Science et religion, une incompatibilité?
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Science et religion, une incompatibilité?
Voilà un sujet que j'ai abordé en cours, et qui est en parti présent dans mon manuel de Philo, je trouve qu'il est important de la développer car on oppose souvent ces deux choses, les scientifiques pensant que les chrétiens sont des abrutis finis, ne se rendant pas compte qu'un Dieu est une illusion. Les chrétiens considèrent souvent à tort les sciences comme hérétiques ( voir le traitement fait aux novateurs par l'Église! ), et un effort désespéré.
Incomptabilité est le propre de ce qui ne peut coexister. Si ces deux notions sont incompatibles, cela veut dire que si l'une est acceptée l'autre ne peut avoir d'existence, soyons d'accord sur cela. De fait les deux choses s'opposent : la religion propose une croyance dogmatique, un discours de foi, les sciences un discours méthodique, de raison! La science peut elle disqualifier la religion et inversement, la religion contredire la science, la supplanter?
Freud est l'un des premiers destructeurs méthodiques de la religion. Dans un de ses fameux livres : L'avenir d'une Illusion , il rêve d'un monde ou l'éducation serait rationnelle, guérissant le monde de sa névrose dû à l'illusion religieuse. Pour Freud et de nombreux autres, sciences et religions s'opposent! Or n'y a t'il pas pour autant des savants croyants et des croyants savants?
Lorsque l'Église fait brûler le célèbre Giordana Burno, en 1600, pour avoir contredit la philosophie thomiste, en affirmant l'infinité supposée de l'univers, lorsqu'elle condamne Galilée pour ses recherches, contredisant aussi la philosophie thomiste de l'homme au centre, l'Église s'oppose clairement aux savants et à la science naissante! Leo Strauss fera de cette tension un élément fondateur de la société occidentale : Athènes et Jérusalem nous dit il, la science et la foi, s'oppose violemment. On peut parler de positions contradictoires, une conception est vraie ( partiellement), l'autre fausse, il n'y a pas d'autre acceptation. Il y'a bien une rivalité en ce qui concerne les systèmes de représentations des deux institutions. Cette opposition se retrouve dans le conflit actuel, même si un peu usé, entre créationnisme et évolutionnisme.
" La vérité ne peux pas être tolérante, écrit Freud, elle ne doit admettre ni compromis, ni restrictions. La science considère comme sien tous les domaines dans lesquels peuvent s'exercer l'activité humaine, et devient critique dès qu'une puissance tente d'en aliéner une partie".
Qu'est ce qui distingue nos deux discours, religieux, d'une part, et scientifique d'autre part, puisque ceux ci aboutissent à une même fin : l'intelligibilité. Le besoin de croire en quelque chose, le désir de connaissance et d'explication : ou allons nous, d'où venons nous?
Dans les religions, et on retrouve ça depuis l'antiquité, le mythe répond à ce besoin. Toute religion est pourvoyeuse de récit mythique, nous avons les récits des poètes chez les anciens, la fuite des juifs d'Égypte, des épisodes de la vie de Mahomet... Un mythe est toujours récit des origines, il n'y a qu'à voir l'Eneide de Virgile! Mais il eut été trop simple de s'arrêter là et la science s'en est mêlée, qu'est ce qui fonde sa supériorité théorique, ayant chassé peu à peu, les récits mythiques, obligeant une ré interprétation?
On peut répondre assez facilement à cette interrogation : la raison et l'expérience forme les deux ressorts de supériorité scientifique. La méthode fait le reste, découvrir des faits, établir des lois, avec ces lois, former des théories. Celles ci sont d'abords supposées puis démontrées, mais comme une loi et une théorie sont des énoncés généraux, intestable particulièrement, on ne peut conclure une vérité générale et absolue. Ces vérités gardent un caractère contingent; les scientifiques disant plutôt : " au vu de nos connaissance actuelles il semblerait que ce soit la possibilité la plus plausible". Ainsi le savoir se renouvelle chaque siècle, nous autorisant à parler de progrès, et permet de parachever l'ascendant intellectuel des sciences sur le discours dit mythique.
Car le discours mythique n'est pas lui démontrable, mais procède par autorité. C'est donc un conflit entre l'autorité et l'observation que celui entre la science et la religion. Le progrès a été tel que la religion a dû s'adapter aux découvertes, les textes gênants étant interprétés de manière allégoriques ou figuratives, on en vient à penser que l'expérience religieuse ne dépend pas de faits ( existence historique de Moïse ou Élie) mais sur une révélation et la grâce.
Si l'on reste sur cette comparaison il est évident que la religion est aliénante, elle prive l'homme de son entendement et le garde dans un état indigne de lui, mais pouvons nous nous arrêter là?
Ne peut on pas penser, a contrario, que science et religion sont deux branches d'un même arbre? La religion achevant ce que la science est contrainte de limiter? En effet la religion offre ce qui manque à la science: la cause première. Un savant contemporain a dit : je ne crois pas qu'un univers laissé à lui même aboutisse à des morceaux de perfections comme on en trouve sur terre, quand vous laissez une pièce sans vous en occuper pendant plusieurs années il est rare que les choses aillent mieux. Loin d'être incompatible la religion serait nécessaire à la science, lui fournissant son objet ( pour qu'il y est une horloge, il faut un horloger), et la vérité de ses énoncés ( voir Descartes et le Dieu vérace, Méditations métaphysiques il me semble). Néanmoins Dieu n'est pas celui des savants, il n'est pas explicatif, mais est une Personne ( et non un individu !), qui noue une relation d'amour. Cela n'est pas suffisant non plus car on bute sur ce que Kant appelle illusion transcendantale, en prenant le principe subjectif, la cause, pour un principe objectif : la cause finale, donc Dieu. Dans la Critique de la Raison pure, il estime qu'il a ruiné le fait que la raison puisse s'aventurer en dehors des méandres de l'expérience.
Un deuxième argument nous vient du côté scientifique : Galilée lui même montre les buts différents de la science et de la religion, la science cherche à comprendre le monde physique, la religion à chercher le salut de l'homme. Le religieux obéit donc à une autre requête : sortir l'homme de son angoisse métaphysique ( voir mon texte qui traite de cela, si vous avez le courage ! Je sens que Landord va se plaire avec tout ce jargon, et pourtant j'essaye de réduire ). Mais là encore nous sommes difficilement convaincu, les deux semblant empiéter sur le terrain de l'autre.
