Que lisez-vous en ce moment ?

Je relis le "Traité sur la tolérance", de l'ami Arouet, avec son exorde d'une qualité littéraire stupéfiante :

"Le meurtre de Calas, commis dans Toulouse avec le glaive de la justice, le 9 mars 1762, et un des plus singuliers événements qui méritent l'attention de notre âge et de la postérité. On oublie bientôt cette foule de morts qui a péri dans des batailles sans nombre, non seulement parce que c'est la fatalité inévitable de la guerre, mais parce que ceux qui meurent par le sort des armes pouvaient aussi donner la mort à leurs ennemis, et n'ont point péri sans se défendre. Là où le danger et l'avantage sont égaux, l'étonnement cesse, et la pitié même s'affaiblit ; mais si un père de famille innocent est livré aux mains de l'erreur, ou de la passion, ou du fanatisme ; si l'accusé n'a de défense que sa vertu ; si les arbitres de sa vie n'ont à risquer en l'égorgeant que de se tromper ; s'ils peuvent tuer impunément par un arrêt, alors le cri public s'élève, chacun craint pour soi-même, on voit que personne n'est en sûreté de sa vie devant un tribunal érigé pour veiller sur la vie des citoyens, et toutes les voix se réunissent pour demander vengeance".

Une biographie de l'empereur byzantin Justinien 1er Le Grand par Georges
Tate

Juriste, législateur, militaire et homme d'Etat de valeur , pendant son règne (527-565), Justinien a redonné à l'Empire Romain son lustre d'antan.
Son code juridique reposant sur le droit romain. En France ce code ne sera
supplanté au 19è que par le code Napoléon qui s'en inspire

Chants de Maldoror de Lautréamont, que Grumpy doit grandement apprécier.

Absolument !
Quand on pense qu'Isidore Ducasse est mort à vingt ans...
Qu'il eût été fécond s'il avait vécu l'âge du père Hugo.

Ou de Goethe !

Tu vois je connais tes goûts

Un recueil de récits de Zweig, très agréable à lire. Toujours étonnant de voir un homme décrire les arcanes de l'âme et des sentiments féminins.


Extrait de "La confusion des sentiments" :
(bon ok, pas trop féminin pour le coup...)

« Jamais encore, je n’avais entendu un être humain parler avec tant d’enthousiasme et d’une façon si véritablement captivante ; pour la première fois j’assistais à ce que les Romains appelaient raptus, c'est-à-dire à l’envol d’un esprit d’un esprit au-dessus de lui-même ».

(…)

« Or ici un homme se révélait à moi dans sa nudité la plus complète ; ici un homme déchirait le tréfonds de sa poitrine, avide de mettre à nu sn cœur rompu, empoisonné, consumé et suppurant. Il y avait là une volonté sauvage à se martyriser, à se flageller volontairement, dans cet aveu retenu pendant des années et des années. Seul quelqu’un qui avait eu honte, qui s’était courbé et caché pendant toute une vie pouvait avec une ivresse aussi débordante descendre jusqu’à la cruauté d’un tel aveu. Morceau par morceau, un homme arrachait sa vie de sa poitrine, et en cette heure-là, moi qui étais encore si jeune, j’aperçus pour la première fois d’un œil hagard les profondeurs inconcevables du sentiment humain. »

Zweig j'adore ! c'est un de mes auteurs préférés avec Goethe !

As-tu lu "La pitié dangereuse" ?

grumpythedwarf a écrit:As-tu lu "La pitié dangereuse" ?

non

"Le moine" de Lewis.

Traduit (et/ou revisité) par Artaud (un peu à la PPDA semble-t-il...). L'étrange n'est pas que dans l'ouvrage lui-même : sur la tranche du bouquin on peut lire : "Antonin Artaud Le moine". Et c'est tout. Du surnaturel, de la sorcellerie, des anges innocents, des anges déchus ; de la tentation forcément.

Antonin Artaud (préface) :

"Que, donc, tous ceux dont l’esprit de nouveau reflue vers les données fermées et purement organiques des sens comme vers leurs excréments, se nourrissent de ce résidu habituel et de cet excrément de l’esprit qu’on appelle la réalité, je continuerai à tenir pour une oeuvre essentielle le Moine, qui bouscule cette réalité à pleins bras, qui traîne devant moi des sorciers, des apparitions et des larves, avec le naturel le plus parfait, et qui fait enfin du surnaturel une réalité comme les autres".


