Ennivrez vous
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Ennivrez vous
Voilà une célèbre formule de Baudelaire souvent (aussi) mal comprise!
Enthousiasme des sens, acuité de la pensée, exaltation de la vie, sentiment de force, voilà ce qui nous disent Baudelaire et Nietzsche. Néanmoins devons nous suivre les analyses modernes qui nous enjoignent à penser que les paradis artificiels sont la forme du dyonisisme nietzschéen?
Il suffit de lire les Fleurs du Mal de Baudelaire pour voir combien cet état est difficile à atteindre, en effet il n'y a qu'une élévation, idéal du poète, " mon esprit se meut avec agilité" dit il. Et pour cet idéal, seul, 4 spleens, symbole de l'emprisonnement du poète, l'intelligence vaincue, l'inspiration aussi. Un de ces poèmes décrit d'ailleurs le poète comme enfermé dans une prison, une cage inoxydable, un drapeau planté sur sa tête, le poète est vaincu. Ce qui est intéressant de noter dans cet état paradisiaque, en comparaison avec le lourd spleen quotidien décrit par notre poète ou Nietzsche, c'est qu'il n'est définit par rien de naturel. Il n'y a pas de relation de cause à effet évidente. Est ce à la suite d'un comportement sage? C'est la réponse qui nous vient instinctivement à l'esprit, mais pourtant les deux auteurs ne penchent pas de ce côté, il semblerai que ce soit à la suite d'un excès que la grandeur se trouve.
Nietzsche écrit d'ailleurs que les sentiments ne cherchent qu'à réapparaitre, et n'existent que l'un en comparaison avec l'autre, ainsi le bonheur entraine le malheur, et le malheur le bonheur, l'amertume l'allégresse... Tout cela se continuant en un cycle. Cet état de jouissance suprême arriverait donc après un abus de faculté physique. C'est une véritable grâce, qui nous prend, nous saisit à l'improviste. L'imagination, malgré qu'elle soit " maitresse d'erreur et de fausseté", comme le rappelle Pascal, ne nous prend pas autant qu'avant, le sens moral n'est pas entrainé dans de périlleuses aventures, une sensibilité exquise n'est plus torturé par un corps malade, décharné, dépoulpé. C'est pourquoi ces deux auteurs font des éloges de l'apparence et de la démesure! Car la démesure est le moyen d'atteindre cet état divin. La volupté immédiate est seule importante, les lois n'ont plus d'importance, les espoirs non plus, pour un rare moment nous vivons au présent, nous disons "oui" à la vie, les illusions ne nous bercent plus, et les épreuves semblent faciles. Nous emportons le Paradis d'un seul coup. L'homme a une propension à l'infini. Jouir, comme dit Baudelaire, est une science.
C'est cette science que Nietzsche tente d'inculquer à travers son œuvre. L'ivresse est le symbole du sublime, sans ivresse, maitre mot ici, l'art serait impossible, la contemplation esthétique aussi. Plusieurs types d'ivresse qui ouvre vers le ciel, car comme nous le rappelle E.Cioran: " la sexualité est la seule porte terrestre vers le ciel", et aussi la plus facile. L'ivresse sexuelle, la plus primitive, l'ivresse de la lutte, de la volonté conservée et dilatée... Toute ivresse est bonne à prendre. L'essentiel c'est le phénomène de force et de plénitude. On force les choses à s'imprégner de nous dans une tension naturelle assez violente, on idéalise les formes, les forçant a se plier à notre volonté. Les traits principaux, le génie dyonisesque jaillit de nous pour créer dans un mélange salvateur de forme et de fond. Voilà l'exaltation présentée dans le Crépuscule des idoles par Nietzsche. Dans les flâneries d'un inactuel du même ouvrage il y décrit précisément ce processus : on enrichit tout de sa propre plénitude, l'objet devient reflet de la perfection de l'artiste de l'instant T, gravure de son état. C'est ce que Nietzsche appelle de l'art, c'est transformation violente, forcée. Dans l'art l'homme jouit de sa propre perfection. Voici la phrase centrale de l'œuvre. La conduite contraire est amaigrissante, œuvre d'affamés nous dit Nietzsche! Ceux qui ont des espérances supérieures, qui ne peuvent vivre le moment, sont incapables de créer, d'être artiste, c'est pourquoi Nietzsche considère que seuls les surhommes sont de vrais artistes, contrairement au chrétiens.