Le troisième argument nous vient de Jacques Monod, pasteur, "l'éthique de la connaissance", n'est qu'un postulat, il est permis d'en avoir d'autres, voilà ce que choisissent les croyants. Les croyants soulignent donc la petitesse de la raison, la puissance de l'imagination, l'impossibilité d'arriver à une science objective, l'auteur de référence est ici évidemment Pascal : " raison comme j'aime à te voir humiliée" dit il dans les Pensées. Certes les problèmes se produisent et nous savons comment mais nous ne savons pas pourquoi, c'est ce pourquoi qui légitime la croyance pascalienne, lui même grand scientifique. Qu'importe finalement d'avoir un raisonnement si on ne connait ni les tenants ni les aboutissants. La raison est ici disqualifiée comme instrument de vérité, au contraire, sans le coeur, ajoute Pascal, elle ne trouverait même pas les principes premiers.
Cet argument est le plus convaincant, la pensée humaine est axiomatique, la vérité trouvée n'est que provisoire et hypothétique, en quoi peut elle donc barrer la voie à d'autres vérités? Ce que la science critique dans la religion elle en souffre aussi : elle croit savoir, mais ne sais pas. Or si la raison a besoin de foi, le contraire n'est pas vrai. Avec la grâce Pascal nous donne une autre voie, plus sûre que la raison. " la foi est différente de la preuve, l'une est humaine, l'autre divine" " le cœur sent Dieu, non la raison, voilà la foi: Dieu sensible grâce au cœur et non à al raison". Ici le fait que les vérités théologiques ne soient pas accessibles n'est plus une critique, mais justement ce qui fait la force des religions! Un renversement s'effectue, la Vérité vient d'au dessus, et l'homme accepte son humiliation. Il n'appartient pas à la raison, au fini, de juger l'infini. " J'y crois parce que c'est absurde" proclamera Tertullien, érudit antique. Il faut lire l'Épitre aux Corinthiens pour saisir cette pensée, la sagesse des sages est annihilée quand il sagit de foi, l'intelligence des intelligents aussi.
Nous croyons donc avoir renversé le problème mais il nous reste encore une longue route intellectuelle à parcourir!
Certes la science échappe au dogmatisme religieux ( même si souvent absent de chez les protestants, seuls la Cène et le baptême échappant à la règle), mais elle n'en est pas pour autant plus vraie.
Il faut exclure le dogmatisme d'une part et de l'autre. Mais il ne faut pas croire que la comptabilité soit facile d'un côté et de l'autre. Ce n'est pas parce que la science reconnait sa contingence d'un côté qu'elle accepte les discours religieux, trop fondés sur la satisfaction des désirs pour être vrais, trop faciles pour ne pas être des illusions. Ce n'est pas parce que la religion accepte le fait que la science soit supérieure sur le domaine de l'empirisme qu'elle en accepte les principes, à savoir l'autorité de la raison. La soumission de l'esprit humain à la lumière divine reste l'essentiel.
Léo Strauss dira dans Droit naturel et Histoire que les deux concepts s'opposent sans compromis. Dans la tentative de tout synthèse un des éléments ( à savoir la liberté de recherche, et l'obéissance) est mit de côté. Si nous pensons à la lutte entre philosophie et théologie nous nous apercevons qu'aucun n'a réussit à réfuter l'autre. Tous les arguments en faveur de la révélation n'ont de poids que si l'on présuppose la croyance en la révélation, tous les arguments contre que si l'on admet l'incroyance au départ ( mais qui ne croit en rien?). La connaissance humaine est si limitée qu'il ne peut s'empêcher de chercher la lumière ( deus lumière en latin), pour éclairer sa vie, il ne peut non plus réfuter l'idée d'une révélation, étrangère à la raison.
Il y'a donc une comptabilité de fait puisque l'on peut être à la fois savant et croyant : Pascal, les deux choses traitants deux secteurs différents. La science obligeant la croyance à avancer et à devenir plus intelligente aussi. Mais les savants refusent le plus souvent l'absurde de Tertullien, Freud par exemple... Réciproquement Pascal considère que la philosophie et la science ( alors indissociable), ne vaut pas "une heure de peine".... S'oppose donc à la comptabilité de fait, une in comptabilité de droit entre les deux...
Incomptabilité est le propre de ce qui ne peut coexister. Si ces deux notions sont incompatibles, cela veut dire que si l'une est acceptée l'autre ne peut avoir d'existence, soyons d'accord sur cela. De fait les deux choses s'opposent : la religion propose une croyance dogmatique, un discours de foi, les sciences un discours méthodique, de raison! La science peut elle disqualifier la religion et inversement, la religion contredire la science, la supplanter?
Freud est l'un des premiers destructeurs méthodiques de la religion. Dans un de ses fameux livres : L'avenir d'une Illusion , il rêve d'un monde ou l'éducation serait rationnelle, guérissant le monde de sa névrose dû à l'illusion religieuse. Pour Freud et de nombreux autres, sciences et religions s'opposent! Or n'y a t'il pas pour autant des savants croyants et des croyants savants?
Lorsque l'Église fait brûler le célèbre Giordana Burno, en 1600, pour avoir contredit la philosophie thomiste, en affirmant l'infinité supposée de l'univers, lorsqu'elle condamne Galilée pour ses recherches, contredisant aussi la philosophie thomiste de l'homme au centre, l'Église s'oppose clairement aux savants et à la science naissante! Leo Strauss fera de cette tension un élément fondateur de la société occidentale : Athènes et Jérusalem nous dit il, la science et la foi, s'oppose violemment. On peut parler de positions contradictoires, une conception est vraie ( partiellement), l'autre fausse, il n'y a pas d'autre acceptation. Il y'a bien une rivalité en ce qui concerne les systèmes de représentations des deux institutions. Cette opposition se retrouve dans le conflit actuel, même si un peu usé, entre créationnisme et évolutionnisme.
" La vérité ne peux pas être tolérante, écrit Freud, elle ne doit admettre ni compromis, ni restrictions. La science considère comme sien tous les domaines dans lesquels peuvent s'exercer l'activité humaine, et devient critique dès qu'une puissance tente d'en aliéner une partie".
Qu'est ce qui distingue nos deux discours, religieux, d'une part, et scientifique d'autre part, puisque ceux ci aboutissent à une même fin : l'intelligibilité. Le besoin de croire en quelque chose, le désir de connaissance et d'explication : ou allons nous, d'où venons nous?
Dans les religions, et on retrouve ça depuis l'antiquité, le mythe répond à ce besoin. Toute religion est pourvoyeuse de récit mythique, nous avons les récits des poètes chez les anciens, la fuite des juifs d'Égypte, des épisodes de la vie de Mahomet... Un mythe est toujours récit des origines, il n'y a qu'à voir l'Eneide de Virgile! Mais il eut été trop simple de s'arrêter là et la science s'en est mêlée, qu'est ce qui fonde sa supériorité théorique, ayant chassé peu à peu, les récits mythiques, obligeant une ré interprétation?
