Le temps et ses implications

Non pas celui qu'il fait, mais celui qui passe.
Quel est votre rapport au temps ?
Etant donné que notre pauvre corps, soumis à la matière, ne peut s'en affranchir, comment votre subjectivité (inhérente à toute approche d'un concept abstrait) s'en accomode -t-elle ?
Etes-vous capable de le gérer, de vous en accomoder ? Ou le subissez-vous bon gré mal gré ?
Vous préoccupe-t-il ? Ou êtes-vous de ceux qui l'ignorent ?

Et quel est ce philosophe qui disait:
"Si on me demande ce qu'est le temps, je le sais; Si on me demande de le définir, je l'ignore"
Vos avis sur ce sujet primordial et souvent ignoré...

[quote="grumpythedwarf"]Non pas celui qu'il fait, mais celui qui passe.
Quel est votre rapport au temps ?
Etant donné que notre pauvre corps, soumis à la matière, ne peut s'en affranchir, comment votre subjectivité (inhérente à toute approche d'un concept abstrait) s'en accomode -t-elle ?
Etes-vous capable de le gérer, de vous en accomoder ? Ou le subissez-vous bon gré mal gré ?
Vous préoccupe-t-il ? Ou êtes-vous de ceux qui l'ignorent ?

Et quel est ce philosophe qui disait:
"Si on me demande ce qu'est le temps, je le sais; Si on me demande de le définir, je l'ignore"
Vos avis sur ce sujet primordial et souvent ignoré...[/quote]

Mon rapport avec le temps, c'est une grande patience qui me vient avec l'âge. Donc un bienfait.
Auparavant, j'étais toujours en attente fébrile d'un départ en vacances, par exemple, ou de la visite d'un être cher. J'ai acquis - malgré moi - la sagesse de l'attente calme... Tout vient à point....
Les méfaits du temps ? ceux que je subis sont compensés par les bienfaits du temps qui passe : une naissance, l'épanouissement de mes enfants, et gomment les petits soucis dont souffre mon enveloppe corporelle. Je ne m'inquiète pas du temps qui passe par rapport à moi : seulement par rapport à mes jeunes en souhaitant que l'état de paix que nous connaissons durera dans les années à venir... Ce dont je doute. De toute manière nous subissons le temps et seules nos actions peuvent faire en sorte que le temps qui s'écoulera soit agréable à vivre pour les nôtres.

Je ne poste pas pour la partie "philo" de ce sujet.

Très honnêtement, ça ne m'a pas réjouie outre mesure de passer le cap de la cinquantaine au printemps dernier mais que je suis heureuse d'être arrivée là où je suis aujourd'hui et à l'âge que j'ai et surtout, en si bon état !

Je suis bondissante comme fougueuse pouliche, je joue à la marelle avec les enfants, alors puisse ma vivacité physique et d'esprit durer encore longtemps longtemps longtemps !

Le temps passe, inexorablement... alors pourquoi ne pas s'en faire un allié plutôt qu'un ennemi à combattre car tout compte fait, elles sont bien jolies les ridules au coin de mes yeux sans cesse rieurs, elles donnent vie à mon visage encore lisse !

Et si parfois moi aussi j'ai envie de hurler aux quatre vents : 'ô temps, suspends ton vol !" et toi ô ma jeunesse, ne m'abandonne pas trop vite !... je me dis qu'ainsi va la vie et je me veux résolument optimiste en regardant mes enfants avancer confiants dans la vie !

Je manque de temps au point de redouter d'en perdre.

Je préfère le temps à venir que le temps passé.

je voulais dire : je préfère le temps à venir au temps passé.

... et le vaste champ des possibles oh oui, tout ce qu'il me reste à vivre encore !

a

Tu es à la fin du printemps de ta vie et tu vois arriver l'été, alors que je me tiens au seuil de l'automne, même si le grand soleil du bel été de ma vie m'inonde encore de ses rayons !...

Carpe diem!

Pourquoi se préoccuper du temps passé ou futur! Le passé est révolu, je pense que les regrets sont inutiles car on ne peut le changer! Quant à l'avenir, qui donc prétend le connaître? Alors pourquoi appréhender l'inconnu? Autant se concentrer sur le présent, bien réel et sur lequel on a une emprise!

