas responsable de ce qu’il fait, parfois très
justement, je ne saurais affirmer l’inexistence de ces deux facteurs. Mais ils
sont souvent utilisés comme moyen pour prouver quelque chose, c’est pour cela
que les hommes s’y intéressent particulièrement, pour ne pas assumer leur part
de responsabilité. Je ne nie aucunement ici l’utilité et l’exactitude de ces
deux éléments. Mais souvent on préfère se cacher derrière eux plutôt que
d’assumer les conséquences de ces actes et sa responsabilité. C’est pour cela
que l’idée d’être responsable, et pire, d’être responsable devant celui qui nous connait mieux que nous même,
nous parait insupportable, l’idée d’être jugé, non seulement selon les actes,
mais sur la totalité de notre être, nous apeure. Etre libre et donc ne souffrir
aucune des aliénations possible nous effraye, car dans ce cas là nous n’avons
plus de justifications possibles, de choses sur lesquels nous rabattre. Et donc
nous préférons obéir aux dieux modernes que j’ai listé plus haut, plutôt que de
prendre notre indépendance d’esprit, de faire usage de la raison (qui ne
s’oppose en rien avec la Parole comme l’a démontré Spinoza), de prendre du
recul et de s’opposer à eux.


C’est cet état d’esprit de l’homme, cette
servitude volontaire à l’état des choses de la société, qui nous conforte à
prendre la voie la plus facile, la conservation. Je ne demande pas de vivre en
Hermite et de refuser la société dans laquelle nous vivons, car il nous faut
tout de même vivre et assouvir nos besoins et nos instincts, mais juste de
faire la part des choses. Il est donc plus facile d’obéir à ces dieux modernes,
que de prendre sa liberté, de choisir le chemin le plus difficile.


Après la tyrannie politique, monarchique, d’un seul homme,
c’est une tyrannie plus subtile qui s’est mis en place dans notre société, on
remarque par ailleurs que les homes providentiels, sensés être le centre des
désirs de la population, le moyen par lequel eux même s’échappent de leur
responsabilité, sont particulièrement aimés. L’amour de la servitude s’est
substitué au désir de liberté, et nous aimons être enchainés tandis que nous
voulons la liberté théoriquement. Chacun comme nous le fait comprendre Rousseau
est à la fois dépendant et maitre de son voisin, alors que l’état de nature
(que nous cherchons à restituer à travers notre foi), n’accepte pas la
domination de l’un sur l’autre et au contraire refuse la relation maitre
esclave, cela va de même pour les choses créées par l’homme et les instincts
premiers. Comme chez La Boétie, la première raison de cet état est l’habitude,
l’habitude de la société hiérarchisée dans laquelle les uns établissent leur
pouvoir sur les autres, dans un enchevêtrement de tensions complexe. Mais les
hommes ne se sont pas fait déposséder par d’autres leur liberté originelle, ils
se sont déposséder seuls. Car non seulement les individus se résignent à être
esclave mais en plus s’y plaisent, ne cherchant pas à changer le modèle, ou
alors s’ils veulent changer, même en une société pure théoriquement elle
s’avère impure à ce niveau dans la pratique, ainsi un engrenage inéluctable
fonctionne. Il faut bien ici distinguer Dieu et le pouvoir, ce qui nous semble
simple, mais beaucoup disent : « dans ce cas pourquoi il y’a tant de
mal dans le monde ? », eh bien parce que justement Dieu nous laisse
libre de choisir le mal, si nous n’avions plus cette option il n’y aurait pas
de choix, et donc pas de liberté. Mais les dieux sont bien formées par ce
pouvoir et la société, ce fut jadis les gladiateurs, ce sont maintenant une
certaine facette du sport (il n’y a qu’à voir l’importance du football en
argentine : le gouvernement a renfloué les clubs manquant d’argent,
craignant que privés de football les argentins montre leur mécontentement), la
publicité, et les autres éléments cités plus haut. Dans cet état des choses
certains, mué par la volonté de puissance
se plaisent consciemment, et recherche ainsi la domination des autres par
plusieurs moyens, ceux-ci en plus de se soumettre aux dieux modernes, se
rendent complice de l’esclavage contemporain, quelle condition est dès lors
plus misérable que celle-ci ? Pour sortir de cet état de soumission il n’y
a plus de possibilité politique, la seule possibilité est métaphysique, et je
l’ai déjà énoncé. Comment donc sortir de la servitude donc ? En ayant
l’esprit libre, en pouvant faire un juste usage de ses facultés
intellectuelles. Comment avoir l’esprit libre, je l’ai là aussi dit, bien que
je ne doute pas que des esprits tels que ceux de Socrate réussissent sans cette
médiation pour moi nécessaire. Car il est évident que la domination de quelque
chose ne peut pas d’exercer sur un peuple d’homme libre (sans être
nécessairement soumis directement aux lois divines comme nous l’avons vu à
quelques reprises, je suis d’ailleurs partisan de la laïcité).