On peut répondre assez facilement à cette interrogation : la raison et l'expérience forme les deux ressorts de supériorité scientifique. La méthode fait le reste, découvrir des faits, établir des lois, avec ces lois, former des théories. Celles ci sont d'abords supposées puis démontrées, mais comme une loi et une théorie sont des énoncés généraux, intestable particulièrement, on ne peut conclure une vérité générale et absolue. Ces vérités gardent un caractère contingent; les scientifiques disant plutôt : " au vu de nos connaissance actuelles il semblerait que ce soit la possibilité la plus plausible". Ainsi le savoir se renouvelle chaque siècle, nous autorisant à parler de progrès, et permet de parachever l'ascendant intellectuel des sciences sur le discours dit mythique.
Car le discours mythique n'est pas lui démontrable, mais procède par autorité. C'est donc un conflit entre l'autorité et l'observation que celui entre la science et la religion. Le progrès a été tel que la religion a dû s'adapter aux découvertes, les textes gênants étant interprétés de manière allégoriques ou figuratives, on en vient à penser que l'expérience religieuse ne dépend pas de faits ( existence historique de Moïse ou Élie) mais sur une révélation et la grâce.
Si l'on reste sur cette comparaison il est évident que la religion est aliénante, elle prive l'homme de son entendement et le garde dans un état indigne de lui, mais pouvons nous nous arrêter là?
Ne peut on pas penser, a contrario, que science et religion sont deux branches d'un même arbre? La religion achevant ce que la science est contrainte de limiter? En effet la religion offre ce qui manque à la science: la cause première. Un savant contemporain a dit : je ne crois pas qu'un univers laissé à lui même aboutisse à des morceaux de perfections comme on en trouve sur terre, quand vous laissez une pièce sans vous en occuper pendant plusieurs années il est rare que les choses aillent mieux. Loin d'être incompatible la religion serait nécessaire à la science, lui fournissant son objet ( pour qu'il y est une horloge, il faut un horloger), et la vérité de ses énoncés ( voir Descartes et le Dieu vérace, Méditations métaphysiques il me semble). Néanmoins Dieu n'est pas celui des savants, il n'est pas explicatif, mais est une Personne ( et non un individu !), qui noue une relation d'amour. Cela n'est pas suffisant non plus car on bute sur ce que Kant appelle illusion transcendantale, en prenant le principe subjectif, la cause, pour un principe objectif : la cause finale, donc Dieu. Dans la Critique de la Raison pure, il estime qu'il a ruiné le fait que la raison puisse s'aventurer en dehors des méandres de l'expérience.
Un deuxième argument nous vient du côté scientifique : Galilée lui même montre les buts différents de la science et de la religion, la science cherche à comprendre le monde physique, la religion à chercher le salut de l'homme. Le religieux obéit donc à une autre requête : sortir l'homme de son angoisse métaphysique ( voir mon texte qui traite de cela, si vous avez le courage ! Je sens que Landord va se plaire avec tout ce jargon, et pourtant j'essaye de réduire ). Mais là encore nous sommes difficilement convaincu, les deux semblant empiéter sur le terrain de l'autre.
Le troisième argument nous vient de Jacques Monod, pasteur, "l'éthique de la connaissance", n'est qu'un postulat, il est permis d'en avoir d'autres, voilà ce que choisissent les croyants. Les croyants soulignent donc la petitesse de la raison, la puissance de l'imagination, l'impossibilité d'arriver à une science objective, l'auteur de référence est ici évidemment Pascal : " raison comme j'aime à te voir humiliée" dit il dans les Pensées. Certes les problèmes se produisent et nous savons comment mais nous ne savons pas pourquoi, c'est ce pourquoi qui légitime la croyance pascalienne, lui même grand scientifique. Qu'importe finalement d'avoir un raisonnement si on ne connait ni les tenants ni les aboutissants. La raison est ici disqualifiée comme instrument de vérité, au contraire, sans le coeur, ajoute Pascal, elle ne trouverait même pas les principes premiers.
Cet argument est le plus convaincant, la pensée humaine est axiomatique, la vérité trouvée n'est que provisoire et hypothétique, en quoi peut elle donc barrer la voie à d'autres vérités? Ce que la science critique dans la religion elle en souffre aussi : elle croit savoir, mais ne sais pas. Or si la raison a besoin de foi, le contraire n'est pas vrai. Avec la grâce Pascal nous donne une autre voie, plus sûre que la raison. " la foi est différente de la preuve, l'une est humaine, l'autre divine" " le cœur sent Dieu, non la raison, voilà la foi: Dieu sensible grâce au cœur et non à al raison". Ici le fait que les vérités théologiques ne soient pas accessibles n'est plus une critique, mais justement ce qui fait la force des religions! Un renversement s'effectue, la Vérité vient d'au dessus, et l'homme accepte son humiliation. Il n'appartient pas à la raison, au fini, de juger l'infini. " J'y crois parce que c'est absurde" proclamera Tertullien, érudit antique. Il faut lire l'Épitre aux Corinthiens pour saisir cette pensée, la sagesse des sages est annihilée quand il sagit de foi, l'intelligence des intelligents aussi.
Nous croyons donc avoir renversé le problème mais il nous reste encore une longue route intellectuelle à parcourir!
Certes la science échappe au dogmatisme religieux ( même si souvent absent de chez les protestants, seuls la Cène et le baptême échappant à la règle), mais elle n'en est pas pour autant plus vraie.
Il faut exclure le dogmatisme d'une part et de l'autre. Mais il ne faut pas croire que la comptabilité soit facile d'un côté et de l'autre. Ce n'est pas parce que la science reconnait sa contingence d'un côté qu'elle accepte les discours religieux, trop fondés sur la satisfaction des désirs pour être vrais, trop faciles pour ne pas être des illusions. Ce n'est pas parce que la religion accepte le fait que la science soit supérieure sur le domaine de l'empirisme qu'elle en accepte les principes, à savoir l'autorité de la raison. La soumission de l'esprit humain à la lumière divine reste l'essentiel.
Léo Strauss dira dans Droit naturel et Histoire que les deux concepts s'opposent sans compromis. Dans la tentative de tout synthèse un des éléments ( à savoir la liberté de recherche, et l'obéissance) est mit de côté. Si nous pensons à la lutte entre philosophie et théologie nous nous apercevons qu'aucun n'a réussit à réfuter l'autre. Tous les arguments en faveur de la révélation n'ont de poids que si l'on présuppose la croyance en la révélation, tous les arguments contre que si l'on admet l'incroyance au départ ( mais qui ne croit en rien?). La connaissance humaine est si limitée qu'il ne peut s'empêcher de chercher la lumière ( deus lumière en latin), pour éclairer sa vie, il ne peut non plus réfuter l'idée d'une révélation, étrangère à la raison.