Vieillir est commun à tout être vivant! Mais l'humain a une particularité: nous avons conscience de notre fin, conscience de notre vieillesse! Je crois que chaque moment de la vie a ses avantages et ses inconvénients, où on s'adapte à notre vieillissement et on compose avec, ou bien on le nie, on le maudit... Mais quoiqu'on fasse, on vieillit et on meurt! C'est inévitable! Alors devant ce fait immuable, autant profiter et savourer le jour présent, autant se contenter de la journée qui commence, et être heureux de pouvoir la vivre!

« Nous ne nous tenons jamais au moment présent. Nous rappelons le passé; nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours, ou nous rappelons le passé pour l'arrêter comme trop prompt, si imprudents que nous errons dans des temps qui ne sont point nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient, et si vains que nous songeons à ceux qui ne sont rien, et échappons sans reflexion le seul qui subsiste. C'est que le présent d'ordinaire nous blesse. Nous le cachons à notre vue parce qu'il nous afflige, et s'il nous est agréable nous regrettons de le voir échapper. Nous tâchons de le soutenir par l'avenir, et pensons à disposer les choses qui ne sont pas en notre puissance pour un temps où nous n'avons aucune assurance d'arriver. Que chacun examine ses pensées. Il les trouvera toutes occupées au passé ou à l'avenir. Nous ne pensons presque point au présent, et si nous y pensons, ce n'est que pour en prendre la lumière pour disposer de l'avenir. Le passé et le présent sont nos moyens; le seul avenir est notre fin. Ainsi nous ne vivons jamais, mais nous espérons de vivre, et nous disposant toujours à être heureux il est inévitable que nous ne le soyons jamais.» Pascal, Pensée 47.

Je suis d'accord avec cette pensée là. Il me semble que c'est Heidegger dans Être et Temps qui relève bien cette étrangeté : nous vivons toute notre vie au présent et pourtant le passé et le futur nous accablent. Ce que nous décidons il faut en prendre compte sur le moment, l'instant est, comme le rappelle Kierkegaard, l'élément fondamental dans toute chose, la dimension temporelle est trop souvent chassée par des penseurs comme Diodore de Mégare. L'instant présent est le seul qui devrait nous occuper pleinement , le futur n'est qu'un moment présent qui sera, le passé qu'un moment présent qui a été.

Ps Hikari : très beau sonnet de Baudelaire, je l'avais appris par coeur fut un temps...

Je suis fondamentalement un optimiste.
Ce qui ne m'empêche pas d'avoir par ailleurs un petit coté " fataliste ".
Tout est paradoxal.
Le temps, par exemple: à chaque instant il nous rapproche de la mort mais s'il n'était pas la nous ne pourrions pas connaître la vie.
Il semble que tout soit fait pour que notre vie s'exprime dans un équilibre.
Pourtant notre entendement voudrait le jour sans la nuit.
Mais voila mon idée: le jour n'est pas vraiment le jour et la nuit n'est pas vraiment la nuit. ET ce qui est incontournable est incontournable.
Alors je suis comme Opaline: j'adore la vie, moi aussi, malgré tout ce qui fait la vie; je suis heureux d'exister et j'espère conserver ce bonheur le plus long temps possible.

a

a

C'est très bien, Hikari.
Baudelaire est un des plus grands poètes français.

Connais-tu les quatre "Spleen" ?

Sachons vivre pleinement cette succession d'instants fugaces composant le présent et qui, sitôt vécus, font déjà partie du passé... Ce qui m'importe concerne demain... Que me réservera demain ? Qu'aurai-je encore à vivre comme moments de bonheur et comme épreuves ? Saurais-je les surmonter ? Il le faudra bien et puisse-je trouver la force...

Ce qui m'importe concerne demain.

non, ce qui importe c'est l'instant présent !

a

Opaline a écrit:Tu es à la fin du printemps de ta vie et tu vois arriver l'été, alors que je me tiens au seuil de l'automne, même si le grand soleil du bel été de ma vie m'inonde encore de ses rayons !...