Il ne faut cependant pas prendre le mot chrétien au sens propre pour Nietzsche c'est plus subtil que cela! Il prend de l'avance sur le contre argument en présentant lui même Raphaël, pourtant chrétien, comme un non-chrétien, dans sa vision des chose. Raphaël disait oui, le oui que Nietzsche nous pousse à dire dans Ainsi parlait Zarathoustra, Raphaël créait l'affirmation dit il, il n'est donc pas chrétien. Et c'est là que sa pensée devient la plus intéressante, c'est qu'il nous apprend à dire oui, même si nous sommes chrétiens à notre sens du terme, il enjoint les chrétiens à affirmer et à vivre au temps présent comme ce que peu font. Une très belle leçon.
Enthousiasme des sens, acuité de la pensée, exaltation de la vie, sentiment de force, voilà ce qui nous disent Baudelaire et Nietzsche. Néanmoins devons nous suivre les analyses modernes qui nous enjoignent à penser que les paradis artificiels sont la forme du dyonisisme nietzschéen?
Il suffit de lire les Fleurs du Mal de Baudelaire pour voir combien cet état est difficile à atteindre, en effet il n'y a qu'une élévation, idéal du poète, " mon esprit se meut avec agilité" dit il. Et pour cet idéal, seul, 4 spleens, symbole de l'emprisonnement du poète, l'intelligence vaincue, l'inspiration aussi. Un de ces poèmes décrit d'ailleurs le poète comme enfermé dans une prison, une cage inoxydable, un drapeau planté sur sa tête, le poète est vaincu. Ce qui est intéressant de noter dans cet état paradisiaque, en comparaison avec le lourd spleen quotidien décrit par notre poète ou Nietzsche, c'est qu'il n'est définit par rien de naturel. Il n'y a pas de relation de cause à effet évidente. Est ce à la suite d'un comportement sage? C'est la réponse qui nous vient instinctivement à l'esprit, mais pourtant les deux auteurs ne penchent pas de ce côté, il semblerai que ce soit à la suite d'un excès que la grandeur se trouve.
Nietzsche écrit d'ailleurs que les sentiments ne cherchent qu'à réapparaitre, et n'existent que l'un en comparaison avec l'autre, ainsi le bonheur entraine le malheur, et le malheur le bonheur, l'amertume l'allégresse... Tout cela se continuant en un cycle. Cet état de jouissance suprême arriverait donc après un abus de faculté physique. C'est une véritable grâce, qui nous prend, nous saisit à l'improviste. L'imagination, malgré qu'elle soit " maitresse d'erreur et de fausseté", comme le rappelle Pascal, ne nous prend pas autant qu'avant, le sens moral n'est pas entrainé dans de périlleuses aventures, une sensibilité exquise n'est plus torturé par un corps malade, décharné, dépoulpé. C'est pourquoi ces deux auteurs font des éloges de l'apparence et de la démesure! Car la démesure est le moyen d'atteindre cet état divin. La volupté immédiate est seule importante, les lois n'ont plus d'importance, les espoirs non plus, pour un rare moment nous vivons au présent, nous disons "oui" à la vie, les illusions ne nous bercent plus, et les épreuves semblent faciles. Nous emportons le Paradis d'un seul coup. L'homme a une propension à l'infini. Jouir, comme dit Baudelaire, est une science.