Il y'a donc une comptabilité de fait puisque l'on peut être à la fois savant et croyant : Pascal, les deux choses traitants deux secteurs différents. La science obligeant la croyance à avancer et à devenir plus intelligente aussi. Mais les savants refusent le plus souvent l'absurde de Tertullien, Freud par exemple... Réciproquement Pascal considère que la philosophie et la science ( alors indissociable), ne vaut pas "une heure de peine".... S'oppose donc à la comptabilité de fait, une in comptabilité de droit entre les deux...
Littlewingrunner- Nombre de messages : 3140
Age : 31
Localisation : Région parisienne
Humeur : posée et fatiguée
Date d'inscription : 21/08/2009
Re: Science et religion, une incompatibilité?
Suis à peine debout et à moins d'un troisième café, je pense qu'on me renverra me coucher si je prends part à cette discussion qui s'apparentera fatalement à un blabla de comptoir: j'ai des souvenirs de nuits diluées à la chaleur de litres de Mc Ewans en compagnie de Jésuites. Et d'une balade à Crotone... "Suis Dieu".
De bon matin, je pense vous éviter quelques évidences du type: la religion n'a pas à être un carcan et ne doit entraver ni le savoir ni le progrès. Inversement, que les sciences éclairent, et mieux on croit: c'est une forme de Grâce. Il y a des tas de gens qui donnent une limite divine à +∞... (bla et rebla)
Tiens, allez savoir pourquoi ça me fait songer à Ridley Scott (décidément):
Voyez, me faut un autre café.
De bon matin, je pense vous éviter quelques évidences du type: la religion n'a pas à être un carcan et ne doit entraver ni le savoir ni le progrès. Inversement, que les sciences éclairent, et mieux on croit: c'est une forme de Grâce. Il y a des tas de gens qui donnent une limite divine à +∞... (bla et rebla)
Tiens, allez savoir pourquoi ça me fait songer à Ridley Scott (décidément):
Voyez, me faut un autre café.
Invité- Invité
Re: Science et religion, une incompatibilité?
Que l'on puisse être scientifique et d'être croyant, ça me parait tout à fait compatible... aux yeux de ceux qui le sont.
Il est bon de rappeler que les croyances reposent sur une foi, alors que la science ne représente aucune foi, mais le doute. Car la science peut se remettre en cause, et c'est grâce à ce procédé qu'elle a pu progresser. A condition toutefois de ne pas arriver à la "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Avec l'agriculture intensive de pesticides et aussi des OGM, on arrive au stade de la bêtise humaine au point de mettre en péril ce que la nature a mis en place sur des millions d'années.
Il y a 4 attitudes possibles par rapport à la façon de réagir face à de l'information (religieuse, ufologique par exemple) :
* une attitude purement rationnaliste : seule la science peut tout expliquer. Si l'on avance quelque chose qui ne peut se démontrer, ce n'est pas recevable.
* une attitude zététique : c'est intéressant ce que vous dites, je le lis avec intérêt ; cependant, j'en doute car cela n'a pas été prouvé. Bref, un esprit d'ouverture plus significative.
* une attitude fortéiste : c'est d'admettre que la science a ses limites et qu'elle ne peut pas tout démontrer, bien que certains faits existent mais que l'humain ne soit pas parvenu pour l'instant à donner une explication scientifique. Cependant, on n'est pas encore au stade de la foi. Et l'aspect de l'inconscient que certains décrivent comme par exemple Freud a quelque chose de très intéressant.
* une attitude de croyance : scientifique ou pas, on croit, donc la religion par exemple est pleinement dedans. On ne se pose pas de questions sur le contenu de la bible ou du coran par exemple, si c'est écrit, c'est que cela est vrai.
Il est à noter aussi que ces livres abordent avec plus ou moins de véracité certains aspects scientifiques.
Pour ma part, je n'ai aucune foi, mais ma vision des choses reste sur le champ du fortéisme. Même si je suis scientifique de formation, je doute aussi de la science et je lui reconnais aussi ses limites actuelles. Cependant, je n'accorde que bien peu d'intérêt aux religions, qui selon moi renferment l'individu à des principes qu'il ne cherchera pas à remettre en cause ou de douter, parce que si c'est dit dans la religion, il n'y a pas à douter d'un milieu spirituel qui est là pour les "protéger".
Je reste très critique des religions, mais je respecte les croyants, qui n'ont pas le même état de fonctionnement que le mien et qui voient le monde d'un autre oeil. Je ne pense pas plus détenir davantage la vérité (qui existe, mais sans doute aucun humain n'y a accès, croyants ou non, ou alors qu'elle n'est qu'une, mais nul sait ce qu'elle est) que quiconque, mais la vie est faite de choix et de principes, et pour avancer, que certains choix se font, avec ses avantages et ses contraintes aussi.
Cependant, il est de bonne guerre qui dure entre les scientifiques, très cartésiens qui pensent que tout peut se démontrer, et la religion qui a ses explications et qu'elle n'a pas besoin de les démontrer puisque cela provient de paroles d'entités religieuses importantes, comme divines par exemple.
Il est bon de rappeler que les croyances reposent sur une foi, alors que la science ne représente aucune foi, mais le doute. Car la science peut se remettre en cause, et c'est grâce à ce procédé qu'elle a pu progresser. A condition toutefois de ne pas arriver à la "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". Avec l'agriculture intensive de pesticides et aussi des OGM, on arrive au stade de la bêtise humaine au point de mettre en péril ce que la nature a mis en place sur des millions d'années.
Il y a 4 attitudes possibles par rapport à la façon de réagir face à de l'information (religieuse, ufologique par exemple) :
* une attitude purement rationnaliste : seule la science peut tout expliquer. Si l'on avance quelque chose qui ne peut se démontrer, ce n'est pas recevable.
* une attitude zététique : c'est intéressant ce que vous dites, je le lis avec intérêt ; cependant, j'en doute car cela n'a pas été prouvé. Bref, un esprit d'ouverture plus significative.
* une attitude fortéiste : c'est d'admettre que la science a ses limites et qu'elle ne peut pas tout démontrer, bien que certains faits existent mais que l'humain ne soit pas parvenu pour l'instant à donner une explication scientifique. Cependant, on n'est pas encore au stade de la foi. Et l'aspect de l'inconscient que certains décrivent comme par exemple Freud a quelque chose de très intéressant.
* une attitude de croyance : scientifique ou pas, on croit, donc la religion par exemple est pleinement dedans. On ne se pose pas de questions sur le contenu de la bible ou du coran par exemple, si c'est écrit, c'est que cela est vrai.
Il est à noter aussi que ces livres abordent avec plus ou moins de véracité certains aspects scientifiques.