Mais comme il a été dit il est évident que
les hommes préfèrent l’état actuel des choses, les poids, et surtout les
chaines, de l’habitude étant trop lourds. L’humanité est globalement mise à
genoux devant ces dieux modernes, et quand elle tente de sortir la tête de sa
prison elle est violemment frappée par les gardiens du système. Et même quand
les individus empruntent la voie de la foi, parfois le font ils de manière non
mesurée, partant sur des analyses et interprétations douteuses, se servant de
la foi comme d’un moyen et non comme d’une fin en soi. Ainsi pouvons-nous
qualifier les pratiques des extrémistes qui existent dans chaque religion. Mais
celui qui est libre d’esprit, qui ne se soumet pas à l’interprétation que lui
force à accepter autrui, qui réussit à prendre de la distance et à utiliser sa
raison tout en écoutant son cœur, celui-ci est libre. Je crois bien que même si
Dieu n’existait pas il faudrait néanmoins croire en lui pour être libre….





Colin
Nathanaël, 2010.
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Message par Littlewingrunner Mer 28 Avr - 18:40

C'est l'équivalent de 22 pages Word, bonne chance !
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Message par Cerise Dim 6 Mar - 22:28

Je l'ai enfin retrouvé ! Very Happy

Cela doit faire deux ou trois fois que je me fais tout le forum pour finir de le lire, commençant systématiquement par la section "débats" et comme en recherchant, je me laisse souvent distraire en route par d'autres fils anciens...


"Vos activités culturelles et artistiques, Jeux", je ne retiens décidément pas...
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Message par Littlewingrunner Dim 6 Mar - 22:48

aha, bonne lecture.
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Message par Cerise Mer 23 Mar - 20:39

Pour arriver à lire jusqu'au bout, j'ai dû imprimé. Génération (encore) papier, sans doute. Non pas que ce soit incompréhensible ; c'est mon cerveau qui ne tient pas la longueur via l'écran.


Ceci dit, tu ne penses pas qu'une spiritualité laïque soit possible ?
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Message par Littlewingrunner Jeu 24 Mar - 1:26

Le thème du texte est de montrer que quand on ne croit plus en dieu ce n'est pas qu'on ne croit pas, c'est qu'on croit en tout. Jamais la superstition ne s'est développée autant que dans nos sociétés : voir la place qu'on accorde à ces besoins, New age, ésotérisme, astrologie, cela existait avant, mais il y'a une généralisation de ces processus actuellement parce que la société désenchante et enlève la transcendance.

Qu'entends tu par spiritualité laïque ? Une spiritualité de chacun dans un cadre légal ( et donc en dehors du champs de l’Église )? Ça oui, pas de problème. Ou une spiritualité athée? Cela pose plus de problème...
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Message par loli Jeu 24 Mar - 2:00

C'est marrant cette manie de placer les gens dans des cases. Ceux qui croient en Dieu opposé à ceux qui croient en l'astro ou autres..mdr..
On peut croire en Dieu et croire aussi à tout le reste...De même qu'on peut aussi ne pas croire en l'éso et être athée etc..
Encore et toujours des clichés..
Sinon je suis d'accord avec toi sur le fait que les gens aient besoin de croire...(comme le disait aussi Claude de Bartoli, j'avais bien aimé son explication)

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Message par javeline Jeu 24 Mar - 4:07

Cerise a écrit:Pour arriver à lire jusqu'au bout, j'ai dû imprimé. Génération (encore) papier, sans doute. Non pas que ce soit incompréhensible ; c'est mon cerveau qui ne tient pas la longueur via l'écran.