C'est cette science que Nietzsche tente d'inculquer à travers son œuvre. L'ivresse est le symbole du sublime, sans ivresse, maitre mot ici, l'art serait impossible, la contemplation esthétique aussi. Plusieurs types d'ivresse qui ouvre vers le ciel, car comme nous le rappelle E.Cioran: " la sexualité est la seule porte terrestre vers le ciel", et aussi la plus facile. L'ivresse sexuelle, la plus primitive, l'ivresse de la lutte, de la volonté conservée et dilatée... Toute ivresse est bonne à prendre. L'essentiel c'est le phénomène de force et de plénitude. On force les choses à s'imprégner de nous dans une tension naturelle assez violente, on idéalise les formes, les forçant a se plier à notre volonté. Les traits principaux, le génie dyonisesque jaillit de nous pour créer dans un mélange salvateur de forme et de fond. Voilà l'exaltation présentée dans le Crépuscule des idoles par Nietzsche. Dans les flâneries d'un inactuel du même ouvrage il y décrit précisément ce processus : on enrichit tout de sa propre plénitude, l'objet devient reflet de la perfection de l'artiste de l'instant T, gravure de son état. C'est ce que Nietzsche appelle de l'art, c'est transformation violente, forcée. Dans l'art l'homme jouit de sa propre perfection. Voici la phrase centrale de l'œuvre. La conduite contraire est amaigrissante, œuvre d'affamés nous dit Nietzsche! Ceux qui ont des espérances supérieures, qui ne peuvent vivre le moment, sont incapables de créer, d'être artiste, c'est pourquoi Nietzsche considère que seuls les surhommes sont de vrais artistes, contrairement au chrétiens.
Il ne faut cependant pas prendre le mot chrétien au sens propre pour Nietzsche c'est plus subtil que cela! Il prend de l'avance sur le contre argument en présentant lui même Raphaël, pourtant chrétien, comme un non-chrétien, dans sa vision des chose. Raphaël disait oui, le oui que Nietzsche nous pousse à dire dans Ainsi parlait Zarathoustra, Raphaël créait l'affirmation dit il, il n'est donc pas chrétien. Et c'est là que sa pensée devient la plus intéressante, c'est qu'il nous apprend à dire oui, même si nous sommes chrétiens à notre sens du terme, il enjoint les chrétiens à affirmer et à vivre au temps présent comme ce que peu font. Une très belle leçon.
Littlewingrunner- Nombre de messages : 3140
Age : 31
Localisation : Région parisienne
Humeur : posée et fatiguée
Date d'inscription : 21/08/2009
Re: Ennivrez vous
Très belle leçon pour les chrétiens et pour les autres.
Ennivrons-nous donc autant que nous le pouvons !
Ennivrons-nous donc autant que nous le pouvons !
grumpythedwarf- Nombre de messages : 8306
Localisation : Hic et nunc
Humeur : Cyclothymique.
Date d'inscription : 31/07/2009
Re: Ennivrez vous
" de vins ou de vertus mais enivrez vous "
Littlewingrunner- Nombre de messages : 3140
Age : 31
Localisation : Région parisienne
Humeur : posée et fatiguée
Date d'inscription : 21/08/2009
Re: Ennivrez vous
Voilà un sujet fait pour moi^^
Le bonheur appelle le malheur et inversement. C'est un cercle du quel on ne sort qu'en jouissant de tout les instants et de toutes les expériences, bonne ou mauvaise. Pour moi c'est ça le enivrez vous. Jouir de tout du bon comme du mauvais.