Pour ma part, je n'ai aucune foi, mais ma vision des choses reste sur le champ du fortéisme. Même si je suis scientifique de formation, je doute aussi de la science et je lui reconnais aussi ses limites actuelles. Cependant, je n'accorde que bien peu d'intérêt aux religions, qui selon moi renferment l'individu à des principes qu'il ne cherchera pas à remettre en cause ou de douter, parce que si c'est dit dans la religion, il n'y a pas à douter d'un milieu spirituel qui est là pour les "protéger".
Je reste très critique des religions, mais je respecte les croyants, qui n'ont pas le même état de fonctionnement que le mien et qui voient le monde d'un autre oeil. Je ne pense pas plus détenir davantage la vérité (qui existe, mais sans doute aucun humain n'y a accès, croyants ou non, ou alors qu'elle n'est qu'une, mais nul sait ce qu'elle est) que quiconque, mais la vie est faite de choix et de principes, et pour avancer, que certains choix se font, avec ses avantages et ses contraintes aussi.
Cependant, il est de bonne guerre qui dure entre les scientifiques, très cartésiens qui pensent que tout peut se démontrer, et la religion qui a ses explications et qu'elle n'a pas besoin de les démontrer puisque cela provient de paroles d'entités religieuses importantes, comme divines par exemple.
Burro- Nombre de messages : 322
Localisation : France (Est)
Humeur : agréable et grognante
Date d'inscription : 02/08/2009
Re: Science et religion, une incompatibilité?
Il y'a une option que tu as oublié Burro : celle de d'accepter la croyance mais de ne pas accepter les dogmatismes religieux.
Paul Ricoeur, un protestant français a très bien montré que la Bible ( puisque pour le coup il est chrétien) était un livre à interpréter, et qui pouvait cacher de multiples significations. Un autre grand penseur français protestant, Jacques Ellul, a critiqué les interprétations faites des écritures, la question n'est pas de tout accepté en bloc littéralement, mais justement de réfléchir aux textes et leurs interprétations. Certains pasteurs libéraux vont jusqu'à former des théories qui seraient considérés comme hérétiques dans l'Eglise catholique : un Dieu qui évolue avec l'univers ( remettant en cause la doxa selon laquelle Dieu est une Personne finie est constant ).
Je suis pour ma part, en tant que croyant, une autre ligne, qui m'es reproché des deux côtés... Je pense que la science aide la religion à avancer dans les interprétations dont je parlais, que c'est un moyen d'élucider des problèmes rationnellement, et finalement de nous rapprocher de la Vérité de la parole. La religion aide la science à ne pas devenir une nouvelle religion et à garder une humilité, comme un instrument, et non comme une fin en soi.
Synthol tu nous parles de lieux communs et d'évidences mais la critique des lieux communs conduit inévitablement à la pensée unique elle aussi, commencer sur des lieux communs ou en placer un ce n'est pas grave si on l'explique. L'attitude dominante actuellement c'est de prendre toutes les attitudes à contrepied et faire de cette opposition un dogme, nous n'en sommes pas plus avancés.
Il ne faut par ailleurs pas oublier que la notion de progrès est plus que variable dans le temps et dans l'espace... et est très souvent éthnocentré, mais cela relève peut être du lieu commun !
Paul Ricoeur, un protestant français a très bien montré que la Bible ( puisque pour le coup il est chrétien) était un livre à interpréter, et qui pouvait cacher de multiples significations. Un autre grand penseur français protestant, Jacques Ellul, a critiqué les interprétations faites des écritures, la question n'est pas de tout accepté en bloc littéralement, mais justement de réfléchir aux textes et leurs interprétations. Certains pasteurs libéraux vont jusqu'à former des théories qui seraient considérés comme hérétiques dans l'Eglise catholique : un Dieu qui évolue avec l'univers ( remettant en cause la doxa selon laquelle Dieu est une Personne finie est constant ).
Je suis pour ma part, en tant que croyant, une autre ligne, qui m'es reproché des deux côtés... Je pense que la science aide la religion à avancer dans les interprétations dont je parlais, que c'est un moyen d'élucider des problèmes rationnellement, et finalement de nous rapprocher de la Vérité de la parole. La religion aide la science à ne pas devenir une nouvelle religion et à garder une humilité, comme un instrument, et non comme une fin en soi.
Synthol tu nous parles de lieux communs et d'évidences mais la critique des lieux communs conduit inévitablement à la pensée unique elle aussi, commencer sur des lieux communs ou en placer un ce n'est pas grave si on l'explique. L'attitude dominante actuellement c'est de prendre toutes les attitudes à contrepied et faire de cette opposition un dogme, nous n'en sommes pas plus avancés.
Il ne faut par ailleurs pas oublier que la notion de progrès est plus que variable dans le temps et dans l'espace... et est très souvent éthnocentré, mais cela relève peut être du lieu commun !
Littlewingrunner- Nombre de messages : 3140
Age : 31
Localisation : Région parisienne
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Date d'inscription : 21/08/2009
Re: Science et religion, une incompatibilité?
J'ai rien à expliquer. On est en fin de journée, et j'ai bu de la gordon. Donc bon...
Invité- Invité
Re: Science et religion, une incompatibilité?
Un peu de sciences éloigne de Dieu, beaucoup de sciences y ramène
Je ne sais pas qui a dit cela.
A mon avis, tout dépend comment on définit Dieu.
Perso j'admettrais ce concept comme personnification de l'univers : Dieu serait l'univers personnifié et évoluerait en même temps que l'univers.
Sur un autre forum, il y a longtemps, Gérard et moi avions abordé l'idée d'un dieu/foetus. La conscience d'un tel dieu, ses possibilités d'action sur le monde évoluant en même temps que ce monde, dont l'humanité ne serait qu'un organe.
Cette "croyance en Dieu, selon cette définition serait conciliable avec la science, me semble-t-il.
Quant aux religions, selon moi, elles sont toutes dominées par une "mafia" qui leur est propre. Chaque gouvernement d'une religion craint que la science ne lui enlève un peu de la domination exercée sur les fidèles. La lucidité des fidèles nuit à leur foi " aveugle".
On pourrait concevoir une religion en quête de la connaissance de son Dieu et utilisant les sciences pour ce faire.
landord- Nombre de messages : 1367
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Re: Science et religion, une incompatibilité?
Je ne vois pas où est le problème.
Je suis scientifique et je vais parfois prier à l'église. Dieu n'est pas une hypothèse vérifiable, donc ce n'est pas une hypothèse valide dans le cadre de la science qui est fondée globalement sur la méthode expérimentale et le critère de réfutabilité. Mais le propre de la formation scientifique c'est aussi qu'on y apprend l'humilité, l'impossibilité de trouver une réponse à tout et qu'il y a parfois (souvent) des phénomènes que nous ne pourrons pas expliquer. Alors qui sait ?