Cela manque un peu d'humour à mon goût, mais on trouve tout de même de quoi sourire un peu :

" Il prit le livre qu'elle avait abandonné en le voyant : c'était la Bible.

- Comment, pensa-t-il, elle lit la Bible et son innocence n'en est pas déflorée ?

Mais, ayant jeté un coup d'oeil plus attentif, il s'aperçut qu'Elvire avait dû faire la même réflexion que lui ; et ce qu'elle avait laissé entre les mains de sa fille était une sorte de manuscrit relié sous la couverture de la Bible et où tout ce qu'il y a dans ce livre de trop violent, de direct, d'obscène même, avait été soigneusement enlevé ; le livre demeurait là avec toute sa poésie, avec sa magie verbale, et ce côté tendu, corrosif de ses imprécations, mais sans rien qui pût inspirer à un coeur neuf, innocent comme celui d'Antonia, la moindre sensualité, la moindre pensée de vice comme c'est le cas pour le livre non expurgé."

J'ai déjà lu.C'est sympa.C'est étrange, oui.Ca doit être mieux que l'original, ou alors il ne l'aurait pas refait; ou alors il n'a pas touché grand chose, je ne sais plus.C'est chouette, oui, les confrontations; je me souviens d'une auberge, d'un drap tâché de sang.

Artaud parle de sa propre magie, forcément, quand il voit de la magie; ou alors Lewis était déjà magicien et puis voyait la magie?
Artaud continue son entreprise de décapitation, ou de capitation, il ressent que tout est réel, que tout est sensé; le dit follement(avec lucidité donc).
La ludicité?Il semble qu'il a oublié ça en effet, je pense qu'il s'amusait aussi, comme tout créateur; mais c plutôt une ludicité hermétiique, un truc bien à lui; il partage sans partager; mais ça passe puisque tu as relevé qqs trucs-)
Et donc, la magie est où?Dans notre tête, en nous-même; dans sa tête en l'occurence, en lui-même; ou alors, on y revient, une magie objective?
Je crois que la magie poétique du sensé traverse beaucoup de personne; quotidiennement; et forcément ça ne se manifeste pas envers les mêmes choses: il a un côté lubique, capricieux Artaud, aujourd'hui il ne penserait ptêtre pas comme ça, avec tant d'emballlement du moine de lewis.J'en sais rien-), il s'est arrêté, cristallisé.

"Le Maître et Marguerite" de Mikhaïl Boulgakov

Tout simplement fantastique !


Extrait d'un site qui parle de ce livre bien mieux que je ne saurais le faire :

"A la fin d'une journée printanière, le diable débarque à Moscou qu'il met à feu et à sang en bouleversant toutes les certitudes d'une société matérialiste athée qui, avec l'arrogance scientiste pense pouvoir maîtriser le monde et permettre l'avènement d'un homme nouveau en faisant table rase du passé. Dès le premier chapitre, ce roman diabolique placé sous le signe de la réversibilité du bien et du mal par une épigraphe empruntée au Faust de Goethe, annonce l'essentiel".

" - Qui es tu donc, à la fin ?
- Je suis une partie de cette farce qui, éternellement, veut le mal, et qui, éternellement, accomplit le bien". Goethe, Faust.

Pour en savoir plus, (extraits inclus) :

http://l-or-des-livres-blog-de-critique-litteraire.over-blog.com/article-le-maitre-et-marguerite-de-mikhail-boulgakov-53508553.html


(et y'a un "genre" de chat truculent qui vaut dix !)

Tain la dévoreuse de livres!
Et quelles inspirations surtout, intuitions livresques, bibliophiliques!Je ne savais même pas que ça existait!Bulgakov, de nom.

Le maître et marguerite...pourquoi pas, au bout d'une longue liste, quand je serai immortel.

En ce moment?le programme télé.

J'ai lu aussi de sang-froid, de troue ma je sais pas quoi.Un classique il paraît.

Par contre Ulysse de Joyce j'ai du mal à le finir(je l'ai pris 4 fois et je ne le finis jamais); je suis sûr que marilyne monroe a fait mieux que moi.
Dédalus et bloom, ras le bol-)
Le neveu de Rameau c'est spécial aussi, faut aimer lire-)
Je sais jamais quoi prendre faut dire, ça m'énerve!-); prochaine fois zweig et tout, ok, hernan je ne sais plus quoi.Et gloubibulgakov.