Ceci dit, tu ne penses pas qu'une spiritualité laïque soit possible ?

Tout est possible.(si on veut)
C'est marrant, je ne te connais pas, et par déduction je me suis dit, la cerise va imprimer.
Pas moi qu'on imprimerait-(
Il manquerait plus que little écrive des choses incompréhensibles; ça servirait à quoi de l'avoir écrit?
Moi j'aurais plus eu de mal à le lire imprimé que direct.

En plus il y a un résumé:"Le thème du texte est de montrer que quand on ne croit plus en dieu ce n'est pas qu'on ne croit pas, c'est qu'on croit en tout. Jamais la superstition ne s'est développée autant que dans nos sociétés : voir la place qu'on accorde à ces besoins, New age, ésotérisme, astrologie, cela existait avant, mais il y'a une généralisation de ces processus actuellement parce que la société désenchante et enlève la transcendance. "
Ensuite on en déduit aussi que Loli...n'a pas compris-)


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Message par loli Jeu 24 Mar - 10:34

Loli a compris, t'inquiètes pas pour elle, papa..
Je trouve juste que les exemples -que little a choisi de mettre en opposition- ne sont pas bons.
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Message par Littlewingrunner Jeu 24 Mar - 19:02

Parce que tu te sens visée aha. Mais si tu as lu le texte je parle d'une croyance en Dieu comme le considère les monothéisme : la foi chrétienne, par exemple, s'oppose directement à toutes tentatives d'explication du monde New Age, superstitieuse ou ésotérique ( car son explication est déjà ésotérique, de jure normalement il ne devrait pas y avoir de mélange, de facto on peut toujours faire sa salade perso, mais c'est encore plus révélateur ).

D'ailleurs je ne met personne dans des cases quand je fait mon petit résumé: je parle de croyances, c'est une distinction conceptuelle, dans la réalité les choses s'entremêlent, comme toujours. Une amitié parfaite est toujours teinté d'utilité et de plaisir par exemple. Cela ne veut pas dire qu'elle n'existe pas.

"On peut croire en Dieu et croire aussi à tout le reste...De même qu'on peut aussi ne pas croire en l'éso et être athée etc.." : on peut croire à tout ce qu'on veut, on peut même croire à la scientologie et aux fantômes, à des éléphants qui dirigent le monde sur des tapis roulants, pourquoi pas... La question n'est pas de pouvoir croire, mais du bien fondé d'une croyance, qui échappe par définition à toute appréhension rationnelle et scientifique : c'est pour ça que la superstition, l'astrologie etc... croissent de manière proportionnelle au développement de la science : on cherche un espace d'indétermination, de hasard, irréductible au déterminisme et nécéssitarisme scientifique.

J'aurais des retouches à faire dans mon texte, car il y'a des choses, après relecture, avec lesquelles je ne suis plus d'accord, mais l'idée globale est toujours mienne.
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Message par loli Jeu 24 Mar - 19:55

J'ai l'impression que tu réponds à côté.
Dans ton texte ( ton petit post)c'est toi qui parle d'opposer les deux univers, non ? alors pourquoi à présent tu te retranches derrière la religion et les textes ??
L'idée globale dans ton long texte c'est d'opposer la matérialisme à outrance à la spiritualité , là je veux bien......mais à l'éso je vois pas le rapport...(et ça n'a rien à voir avec mes croyances..)
Car que ce soit en Dieu ou autres, ça fait parti du même univers des "croyances"..alors que tu as l'air de stigmatiser l'une par rapport à l'autre...(croire en Dieu est une bonne croyance, l'éso mauvaise croyance ...lol).
A moins que TA croyance en Dieu est la même que celle des religions, ( qui rejettent l'éso) ..dans ca cas je comprends mieux.
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Message par Littlewingrunner Jeu 24 Mar - 20:20

Mon petit post n'est qu'une simplification outrancière.

J'oppose les deux univers de droit oui. Parce que mon texte parle de la religion et des textes, je ne me retranche pas : je considère que c'est une forme plus construite et plus libre de la croyance qu'une croyance projetée vers la superstition, ce n'est qu'une question de raffinement. L'ésotérisme est assez difficile à cerner, les chrétiens sont eux même très ésotériques, mais j'indiquais plutôt les formations du type secte etc...