Je suis scientifique et je vais parfois prier à l'église. Dieu n'est pas une hypothèse vérifiable, donc ce n'est pas une hypothèse valide dans le cadre de la science qui est fondée globalement sur la méthode expérimentale et le critère de réfutabilité. Mais le propre de la formation scientifique c'est aussi qu'on y apprend l'humilité, l'impossibilité de trouver une réponse à tout et qu'il y a parfois (souvent) des phénomènes que nous ne pourrons pas expliquer. Alors qui sait ?
Dernière édition par snoop le Sam 22 Mai - 18:51, édité 1 fois
snoop- Nombre de messages : 30
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Re: Science et religion, une incompatibilité?
Je comprend ce que vous dîtes.
Landord ton Dieu ( quand je dis ton Dieu, j'entends celui dont tu parles) n'est pas un Dieu de foi, il n'est pas révélé, c'est un Dieu créé par la rationalité pour être en adéquation avec la science. C'est facile comme option, et ça enlève tout le charme et la profondeur de la foi justement! Tu es de l'avis cartésien ou voltairien, on accepte Dieu mais comme une entité vague, n'ayant aucun pouvoir propre ( comme Lucrèce, finalement les dieux ne s'occupent pas de nous), et n'ayant pas de personnalité.
C'est marrant de voir vos réactions car elles correspondent aux arguments que j'ai donné à la fin de ma présentation, Landord prend plutôt l'argument de Descartes ou de Voltaire, le 1er, avec des nuances. Et Snoop tu prends plutôt le 2ème et le 3ème argument. Mais des problèmes naissent toujours, comme je l'ai dit, même si les deux choses n'entrent pas dans la même problématique, l'une physique, ce que les anciens appelaient la théologie physique, et la religion dans le domaine métaphysique. Mais tu vois bien Snoop que les courants scientistes sont légions, encore aujourd'hui, et le matérialisme n'a presque jamais eu autant d'adepte ( le matérialisme philosophique non pas celui d'un Démocrite qui devine l'atomisme, mais d'un matérialisme qui expliquerait tout parla matière, y compris la métaphysique, ce qui me semble assez paradoxal).
Landord, là encore il faut considérer la Religion non pas comme la superstructure religieuse humaine, mais comme ce que St Augustin nomme La Cité de Dieu , c'est à dire un ensemble de croyants qui se réunissent dans la foi. Tu trouvera toujours des courants manipulables, mais aussi beaucoup d'esprits libres, qui ne se laisseront pas dominer par autre chose que la foi, et encore moins par d'autres hommes, tout autant pécheur. Je déteste personnellement qu'on me dise ce qu'il faut penser de tel ou tel passage, je parlais de dogmatisme herméneutique, voilà ou je voulais en venir.
Landord ton Dieu ( quand je dis ton Dieu, j'entends celui dont tu parles) n'est pas un Dieu de foi, il n'est pas révélé, c'est un Dieu créé par la rationalité pour être en adéquation avec la science. C'est facile comme option, et ça enlève tout le charme et la profondeur de la foi justement! Tu es de l'avis cartésien ou voltairien, on accepte Dieu mais comme une entité vague, n'ayant aucun pouvoir propre ( comme Lucrèce, finalement les dieux ne s'occupent pas de nous), et n'ayant pas de personnalité.
C'est marrant de voir vos réactions car elles correspondent aux arguments que j'ai donné à la fin de ma présentation, Landord prend plutôt l'argument de Descartes ou de Voltaire, le 1er, avec des nuances. Et Snoop tu prends plutôt le 2ème et le 3ème argument. Mais des problèmes naissent toujours, comme je l'ai dit, même si les deux choses n'entrent pas dans la même problématique, l'une physique, ce que les anciens appelaient la théologie physique, et la religion dans le domaine métaphysique. Mais tu vois bien Snoop que les courants scientistes sont légions, encore aujourd'hui, et le matérialisme n'a presque jamais eu autant d'adepte ( le matérialisme philosophique non pas celui d'un Démocrite qui devine l'atomisme, mais d'un matérialisme qui expliquerait tout parla matière, y compris la métaphysique, ce qui me semble assez paradoxal).
Landord, là encore il faut considérer la Religion non pas comme la superstructure religieuse humaine, mais comme ce que St Augustin nomme La Cité de Dieu , c'est à dire un ensemble de croyants qui se réunissent dans la foi. Tu trouvera toujours des courants manipulables, mais aussi beaucoup d'esprits libres, qui ne se laisseront pas dominer par autre chose que la foi, et encore moins par d'autres hommes, tout autant pécheur. Je déteste personnellement qu'on me dise ce qu'il faut penser de tel ou tel passage, je parlais de dogmatisme herméneutique, voilà ou je voulais en venir.
Littlewingrunner- Nombre de messages : 3140
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Re: Science et religion, une incompatibilité?
Nathanaël écrit :
Qui se laisse dominer par la foi, peut-il se qualifier " d'esprit libre " ?
" Un ensemble de croyants en Dieu " ne suffit pas à rendre ce Dieu évident.
Se réunir dans la foi en Dieu ne donne pas plus de chances - si ce Dieu existe - de le découvrir que de chercher, dans l'analyse de l'architecture de l'univers et de la vie, la trace d'un architecte.
mais aussi beaucoup d'esprits libres, qui ne se laisseront pas dominer par autre chose que la foi,
Qui se laisse dominer par la foi, peut-il se qualifier " d'esprit libre " ?
" Un ensemble de croyants en Dieu " ne suffit pas à rendre ce Dieu évident.
Se réunir dans la foi en Dieu ne donne pas plus de chances - si ce Dieu existe - de le découvrir que de chercher, dans l'analyse de l'architecture de l'univers et de la vie, la trace d'un architecte.
landord- Nombre de messages : 1367
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Re: Science et religion, une incompatibilité?
Parce que la foi n'a pas attrait à la raison, un esprit libre raisonne.
Je n'ai pas dit qu'un ensemble de croyants en Dieu rendaient Dieu évident, juste qu'il fallait laisser les superstructures humaines de côté quand on parle de foi.
Je n'ai pas dit qu'un ensemble de croyants en Dieu rendaient Dieu évident, juste qu'il fallait laisser les superstructures humaines de côté quand on parle de foi.
Littlewingrunner- Nombre de messages : 3140
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Re: Science et religion, une incompatibilité?
Nathanaël, quand tu dis :
laisser ...
Qu'entends tu par là ?
La foi, faire confiance, ne plus mettre en doute... quelles superstructures humaines à laisser de côté pour arriver à cet état de foi ?
laisser ...
"les superstructures humaines de côté quand on parle de foi."
