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La Musique

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Message par Littlewingrunner Ven 22 Jan - 20:02

Voici un texte que j'ai écrit dans mes heures perdues, il est encore à l'état de brouillon grossier, mais comme le dit le philosophe " le brouillon est l'âme même de l'œuvre, cette dernière ne saurait être sans lui".



J’espère que ce rapide développement sur le sujet sera influencé par Euterpe mais j’en doute
fortement. Je me pose très clairement la question de savoir si la musique est
un art métaphysique. Je ne suis ni le premier et ne serai certainement pas le
dernier à traiter le sujet, et je n’ai aucunement la prétention et l’arrogance
de penser que ce qui va suivre doit être retenu.


Que ressentons nous ainsi quand une musique nous atteint au plus profond de notre
âme ? Je parle donc exclusivement des musiques frappant notre être
intérieur, et non celles qui frappent notre oreille, par leur technique, ou
l’habileté de leur harmonie, ou encore par le complexité alarmante de leur
structure. Qui n’a jamais ressenti un sentiment de plénitude infini, d’extase
des sens et de l’être pendant une fraction de seconde, que ce soit lors d’une
écoute ou bien lors d’une exécution de la musique ? La musique est-elle un
art à part, un art spécial capable de nous révéler peut-être quelque chose
d’essentiel ? Y a-t-il quelque chose de métaphysique dans la musique ? Cette
question peut paraître étrange : on a plutôt tendance à penser que la musique
est un art sensuel, riche en plaisir et en donc s’adressant aux sens. Mais
pourquoi la recherche des sens n’aboutirai t’elle pas à la recherche du Sens. Elle
ne s’adresse donc pas à l’intellect et ne nous aide pas à saisir des idées précises ou élevées. On ne semble pas comprendre de vérités grâce à la
musique. Oui, mais pourquoi penser que ce qui est fondamental se comprend par
l’esprit ? Et pourquoi pas le contraire ? On regrette souvent que les mots et
les concepts que nous utilisons soient imparfaits, des instruments trop rigides
pour décrire, représenter, traduire, ce que nous voulons dire, en nous et hors
de nous. Le langage fige toujours un peu les faits et les sentiments, sauf chez
certains artistes, mais le commun n’a pas les talents d’un grand littérateur,
moi le premier. Un musicien que j’apprécie dira d’ailleurs : « si il
y’avait des mots pour expliquer ce que je ressens la musique ne me servirait à
rien ».

Voilà pourquoi un philosophe comme Nietzsche appréciait la musique à ce point : parce
qu’il se représentait la nature des choses comme dynamique, en mouvement,
ressemblant davantage à un processus de l’ordre des instincts, donc en
perpétuel variation et fluctuation, qu’à une forme stable. D’où son étrange
idée d’après laquelle la musique est le miroir de la volonté. Volonté entité la
plus rapprochée de la chose en soi, finalité absolue des choses. La musique
nous permet donc d’approcher la réalité des choses, à creuser au plus profond
des concepts et des conflits inhérents à l’être. Par rapport à la musique, « les mots
sont les plus déficients des signes.
Ils sont la surface de la mer
agitée, où la tempête règne dans les profondeurs… ».
La
musique est finalement l’art, le seul, par lequel nous accédons au sens
signifiant de façon presque pleine, grâce à ce fait simple : la musique
s’est « débarrassée de l’inessentiel ». Sorte de désentrave
éphémère. Art par lequel notre esprit ne divague pas et ne se perd pas dans les
limbes brumeuses de l’infini mais trouve bien dans son élévation une chose
supérieure, il frôle une gemme brillante et éclatante, une partie infime du
Sens, une étincelle de Vérité. Gemme, partie, étincelle que l’on ne peut que
ressentir que l’espace d’un cours instant d’harmonie parfaite avec l’analogon,
que l’on frôle sans identifier, que l’on approche subitement aveuglé. Ainsi,
pour paraphraser Lacan, on peut dire que la musique est la Vérité elle-même qui
parle. Une expérience esthétique transcendantale… nous mettant en relation avec
« l’essence intime du monde ».



Mais quelle musique, et en quel sens la musique définit-elle la vie et exprime-t-elle le
fond et la perfection de la vie ? Chacun a en effet sa propre musique, et
certaines personnes sont férues de musiques qu’ils disent transcendants (même
si on peut parfois en douter) alors que nous même n’y sommes absolument pas
réceptifs. Prenons l’exemple de Nietzsche, les préférences et les dégoûts de
Nietzsche en matière de musique (genres, styles, compositeurs, techniques) vont
de pair avec sa psychologie et son histoire personnelle, mais ils sont
également fonction, plus largement, de sa représentation du monde, de ses choix
idéologiques et philosophiques. Il faut donc admettre qu’un certain type de
musique nous choisit plus que nous le choisissons, qu’il nous choisis car nous
sommes en adéquation avec ce qu’il nous offre, par notre expérience, notre
psychologie, nos choix personnels, et nos orientations plus vastes sur le plan
moral, éthique, philosophique ou pas. Et l’on ne saurait oublier, à cet égard,
que la musique est tellement liée à tous les aspects de la vie de Nietzsche et
à travers lui de nous tous, qu’il a non seulement beaucoup écrit sur la musique
de son temps (Wagner…) et la musique en général, mais il s’est lui-même essayé
à la composition. Mais la comparaison devrait s’arrêter là car Nietzsche avait
tendance à bruler ce qu’il avait adoré, et donc à se bruler une part de lui-même.
Nietzsche n’est qu’exemple et ne dois pas devenir sujet.


« Ce qui distingue la musique des autres choses, écrivait Schopenhauer cité et
approuvé par Nietzsche, c’est qu’elle n’est pas une reproduction du phénomène
ou, pour mieux dire, de l’objectivité adéquate de la volonté et que par
conséquent elle présente a tout ce qu’il y a de physique dans le monde, le
métaphysique, à l’ensemble des phénomènes, la chose en soi ». Cela
transforme la musique en un exercice de philosophie inconscient, dans lequel,
l’esprit, affranchi du poids des mots, philosophe presque librement. Sans aller jusqu’à dire comme Schopenhauer ou
Beethoven à la même époque que la musique est la clé de compréhension
indispensable de ce qui nous entoure je ne nie pas qu’il y’a dans la musique,
et à travers elle, un accès vers des réalités et vérités supra sensorielles, ce
qui fera dire à Cioran : « remercions Bach, car il prouve
l’existence de Dieu », en effet on a souvent dit qu’écouter Bach c’était
comme être présent au moment ou Dieu créa le monde, une symphonie céleste et
immortelle, intemporelle. C’est d’ailleurs un langage merveilleux et
universellement compris, car touchant directement le cœur, de tous, car nul
n’est indifférent à la musique. D’ailleurs cela est très flagrant dans notre
société, 70% des gens s’identifient partiellement ou globalement par rapport au
type de musique qu’ils écoutent, on retrouve bien là un aspect révélateur de la
psychologie.



Si la musique n’existait pas, il nous faudrait donc l’inventer….
Littlewingrunner
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