Le Dieu chrétien ne fait pas partie du même univers de croyance que l'astrologie, non. Ce serait bien facile à dénigrer pour tout esprit scientifique. A ce sujet il faudrait relire le sujet sur sectes et religions, et la distinction que j'opère. La foi chrétienne se fonde sur un corpus textuel ( qui a ses abbérations rationnelles ), une pensée riche et subtile, qui a vu naître d'elle une forte exégèse. Plus j'y réfléchis et plus je suis d'accord avec le syncrétisme de Schleiermeier. L'ésotérisme ( dans le sens donné) est une forme appauvrie de la croyance : on n'y retrouve aucune idée aussi profonde que dans la Bible par exemple, la plupart du temps le but est clairement affiché, l'argent, avoir des adeptes pour former un groupe d'influence. Je parle de question spirituelle : mais plus je réfléchis plus je pense que la religion, dans sa forme basse et institutionnelle est une forme culturelle dépassée, d'une richesse décadente. La question est celle de la subtilité : il faut une croyance qui permette un développement personnel rationnel, qui agit comme une "drogue" le terme est fort, c'est à dire qui permet de mettre de côté la question existentielle tout en ne faisant pas croire au surnaturel ( d'ou la raison...). En somme une spiritualité qui repousse plus loin le doute existentiel en nous permettant d'accepter le monde sans le fuir ( et pour le moment, dans une interprétation très libre de la Bible, comme j'en ai fait l'étude, je n'ai trouvé cela que dans ce dont je parle).
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Message par Cerise Jeu 24 Mar - 20:51

Littlewingrunner a écrit:
Qu'entends tu par spiritualité laïque ? Une spiritualité de chacun dans un cadre légal ( et donc en dehors du champs de l’Église )? Ça oui, pas de problème. Ou une spiritualité athée? Cela pose plus de problème...

Oui, une spiritualité athée (chacun plaidant pour sa "paroisse")

Le divin, cela ne me parle pas du tout (et la notion de "péché" encore moins d'ailleurs). Si ce n'est qu'en tant qu'invention (projection) humaine. Dieu : "fils de l'homme", au sens littéral, c'est révélateur, non ? Ce n'est pas Dieu qui serait mort, mais l'idée de Dieu. Est-ce que voulait dire Nietzsche ? L'homme enfin face à lui-même et à tous ses possibles, un deal ambitieux qui donne le vertige.

En quoi la spiritualité devrait forcément être liée à une croyance religieuse ? Un état de conscience de soi et du monde, sa recherche, y compris (et surtout) dans leur interactivité d'un point de vue rationnel, cela n'entre-il pas dans le cadre de ce qu'on nomme spiritualité ? Lorsque tu dis que l'homme à besoin de croire, est-ce, dans ton idée, seulement dans un cadre surnaturel ?

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Message par Cerise Jeu 24 Mar - 20:55

Littlewingrunner a écrit: La question est celle de la subtilité : il faut une croyance qui permette un développement personnel rationnel, qui agit comme une "drogue" le terme est fort, c'est à dire qui permet de mettre de côté la question existentielle tout en ne faisant pas croire au surnaturel ( d'ou la raison...). En somme une spiritualité qui repousse plus loin le doute existentiel en nous permettant d'accepter le monde sans le fuir

J'avais juste survolé ce post dans un premier temps.
Une partie de réponse donc.
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Message par Littlewingrunner Ven 25 Mar - 0:31

La mort de Dieu nietzschéenne est une phrase célébrissime dans le Zarathoustra, oui : l'homme est sans repère ( la signification est plus complexe et le sens plus lourd mais il me semble que Nietzsche par de là pour fonder l'illusion nécessaire).

Tout dépend de ce que tu entends par athée, le problème est pour moi celui de la subtilité de la forme de croyance. La religion de le cadre de la raison disait Kant, je suis de plus en plus d'accord.