L'image des saison pour le temps qui passe est belle et ancrée dans l'imaginaire collectif.

Néanmoins, je ne sais pas pourquoi mais l'automne m'a toujours semblé être un (re-)commencement. La nature se défait de tout le superflu, le passé, pour recommencer plus forte avec l'expérience et les acquis.
Quelque part peut être naissons-nous dans un automne (avec les acquis de vies passés (pour les mystiques) ou les acquis de nos parents (le milieux dans lequel on nait jouant forcement sur la construction de l'être en devenir)), après vient l'hiver les premiers années qui sont plutôt passive, assez enfermer sur soi-même, c'est le contact avec l'extérieur qui nous forge. Puis le printemps, l'enfant qui se développe plus indépendamment tout en ayant besoin du rayonnement extérieure pour l'aider à se construire et le fortifier. Été, adolescent-adulte qui est indépendance et maturation. Puis l'automne revient, quarante-cinquante ans, l'adulte c'est gavé de soleil/d'expérience, il est près à se purifier du superflu, pour recommencer avec tout ce qu'il a acquis, il est plus fort. Il regarde le passé et recommence ou plutôt continu avec l'essentiel ...etc

enfin je sais pas trop

loli a écrit:

Opaline a écrit:Ce qui m'importe concerne demain...

non, ce qui importe c'est l'instant présent !

Le présent, qui est un présent (un cadeau !) prépare nos lendemains...

Zooey a écrit:

Opaline a écrit:Tu es à la fin du printemps de ta vie et tu vois arriver l'été, alors que je me tiens au seuil de l'automne, même si le grand soleil du bel été de ma vie m'inonde encore de ses rayons !...

L'image des saison pour le temps qui passe est belle et ancrée dans l'imaginaire collectif.

Néanmoins, je ne sais pas pourquoi mais l'automne m'a toujours semblé être un (re-)commencement. La nature se défait de tout le superflu, le passé, pour recommencer plus forte avec l'expérience et les acquis.
Quelque part peut être naissons-nous dans un automne (avec les acquis de vies passés (pour les mystiques) ou les acquis de nos parents (le milieux dans lequel on nait jouant forcement sur la construction de l'être en devenir)), après vient l'hiver les premiers années qui sont plutôt passive, assez enfermer sur soi-même, c'est le contact avec l'extérieur qui nous forge. Puis le printemps, l'enfant qui se développe plus indépendamment tout en ayant besoin du rayonnement extérieure pour l'aider à se construire et le fortifier. Été, adolescent-adulte qui est indépendance et maturation. Puis l'automne revient, quarante-cinquante ans, l'adulte c'est gavé de soleil/d'expérience, il est près à se purifier du superflu, pour recommencer avec tout ce qu'il a acquis, il est plus fort. Il regarde le passé et recommence ou plutôt continu avec l'essentiel.

Mais alors l'automne, serait-ce le début de la fin ou... un recommencement ? Une continuité enrichie par les erreurs, les chagrins, les satisfactions et les épreuves du passé ? C'est selon l'expérience de vie de chacun et un peu tout cela à la fois, en fait... L'automne est dans le prolongement de l'été et si ses couleurs sont éblouissantes sous le soleil, certains jours sont maussades, mêlés de pluie (larmes) et de brouillard (incertitude)...

J'aime les métaphores saisonnières de Zooey.
Et je le crie haut et fort.

Ceci dit, mon automne commence à me courir sur le haricot, avec son cortège de maux chroniques.
Mais j'emmerde le temps, puisque je suis immortel.

Cela me rappelle le livre que je suis en train de lire: Flash Forward! Suite à une expérience concernant les neutrons, durant quelques instants, toute l'humanité se "voit" 20 ans dans le futur! Et le livre suit le destin de scientifiques et leur réaction (l'un va "laisser faire le temps", divorce et remariage), l'autre va consacrer son temps à changer son avenir (il s'est vu assassiné!) En fait, que ferions nous, nous, si l'on avait une vision de notre avenir?? Le changerions nous??

Sûrement pas !
Mon avenir est incertain; qu'il le reste, par Bellenos !

Tout dépend de ce "qu'il" me propose !