Le paradis artificiel aide à apprécier le mauvais plus facilement, mais il n'est pas nécessaire. Je crois qu'on peut jouir de tout, même du simple fait de manger un unique grain de riz, du moment qu'on le fait en ivresse, en conscience...
je suis pas sûre que ce que je dis veuille dire grand chose
Nathanael a écrit:
Nietzsche écrit d'ailleurs que les sentiments ne cherchent qu'à réapparaitre, et n'existent que l'un en comparaison avec l'autre, ainsi le bonheur entraine le malheur, et le malheur le bonheur, l'amertume l'allégresse... Tout cela se continuant en un cycle. Cet état de jouissance suprême arriverait donc après un abus de faculté physique. C'est une véritable grâce, qui nous prend, nous saisit à l'improviste. L'imagination, malgré qu'elle soit " maitresse d'erreur et de fausseté", comme le rappelle Pascal, ne nous prend pas autant qu'avant, le sens moral n'est pas entrainé dans de périlleuses aventures, une sensibilité exquise n'est plus torturé par un corps malade, décharné, dépoulpé. C'est pourquoi ces deux auteurs font des éloges de l'apparence et de la démesure! Car la démesure est le moyen d'atteindre cet état divin. La volupté immédiate est seule importante, les lois n'ont plus d'importance, les espoirs non plus, pour un rare moment nous vivons au présent, nous disons "oui" à la vie, les illusions ne nous bercent plus, et les épreuves semblent faciles. Nous emportons le Paradis d'un seul coup. L'homme a une propension à l'infini. Jouir, comme dit Baudelaire, est une science.
Le bonheur appelle le malheur et inversement. C'est un cercle du quel on ne sort qu'en jouissant de tout les instants et de toutes les expériences, bonne ou mauvaise. Pour moi c'est ça le enivrez vous. Jouir de tout du bon comme du mauvais.
Le paradis artificiel aide à apprécier le mauvais plus facilement, mais il n'est pas nécessaire. Je crois qu'on peut jouir de tout, même du simple fait de manger un unique grain de riz, du moment qu'on le fait en ivresse, en conscience...
je suis pas sûre que ce que je dis veuille dire grand chose
Invité- Invité
Re: Ennivrez vous
Si; c'est même presque la définition de l'épicurisme, Zooey.
grumpythedwarf- Nombre de messages : 8306
Localisation : Hic et nunc
Humeur : Cyclothymique.
Date d'inscription : 31/07/2009
Re: Ennivrez vous
Je hume, je veux humer.
Ca parle de quoi?Je lis.
Moi je sais qu'on pense toujours que j'ai bu ou j'ai fumé quand je commence à développer un peu des bribes d'idées.Alors que je ne bois jamais, ni ne fume; alors je dis au mec quime dit ça que je suis saoul naturellement, il me dit mais non, dis pas ça, d'un air miséricordieux et gêné pour moi.
Mais rien à voir, je lis.
Ah nietz c'est intéressant?ok.Mais faut-il savoir pourquoi?C'est la question.J'apprécie nietz pour aucunes raisons; ce qu'il dit est organique, physiologique, après le nihilisme négatif il faut bien passerà autre chose, tendre vers, prétendre.
Voilà, je suis un artiste chrétien, double, car je suis scindé par ma conscience, je suis là, bien là, je forge, et j'aspire; présent-avenir.Un croyant savant.Croyant savoir.
Ca parle de quoi?Je lis.
Moi je sais qu'on pense toujours que j'ai bu ou j'ai fumé quand je commence à développer un peu des bribes d'idées.Alors que je ne bois jamais, ni ne fume; alors je dis au mec quime dit ça que je suis saoul naturellement, il me dit mais non, dis pas ça, d'un air miséricordieux et gêné pour moi.
Mais rien à voir, je lis.
Ah nietz c'est intéressant?ok.Mais faut-il savoir pourquoi?C'est la question.J'apprécie nietz pour aucunes raisons; ce qu'il dit est organique, physiologique, après le nihilisme négatif il faut bien passerà autre chose, tendre vers, prétendre.
Voilà, je suis un artiste chrétien, double, car je suis scindé par ma conscience, je suis là, bien là, je forge, et j'aspire; présent-avenir.Un croyant savant.Croyant savoir.
javeline- Nombre de messages : 483
Age : 44
Humeur : Toujours bonne universellement
Date d'inscription : 11/01/2011
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