Spiritualité non religieuse mais ayant attrait à la foi, ce qui n'est pas pareil ( je crois que je m'efforce d'établir le distingo dans mon texte). Ma réponse à Loli était confuse et j'y ai réfléchit, j'essaie d'ordonner tout cela. En somme je reproche une chose à l'astrologie, le New Age et les sectes : ce sont des portes de sorties au monde qui visent à pallier un besoin de croire, nous sommes d'accords, ces formes visent à donner des explications non fondées scientifiquement de la nature, des évènements, de l'amour etc... ( avec beaucoup de nuances ! ), c'est pour moi une fuite de la réalité, on colle sur la réalité une croyance, pour expliquer, ou alors on fuit soi même dans ces croyances pour échapper à la réalité. On établit évidemment certaines subtilités : dans l'astro des centaines de façons d'être vierges etc... Mais il y'a toujours un conditionnement partiel d'une nature par quelque chose que l'on pourrait nommer de transcendant.

Or comme je l'explique dans un corpus aussi riche que la Bible on peut faire le travail exégétique que l'on veut. Et je vais aller jusqu'au bout de mon idée : finalement peu importe qu'il existe ou pas, c'est bien ce que je dis, il suffit qu'il réponde à nos besoins, mais il faut que la croyance nous fasse accepter le monde : ce que j'ai montré, je pense, dans mon texte ( avec un présupposé sur libre arbitre comme croyance là encore, la Liberté est à l'image de Dieu), même dans l'excès. "Aime et fais ce que tu veux" disait Augustin d'Hippone. La ré-interprétation des textes est un travail intellectuel qui ne colle pas une croyance sur la réalité, mais qui fait travailler la raison et ne s'oppose pas à l'avancée scientifique. C'est le degré le plus haut de subtilité dans la croyance.
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Message par loli Ven 25 Mar - 1:52

En somme je reproche une chose à l'astrologie, le New Age et les sectes : ce sont des portes de sorties au monde qui visent à pallier un besoin de croire, nous sommes d'accords, ces formes visent à donner des explications non fondées scientifiquement de la nature, des évènements, de l'amour etc... ( avec beaucoup de nuances ! ), c'est pour moi une fuite de la réalité, on colle sur la réalité une croyance, pour expliquer, ou alors on fuit soi même dans ces croyances pour échapper à la réalité. On établit évidemment certaines subtilités : dans l'astro des centaines de façons d'être vierges etc... Mais il y'a toujours un conditionnement partiel d'une nature par quelque chose que l'on pourrait nommer de transcendant.

Dans ce cas là pourquoi la croyance en Dieu ne serait'elle pas non plus une fuite de la réalité ?lol..c'est idem

Or comme je l'explique dans un corpus aussi riche que la Bible on peut faire le travail exégétique que l'on veut. Et je vais aller jusqu'au bout de mon idée : finalement peu importe qu'il existe ou pas, c'est bien ce que je dis, il suffit qu'il réponde à nos besoins,

et bien c'est ce que je dis aussi , peu importe la croyance du moment qu'elle répond à un besoin..


mais il faut que la croyance nous fasse accepter le monde : ce que j'ai montré, je pense, dans mon texte ( avec un présupposé sur libre arbitre comme croyance là encore, la Liberté est à l'image de Dieu), même dans l'excès. "Aime et fais ce que tu veux" disait Augustin d'Hippone. La ré-interprétation des textes est un travail intellectuel qui ne colle pas une croyance sur la réalité, mais qui fait travailler la raison et ne s'oppose pas à l'avancée scientifique. C'est le degré le plus haut de subtilité dans la croyance.

Je ne vois pas en quoi les croyances que tu réfutes nous empêcheraient d'accéder au monde.. à la réalité...et à la raison....et au libre arbitre..
Contrairement à toi je ne mets pas de hierarchie ou de moralisme bien/mal ou jugements divers envers certaines croyances , je les mets toutes sur le même plan...celui de LA CROYANCE.

mais bon, on sait trés qu'on ne sera jamais d'accord sur le sujet des croyances...et c'est pas le but, car chacun les siennes..
de plus on peut trés bien être ouvert à tout sans pour autant être dépendant de ses croyances ni formaté par elles...

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Message par javeline Ven 25 Mar - 2:46

Pourquoi dans la vie tout le monde ne réfléchit pas?Ca serait beaucoup plus simple, personne ne s'emmerderait, on se croiserait on et se dirait tiens au fait j'ai pensais à ça tout à ll'heure!Plus du tout de croyants, des penseurs; est-ce que si 100 pour 100 des humains sont des penseurs la croyance peut encore exister?