Qu'entends tu par là ?
La foi, faire confiance, ne plus mettre en doute... quelles superstructures humaines à laisser de côté pour arriver à cet état de foi ?
landord- Nombre de messages : 1367
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Re: Science et religion, une incompatibilité?
C'était par rapport à ta notion de mafia. La superstructure humaine c'est l'Église au sens commun ( et donc non cité de Dieu comme je l'utilise). La mafia dont tu parles n'a rien à voir avec la foi.
Littlewingrunner- Nombre de messages : 3140
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Re: Science et religion, une incompatibilité?
Nathanaël,
un jour il faudra que nous parlions des mafias, des système mafieux depuis les Yakusas japonais, les triades chinoises, les mafias calabraises, siciliennes, russes...
Un parrain sicilien a dit un jour ( je dis de mémoire) je ne vois pas pourquoi stigmatiser notre mafia, tout gouvernement collectif est mafieux. Cette réflexion m'a interpelé et je suis assez convaincu.
La plupart des associations ont un "esprit": l'idéal et un corps: l'appareil directeur. Quand l'association va mal, on laisse de côté l'esprit, l'idéal, et on assure en premier la pérennité du corps. Et ce corps est toujours en forme de hiérarchie pyramidale, avec ces rites, ses cooptations, ses fonds secrets, ses nervis.
Et, c'est -mon point de vue du moins - comme si la société humaine était elle même pyramidale. Quel que soit le nombre de face du polyèdre, quand on est au sommet, toutes les faces sont proches.
De toutes les mafias doit bien émaner un lieu où le pouvoir se partage ou s'obtient par concurrence. La direction de l'appareil catholique n'y échappe pas, pas plus que les politiques.
Mais c'est un vaste sujet.
un jour il faudra que nous parlions des mafias, des système mafieux depuis les Yakusas japonais, les triades chinoises, les mafias calabraises, siciliennes, russes...
Un parrain sicilien a dit un jour ( je dis de mémoire) je ne vois pas pourquoi stigmatiser notre mafia, tout gouvernement collectif est mafieux. Cette réflexion m'a interpelé et je suis assez convaincu.
La plupart des associations ont un "esprit": l'idéal et un corps: l'appareil directeur. Quand l'association va mal, on laisse de côté l'esprit, l'idéal, et on assure en premier la pérennité du corps. Et ce corps est toujours en forme de hiérarchie pyramidale, avec ces rites, ses cooptations, ses fonds secrets, ses nervis.
Et, c'est -mon point de vue du moins - comme si la société humaine était elle même pyramidale. Quel que soit le nombre de face du polyèdre, quand on est au sommet, toutes les faces sont proches.
De toutes les mafias doit bien émaner un lieu où le pouvoir se partage ou s'obtient par concurrence. La direction de l'appareil catholique n'y échappe pas, pas plus que les politiques.
Mais c'est un vaste sujet.
landord- Nombre de messages : 1367
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Re: Science et religion, une incompatibilité?
Petit aparte:
"Moïse redescend du mont Sinaï, et s'adresse à la foule ébahie; Il dit: J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle: j'ai négocié avec Dieu, et pour la bonne nouvelle, les commandements, il n'y en a plus que dix; la mauvaise, c'est que l'adultère est toujours dedans".
"Moïse redescend du mont Sinaï, et s'adresse à la foule ébahie; Il dit: J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle: j'ai négocié avec Dieu, et pour la bonne nouvelle, les commandements, il n'y en a plus que dix; la mauvaise, c'est que l'adultère est toujours dedans".
grumpythedwarf- Nombre de messages : 8306
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Re: Science et religion, une incompatibilité?
Landord je suis toutafais d'accord avec toi, mais tu critiques en athée, ce qui est fort compréhensible.
La foi transcende les apparences, je n'irai pas parler de foi intelligente, ce qui serait contradictoire, mais de foi éclairée. Je suis personnellement croyant, mais quand on me parle de hiérarchie ou de structure humaine représentant Dieu, mes cheveux se hérissent. Tout simplement parce que ça n'a rien à voir.
La foi transcende les apparences, je n'irai pas parler de foi intelligente, ce qui serait contradictoire, mais de foi éclairée. Je suis personnellement croyant, mais quand on me parle de hiérarchie ou de structure humaine représentant Dieu, mes cheveux se hérissent. Tout simplement parce que ça n'a rien à voir.
Littlewingrunner- Nombre de messages : 3140
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Date d'inscription : 21/08/2009
Re: Science et religion, une incompatibilité?
Nathanael a écrit:Il y'a une option que tu as oublié Burro : celle de
d'accepter la croyance mais de ne pas accepter les dogmatismes
religieux.
En effet, on peut diviser la croyance, voire la compléter avec l'axe du dogmatisme religieux.
Ce que dit Paul Ricoeur a, je pense du sens car il est vrai que la bible ne se lit pas de la même façon selon les personnes. On peut le concevoir comme un simple livre littéraire qui se mettrait sur la même échelle qu'un livre de E. Zola, comme un livre de spiritualité et de développement personnel, un guide pour les croyants et/ou les pratiquants, un livre qui permet de s'interroger sur les choses de la vie. Même pour un athée, le livre n'est pas toxique et le faire de lire n'implique pas forcément une adhésion.
snoop a écrit:Je ne vois pas où est le problème.
Je suis scientifique et je vais parfois prier à l'église. Dieu n'est pas une hypothèse vérifiable, donc ce n'est pas une hypothèse valide dans le cadre de la science qui est fondée globalement sur la méthode expérimentale et le critère de réfutabilité. Mais le propre de la formation scientifique c'est aussi qu'on y apprend l'humilité, l'impossibilité de trouver une réponse à tout et qu'il y a parfois (souvent) des phénomènes que nous ne pourrons pas expliquer. Alors qui sait ?
Mmm... ce que tu dis m'interroge sur plusieurs points, car c'est intéressant.
En effet, on peut parfaitement croire et pratiquer par la prière et avoir une formation ou une activité professionnelle scientifique. L'un fait appel au doute et au raisonnement, l'autre à une certaine forme de spiritualité dans laquelle chaque personne cherche à trouver des repères dans lesquels il se sente bien.
Quant à "dieu", ce mot m'a toujours interloqué ... Car un athée peut-il nommer une entité qu'il ne reconnait pas ? "je ne crois pas en "dieu"" a t-il un sens ? Ce mot a un sens pour les croyants, qui peuvent définir avec davantage de précision.
Je pense que la science a ses limites, que l'humain a aussi des capacités limitées, et qu'il ne peut accéder à l'intégralité de la Connaissance : la science peut ainsi expliquer un certain nombre de choses et qu'elle en a déjà expliqué beaucoup.
