Là, maintenant, je me dis...

Non, j'improvise entièrement, de A à Z, pendant que l'histoire déroule sa trame. Les titres viennent tout seuls, j'ai l'impression que ma cervelle est une source inépuisable d'où jaillissent les idées à mesure que je les sollicite.
Comme pour l'EDV, j'ai toujours eu le sens spontané du titre exact à donner à un chapitre.
Je ne parle jamais, ou à mots couverts, de cette espèce de don, parce que la plupart des gens y verraient de l'affectation ou de la suffisance, mais je t'assure que c'est parfois impressionnant.
Cela dit, ça se travaille : si je ne faisais pas de philologie, si je ne lisais pas avec un carnet ouvert à côté de moi, stylo à la main, le don se tarirait rapidement. On a reçu du ciel une terre arable, il s'agit d'arroser, de labourer et d'ensemencer.

... que c'est bô, une tête bien faite.

Tout cela ne dispense pas du travail de fond : vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage...

Ca, ça m'étonne aussi : comment peut-on savoir qu'on a fini ? je crois que je pourrais passer ma vie à faire et refaire un livre. Les années passant, je ne verrais plus les choses du même oeil, ma naïveté me confondrait, j'aurais des arguments nouveaux etc.

Oui, bien sûr, aussi est-il indispensable à un moment donné de décider qu'on ne retranchera ni n'ajoutera plus une ligne. Sinon, on n'aurait jamais assez de toute une vie pour peaufiner un ouvrage qui ne finirait jamais.

Couper le cordon ?

Enfin, ça se sent, quand un livre est achevé. Je ne peux rien te dire de plus, c'est intuitif : à un moment, tu viens de le relire en corrigeant çà et là quelques petits détails, et tu te mentionnes qu'il ne t'est plus possible de toucher au fond de l'ouvrage, que tout est à sa place, que l'édifice est complet et qu'y changer quelque chose risquerait de le faire écrouler. Alors, une petite voix t'avertit : "c'est fini".

Medea a écrit:... que c'est bô, une tête bien faite.

T'as déjà vu sa tronche, au béarnais ?

Quoi, ma tronche ! Qu'est-ce que qu'elle a, ma tronche ? (Variation sur un thème de Johnny).
C'est pourtant une belle tête, bien conformée, régulière, non dénuée d'un charme discret, même si elle évoque plus un poupon qu'un crooner !
Nom d'un Belge, j'lui en foutrai, moâ, de ma tronche !

En même temps, qui cause ?

Mais c'est un Grumpy !
Il faut vite le mettre au musée, l'espèce est en voie d'extinction.

Vicelards, que vous êtes.
J'hésite encore à vous adresser la parole.
Iconoclastes, marchands de tapis !

Nous rendons le culte qui s'impose aux vieilles choses dignes de respect, voire de vénération.
Nous nous prosternons devant toi, notre patriarche et notre puits de sagesse !

Argh ! C'est mieux.
Je vous absouds donc, mes agneaux !

(quelle merde, le verbe absoudre; éclaire-moi, Globi)

Je vous absous ! Il nous absout ! Nous nous absolvons ! Ils nous absolvent.
Allez en paix, mes fères ! Amen.

Absolument !

Alléluia.

Pardonnez à un pôvre flamand son inculture notoire.
Je suis con fus.

Mais tu ne l'es plus !

Gezegend zijt gij, ô Globouillissime !

Un petit tour par mon traducteur en ligne, et hop ! je parle flamand comme qui rigole.
Bon, béni, il faudra voir si je suis bénissable. Pas pousser, quand même...
Et puis ma modestie souffre...
(Vite, une pénitence, pas de pain aux raisins aujourd'hui)

Pratique, hein ? on peut aussi s'envoyer des messages en Morse sans connaître autre chose que ... --- ...

Méfiez-vous des traducteurs en ligne.
Cela s'avère imprécis et sans nuances.
Pas de feeling du terme propre, sans parler de la sémantique.

Ah, mais je sais le morse, Medea, je l'ai appris quand j'avais dix-huit ans, et d'autant plus aisément que mon oreille musicienne me facilitait les choses.
Par exemple, Globouille se dit __. ._.. ___ _... ___ .. ._.. ._.. .

Oui, bien sûr, Grumpy, on ne s'y fiera que pour de petites phrases, sûrement pas pour de longs textes littéraires.
Arf ! Je voudrais bien voir traduit en flamand Google le début de Candide. Ça doit valoir le détour.

Pft, mon convertisseur ne veut pas de ta phrase, il veut que les lettres soient séparées par / et les mots par //

Ce qui est rigolo, quand on est polyglotte, c'est d'écrire une phrase en une langue, la traduire en une deuxième, traduire le résultat en une troisième etc. Mais à ce stade, la phrase ne veut généralement plus rien dire, déjà.

Comme le jeu où les enfants se tiennent pas la main et se chuchotent un secret. Ce qui revient au début ne veut souvent plus rien dire.

Exact, Medea; cela vient du fait qu'un bon traducteur fait au préalable une adaptation avant ET après la traduction.
Cette nuance fait toute la différence.