Croyance\science est une "schizophrénie" obligatore en attendant...le Un, l'unis-vers.(Little veut rétablir la spiritualité, ça signifie la croyance, étrangement; sorte de rêve, "brillance superbe", art savant; ça veut tout et rien dire?-))

100 pour 100 de croyants, ou de penseurs; car "croyants" n'est qu'une sorte d'insulte(peut entendre "peuple", "mièvreries", "folie", "rêve"; des tas de choses signifie la croyance) émanant d'un point de vue scientifique, soi-disant plus scientifique.

Croyants...est une idée à rebours, un fatalisme pléonastique("c'était écrit"), qqch en bout de course; dépasser le croyance est probablement une idée...étrange, retardataire; une perversion, forcément; forcément aujourd'hui perso je ne peux que me dire que je ne suis pas croyant, et à la fois je ne peux que me dire que je suis "chizo", que je suis croyant, que ça fait partie de la culture humaine.

La croyance semble être qqch de plus vague, poétique, presque fémnin, même prisé par les femmes; quasi inventé par elle, souvent encouragé par elles(art, savoir, génie; puissance, sublimité, savoir-faire, savoir-dire...); la sience c'est les hommes purs et durs, les savants fous.

Tous les mots sont des symboles, des puissances, des "brillances".Ca me fait songer à Land et son "les femmes inventent quoi finalement?Tout?Sont les hommes?la brutalité?La science?Qui a soufflé quoi à qui?".

On ne peut que se poser la question de ce qu'on entend par croyance, et de ce qu'on a toujours entendu par croyance(magie, puissance, poésie...).

Un monde sans science pourrait exister par exemple; alors qu'un monde sans croyance, sans base?(j'ai écrit base; pas baisoin, baisetruction)



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Message par Littlewingrunner Ven 25 Mar - 18:33

Loli je ne me place pas dans une catégorie de jugement, d'ailleurs je te défie de me montrer ou je dis : " ça c'est bien", " ça c'est mal", j'ai toujours considéré que chacun était libre de croire, c'est son problème, ça relève de l'intime. Je n'établis pas une distinction morale. Chaque croyance ne se vaut pas : tu ne peux pas mettre les fantômes sur le même plan que Dieu, je vois ça comme une évidence...

Pour ce qui est du reste j'y ai déjà répondu.
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Message par Sarugaku nō Ven 25 Mar - 18:35

Pourtant les japonais croient aux fantômes qui font partie de leurs croyances.... et ils valent aussi bien tous les autres esprits shinto.
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Message par loli Lun 28 Mar - 0:22

Littlewingrunner a écrit:Loli je ne me place pas dans une catégorie de jugement, d'ailleurs je te défie de me montrer ou je dis : " ça c'est bien", " ça c'est mal", j'ai toujours considéré que chacun était libre de croire, c'est son problème, ça relève de l'intime. Je n'établis pas une distinction morale. Chaque croyance ne se vaut pas : tu ne peux pas mettre les fantômes sur le même plan que Dieu, je vois ça comme une évidence...

Pour ce qui est du reste j'y ai déjà répondu.
C'est clair que si tu réduits l'ésotérisme à la croyance au fantômes, ce n'est même pas la peine d'en discuter...lol
Et puis de toute façon ce n'est pas le sujet, car comme je le disais on peut croire en Dieu et croire aussi à l'ésotérisme, donc je ne vois pas pourquoi on parle de ça.
Il vaut mieux généraliser à la spiritualité dans son ensemble . La spiritualité peut être une façon d'appréhender la vie en ouvrant son coeur, son humanité , se départir de l'égo envahissant comme le préconise le Bouddhisme qui ne fait pas forcément appelle à un Dieu etc..
Je veux juste dire que l'on peut aussi accéder à une certaine liberté sans pour autant faire appel à un Dieu..Je pense que c'est surtout l'égo qui emprisonne l'homme, par forcément le fait de croire ou ne pas croire....s'il croit en lui , il aura déjà moins besoin de s'identifier à un pouvoir extérieur( artificiel)..croire en soi, c'est un peu comme croire en Dieu...ça commençe par là..
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Message par Littlewingrunner Lun 28 Mar - 19:20

Ou est ce que je réduis l'ésotérisme à la croyance dans les fantômes, encore une fois il faudrait me montrer ou je le dis...