J'aime bien les trrucs-livres russes aussi, ça fait exotique et miraculeusement traduit.J'en ai lu des tas, sans rire, mais je ne sais pas trop si ça a servi à qqch-)

Bref, je vous tiens au courant.

javeline a écrit:
Bref, je vous tiens au courant.

... ... Ok.


Le prog TV, ça ne compte pas hein.
Par contre, si tu sais quand commence la nouvelle saison de Dexter...

Cerise a écrit:"Le Maître et Marguerite" de Mikhaïl Boulgakov

Tout simplement fantastique !

J'ai beaucoup aimé celui-ci.
Original et décalé... comme j'aime.

et béhémoth le chat est terriblement drôle.


en ce moment, je commence l'île d'Aldous Huxley.

Ah dex! je crois savoir de quoi tu parles; c'est fini ça, désolé, fais de beaux rêves, y aura pas.(comme ça t'auras la surprise si y a)
Nan hé! y a je pense, c courant février.

On va se faire disputer si on parle de télé dans un truc de livres, une bibliothèque.

Ca lit gravement, à donf!Même Zoey s'y met.( a commencé il y a une semaine, sûrement)
Béhémoth, sacré nom!

javeline a écrit:
Ca lit gravement, à donf!

Ouais.

"Qu'ils s'en aillent tous!"

On peut faire l'impasse.

Cerise a écrit:

javeline a écrit:
Ca lit gravement, à donf!

Ouais.

"Qu'ils s'en aillent tous!"

On peut faire l'impasse.

Ah ouais quand même!...l-)
Il porte bien son prénom et son nom de famille je trouve celui qui a écrit ça(c le politicien c ça?).T'as lu ça, waw!Abnégation masochiste-)

Mais où est donc l'homme bien?...le magicien alchimiste, qui transformera le plomb en or.Faut un riche qui distribue ses billets.
La vraie politique est décédée depuis des lustres.Elle ne concernait pas le peuple, elle était Divine, le peuple bien obligé de suivre, qqfois heureux de suivre, inspiré.Ensuite c'est de l'utopie poétique, moi aussi j'aime bienn l'idée, peace and love, ou communisme intelligent, ou monde sans argent.On se fait des sourires, on cueille le jour.
De voir le peuple heureux, exulter, brasser des billets dans l'air en pleine rue.

Début Mars Dxtr.

Comme tu disais autre part tu rêves d'un monde intelligent intelligemment mené; d'un monde plus juste, bienveillant; après à toi de voir si c'est réel ou pas, si ça un sens ou pas.
Moi j'ai ddéjà fait le test; évidemment ça ne me gênerait pas un monde(un monde?un pays?Faut savoir) juste et bienveillant(meilleur...); mais à la fois je crois qu'on se lasserait vite d'un monde mené intelligemment, avec bienveillance, ressemblerait évidemmment au totalitarisme; mais pourquoi pas, rien à perdre, des tests grandeur nature à faire.
Ou alors tu rêves d'un monde sans meneur, sans hiérarchie.Où chacun a ce qu'il veut et fait ce qu'il veut avec qui il veut.C'est un peu le cas présentement, sauf que toi tu sembles te concentrer sur les soi-disant meneurs, les politiques.
La révolution(rêve d'évolution) c'est toi.
Pour moi les politiciens n'existent pas; les soi-disant meneurs, qui soi-disant influenceraient ma vie; étrange idée.Un type viendrait me pparler avec condescendance, alors comment ça va cher citoyen, euh pardon conciitoyen?Je ne parle déjà pas à mes voisins...
Little pas là c'est la fête, on écrit n'importe où.

javeline a écrit:
Début Mars Dxtr.

Mais avant ça : "Le retour de Little".
Et toi, tu risques de te faire appeler Arthur !

"Mangez-le si vous voulez" de Jean Teulé.

Chapitre 5 seulement et j'ai déjà la trouille de lire la suite !

Le capital de Marx et le Gai savoir de Nietzsche, après avoir fait toute ma biblio de littérature sur la poésie...

Cromwell, de Victor Hugo, avec sa si célèbre préface.

Cerise a écrit:"Mangez-le si vous voulez" de Jean Teulé.

Chapitre 5 seulement et j'ai déjà la trouille de lire la suite !

"le" ? C'est qui ou quoi, ce "le" ?