Quant à cette entité de "dieu", elle demeure pour moi une hypothèse, bref un axe de réflexion. Bien sûr, ça donne l'impression qu'on met cette entité dans les mains de la science, pour avoir explication. Seulement, on peut aussi se poser la question de ce qu'est cette entité et pourquoi à travers les siècles et les civilisations, tous n'ont pas le même "dieu" quand d'autres considèrent que ce sont de simples inventions, et qu'on peut vivre aussi bien sans toutes ces choses divines ?
Ou alors, si "dieu" a un sens, reste t-"il" en retrait justement pour permettre aux humains de rester dans ce doute et de progresser par eux-mêmes ? C'est très difficile de trouver réponses à ces interrogations...
Je suis par ailleurs convaincu qu'il existe de nombreux domaines de l'étrange dont nous avons un certain ressenti, mais les explications sont parfois très vagues. Nous, humains, est-ce que nous nous connaissons bien nous-mêmes ? Ce qui semble évident est-il toujours réel ? Nous "voyons" les choses et nous donnons nos explications en fonction de notre position d'un cerveau humain.
Même déjà soi-même, on se surprend de choses que l'on peut accomplir et qui nous semblaient inaccessibles. Si déjà nous avons des difficultés à se connaitre soi, comment peut-on avoir explication sur tout ?
Dire que l'entité de "dieu" n'a pas de sens est donc aussi une hypothèse. Qui a raison ? Qui a tort ? Je pense que chaque humain doit trouver en lui-même les repères dans lesquels il évolue avec sérénité.
Néanmoins, j'ai toujours été gêné par la religion, car elle livre des choses sans se poser des questions : en clair, elle nous livre ses repères et si on se conforme à elle, alors on est en quelque sorte protégé, mais dont notre liberté de penser est parfois mise en jeu, comme par exemple le doute. Donc, ma vision propre des choses est d'avoir un attrait sur le concret, le pragmatisme, que les choses soient expliquées, mais qu'aussi la beauté qu'on peut entrevoir de la vie est qu'il reste des zones d'ombre où chacun a sa propre vérité. Comment trouver alors plaisir dans une vie où l'on sait tout sur tout ? Là aussi est toute la question...
En conclusion, je pense que la religion comme la science ne peuvent pas être incompatibles car elles peuvent s'entraider parfois, et l'une comme l'autre a bien des points obscurs dont l'humain n'a pas toujours accès.
Burro- Nombre de messages : 322
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Date d'inscription : 02/08/2009
Re: Science et religion, une incompatibilité?
Je ne sais pas si je suis athée, ne sachant pas de quel Dieu on parle.
Pour moi la science permet d'avancer dans la compréhension de l'architecture de l'univers et de la vie.
Y-a-t-il une intention exprimée dans cette architecture ? Faut-il une intention, d'ailleurs ?
Y-a-t-il , sinon un but, du moins des règles de progression accessibles à la science. Je pense que oui.
Cette progression peut-elle servir d'axe à une morale, un projet humain. je pense que oui.
Cependant notre psychisme fonctionne sur deux registres : celui des associations et des symboles de la pensée magique, celui des déductions scientifiques.
La pensée scientifique débouche sur la connaissance progressive, la pensée magique structure un monde où les connaissances sont insuffisantes pour permettre d'accepter les difficultés à être au monde, à surmonter la peur de la mort.
J'essaie de ne pas trop donner de place à ma pensée magique ( sans chercher à l'écarter totalement) je voudrais mieux utiliser ma pensée " scientifique", ce qui ne peut aller sans un effort constant d'apprendre et de croître en lucidité.
Pour moi la science permet d'avancer dans la compréhension de l'architecture de l'univers et de la vie.
Y-a-t-il une intention exprimée dans cette architecture ? Faut-il une intention, d'ailleurs ?
Y-a-t-il , sinon un but, du moins des règles de progression accessibles à la science. Je pense que oui.
Cette progression peut-elle servir d'axe à une morale, un projet humain. je pense que oui.
Cependant notre psychisme fonctionne sur deux registres : celui des associations et des symboles de la pensée magique, celui des déductions scientifiques.
La pensée scientifique débouche sur la connaissance progressive, la pensée magique structure un monde où les connaissances sont insuffisantes pour permettre d'accepter les difficultés à être au monde, à surmonter la peur de la mort.
J'essaie de ne pas trop donner de place à ma pensée magique ( sans chercher à l'écarter totalement) je voudrais mieux utiliser ma pensée " scientifique", ce qui ne peut aller sans un effort constant d'apprendre et de croître en lucidité.
landord- Nombre de messages : 1367
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Date d'inscription : 10/10/2009
Re: Science et religion, une incompatibilité?
On pourrait prendre le pari de Pascal à l'envers;
supputer que Dieu n'existe pas, en laissant la porte ouverte au doute sacro-saint. Ce qui en revient tout simplement à l'agnosticisme, que l'on soit scientifique ou pas; ce n'est pas aussi antinomique qu'il n'y paraît, à l'instar de Snoop.
Il y a moult exemples célèbres de scientifiques croyants:
Theilard de Chardin,Le chanoine co-découvreur de la théorie du Big-Bang (belge dont le nom m'échappe), sans parler de l'ambiguïté d'Einstein sur la question...
supputer que Dieu n'existe pas, en laissant la porte ouverte au doute sacro-saint. Ce qui en revient tout simplement à l'agnosticisme, que l'on soit scientifique ou pas; ce n'est pas aussi antinomique qu'il n'y paraît, à l'instar de Snoop.
Il y a moult exemples célèbres de scientifiques croyants:
Theilard de Chardin,Le chanoine co-découvreur de la théorie du Big-Bang (belge dont le nom m'échappe), sans parler de l'ambiguïté d'Einstein sur la question...
grumpythedwarf- Nombre de messages : 8306
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Date d'inscription : 31/07/2009
Re: Science et religion, une incompatibilité?
Grumpy je comprends très bien, mais tu cites là des comptabilité de fait et non de droit, généralement on place tout bonnement les deux choses dans deux tiroirs différents, comme Galilée: La science ne concerne par la religion et vice versa. Est ce pour autant vrai ?
C'est une réponse trop facile pour être vraie, la contradiction est cachée, alors qu'elle est constructive, c'est dans la tension que surgit la réponse et la solution.
Landord, j'ai l'impression que tu penses la Science en entité, je la pense en outil, dis moi si je me trompe.
C'est une réponse trop facile pour être vraie, la contradiction est cachée, alors qu'elle est constructive, c'est dans la tension que surgit la réponse et la solution.
Landord, j'ai l'impression que tu penses la Science en entité, je la pense en outil, dis moi si je me trompe.
Littlewingrunner- Nombre de messages : 3140
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