Tout dépend comment tu qualifies ton Dieu, dans la croyance monothéisme la croyance en Dieu exclut de facto la croyance ésotérique non liée à sa croyance ( on peut citer les Druzes ou la Kabbale comme sectes musulmane et juive qui pratiquent un ésotérisme proche de leur religion). Pour ce qui est du bouddhisme il y'a une multitude de nuance qu'il faudrait ne pas passer à la trappe : la notion de Dieu créateur n'est pas totalement absente, en Indonésie dans les formes syncrétiques du bouddhisme on a cette notion. Le Bouddha lui même est élevé comme quasi-Dieu dans les deux livres très importants de la religion : Theravada et un autre dont je ne me souviens plus le nom ( Mayana je crois ou quelque chose comme ça). Dans certaines traditions de ces livres le Bouddha est même désigné comme omniscient, transcendant etc... Bref qualifié comme un dieu. Bouddha dira lui même "je suis le dieu au-dessus des dieux, supérieur à tous les dieux, aucun dieu n’est comme moi, comment pourrait-il y en avoir de plus grand ? ", sachant qu'il y'a un nombre incalculable de Bouddha dans la religion bouddhiste ( ou plutôt philosophie) et que chacun possède la même essence . Bref Bouddha tend généralement à devenir Dieu dans certains textes, et là je suis en accord c'est un dieu qui pousse à l'élévation de l'homme...

( je rappelle au passage qu'il ne suffit pas d'aller au tai chi et au yoga 8h par semaine pour être Bouddha, il faut rentrer dans l'abstraction qui n'est pas compatible avec la vie sociale, c'est bien pour ça que les tibétains sont paumés en montagne..., l'égo c'est ce sur quoi la société se fonde justement...). Il faut accepter l'égo, pas le renier, tout simplement parce qu'il n'est jamais totalement destructible : encore une fois c'est au niveau de l'intentionnalité qu'il faut interpréter, et là le déterminisme a toujours raison. La seule solution se trouve donc dans la transcendance et dans l'acceptation d'un état, pour le dépasser par la croyance.
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Message par loli Lun 28 Mar - 21:08

( je rappelle au passage qu'il ne suffit pas d'aller au tai chi et au yoga 8h par semaine pour être Bouddha, il faut rentrer dans l'abstraction qui n'est pas compatible avec la vie sociale, c'est bien pour ça que les tibétains sont paumés en montagne..., l'égo c'est ce sur quoi la société se fonde justement...). Il faut accepter l'égo, pas le renier, tout simplement parce qu'il n'est jamais totalement destructible : encore une fois c'est au niveau de l'intentionnalité qu'il faut interpréter, et là le déterminisme a toujours raison. La seule solution se trouve donc dans la transcendance et dans l'acceptation d'un état, pour le dépasser par la croyance.

oula! je ne parlais pas de devenir bouddha en se retirant du monde...non je disais juste qu'on pouvait avoir une philosophie de vie et certaines valeurs pour accéder à une forme de " liberté " pour ne pas tomber dans les travers de dépendances de la société. Et pour l'égo, oui en effet je me suis mal exprimée, on peut s'en détacher sans pour autant le détruire , c'est l'idée que j'avais en tête....on peut faire un travail sur soi .

encore une fois c'est au niveau de l'intentionnalité qu'il faut interpréter, et là le déterminisme a toujours raison

là, je n'ai pas compris ta phrase.... de quel intentionnalité et de quel déterminisme parles-tu ?
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Message par Littlewingrunner Lun 28 Mar - 22:04

J'essaye de justifier l'existence d'une Liberté transcendantale justement, et non une forme de " liberté".

Pour ce qui est de l'intentionnalité je parle de celle de l'action, les motifs si tu préfères. Le déterminisme est nommé en général, comme celui de la science.
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Message par javeline Mar 29 Mar - 18:15

Philosopher c'est rester à côté, sur le quai.

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Message par Littlewingrunner Mar 29 Mar - 20:07

Landord, une question à la fois, et en essayant de garder les plus pertinentes...
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