Leçon sur le pardon

Je crois que le pardon véritable est une chose dont l'homme est très peu capable.
Le pardon c'est un acte sincère qui retire de notre coeur tout grief envers une personne (grief dû aux mauvaises actions que celui-ci aurait commises à notre égard).

Comme nous le savons tous, tout n'est pas bon ou mauvais, etc. De même, une personne n'est ni bonne ni mauvaise, mais elle commet de bonnes et de mauvaises actions. Pardonner c'est savoir se rappeler d'une personne par son bon côté comme son mauvais côté.


Lorsqu'on dit: tu es pardonné, ça n'est pas un signe de pardon.
Lorsqu'on sait et qu'on se rappelle les bons côtés d'une personne aussi bien que ses mauvais côtés, on la pardonne.

Tout dépend la gravité de l'outrage, qui est l'outrageur par rapport à soi et si cet offenseur a fait amende honorable... ou pas.

Il est plus facile d'accorder son pardon à quelqu'un qui présente de sincères excuses qu'à quelqu'un qui refuse de reconnaître qu'il a gravement offensé...

Comment oublier volontairement quelque chose ? c'est impossible. Tout ce qu'on peut faire, c'est "comme si"...

Medea a écrit:Comment oublier volontairement quelque chose ? c'est impossible.

Il me semble aussi.
Pour le reste, le pardon est une notion qui ne me parle pas trop j'avoue.

Il ne faut jamais se justifier; vos amis vous comprennent, et vos ennemis ne vous croient pas.

Medea a écrit:Comment oublier volontairement quelque chose ? c'est impossible. Tout ce qu'on peut faire, c'est "comme si"...

Et moi je te pose la question inverse. Comment fais-tu pour ne pas...?

On ne peut effacer l'offense d'un coup d'éponge, comme on effacerait un tableau noir (l'oubli n'est pas si facile) mais on peut tâcher de pardonner, surtout si l'offenseur reconnait ses torts.

Sarugaku nō a écrit:

Medea a écrit:Comment oublier volontairement quelque chose ? c'est impossible. Tout ce qu'on peut faire, c'est "comme si"...

Et moi je te pose la question inverse. Comment fais-tu pour ne pas...?

Pour ne pas oublier ? bien sûr, que j'oublie. Je ne peux pas le faire volontairement, c'est tout.

Je me pardonne volontiers de m'être levé tard, ce matin !
Ego te absolvo, Globouille, va en paix, mon fils !
Et ne pèche plus.

Globouille a écrit:Je me pardonne volontiers de m'être levé tard, ce matin !
Ego te absolvo, Globouille, va en paix, mon fils !
Et ne pèche plus.

Ca me rappelle un sketch que m'a raconté quelqu'un, au sujet d'un type qui vient pour la première fois à l'église et qui s'étonne de voir le prêtre secouer la burette en criant "mais ça coule pas ! mais ça coule paaaas !"

Globouille a écrit:Je me pardonne volontiers de m'être levé tard, ce matin !
Ego te absolvo, Globouille, va en paix, mon fils !
Et ne pèche plus.

Le temps passe, les oeufs durent.

"A défaut de pardon laisse venir l'oubli" Musset

un chanteur célèbre et belge"on n'oublie rien de rien
on s'habitue, c'est tout"

Ce qui est pardonnable est d'avance pardonné. D'où l'aporie : on n'a jamais à pardonner que l'impardonnable.
On peut pardonner, mais oublier, c'est impossible.

Si Dieu est la bonté-même et qu'il nous pardonne tout, à quoi bon essayer d'être vertueux ?

Medea a écrit:Si Dieu est la bonté-même et qu'il nous pardonne tout, à quoi bon essayer d'être vertueux ?

Pour ne pas sombrer dans la luxure ! Car derrière la luxure se tient l'antichambre de l'enfer où il y a des pleurs et des grincements de dents ! Et là, Dieu ne peut rien, c'est le fief de Satan.
Un seul remède, la Licorne Rose et Invisible. Elle seule vous sauvera des ténèbres.
Adhérez : cotisation, 50 euros par an.

Mais qui, déjà, disait à peu près ceci : "quand je songe aux occasions que j'ai eues, je suis sidéré de ma modération" !
oublie pas mes cinquante pour cent !

On fait part égale : disons, 300.000 membres cotisants. Ca nous fait 7.500.000 euros chacun. Après quoi, on se tire en Andorre, on dépose le fric à la Banca de Andorra, loin des maltôtiers français et belges, et à nous la belle vie !
On pourra même se présenter aux élections.

J'aimerais dire à une certaine personne : "je te pardonne"... Le problème, c'est que cette personne ne reconnaîtra jamais ses torts et ne présentera jamais ses excuses car trop vaniteux est... mon père.

Quelqu'un qui vous a blessé alors qu'il est responsable de votre bien-être, moi, je n'essaierais même pas de lui pardonner, à partir du moment où il a vu ma douleur. Il sait qu'il ta fait du mal, au moins ?

Le comble et le pire dans cette lamentable histoire, c'est qu'il me considère comme entièrement responsable, se considérant par le fait même victime de ma "méchanceté"... le problème est insoluble et j'ai coupé les ponts, pour me protéger...

Si je vous racontais l'histoire de mon grand ami Fafa, qui a aujourd'hui quarante ans, vous seriez épouvantées...
Cela pourrait se résumer par ce poème :

A toutes les mères indignes

Elle a les prunelles obscures,
Une langue fort déplaisante,
Les doigts crochus, la bouche dure,
Le cœur pervers, l'âme méchante.

Son front est toujours assombri
Par un reflet noir et malsain,
Qui prête à sa physionomie
Un air de persistant chagrin.

Si tendre à plaindre ses malheurs,
Tout bonheur lui est une offense,
Toute réussite est un heurt
Que l'on fait à son importance.

Combien de femmes ténébreuses
N'ont ainsi, hélas, enfanté,
Que pour rendre la vie odieuse
Au fruit de leur maternité ?

Un jour, j'ai pardonné et n'en étais pas peu satisfaite, tout avait l'air de s'arranger et puis je me suis rendu compte qu'il faisait cent fois pire qu'avant. Avec certaines personnes, il ne sert tout simplement à rien de tendre l'autre joue. Servir de punching-ball gratuit n'est plus de la grandeur d'âme, mais de la bêtise masoschiste.

... pour ne pas sombrer dans la haine (qui est un sentiment aux antipodes de mon état d'esprit), j'ai préféré couper les ponts et le Dieu auquel je crois avec confiance et qui a dit : "tu honoreras ton père et ta mère" comprendra sûrement pourquoi je ne puis honorer le mien et pourquoi je fus contrainte de le fuir...

Opaline a écrit:... j'ai coupé les ponts, pour me protéger...

T'as sans doute bien fait, c'est la seule façon de se protéger (ainsi que sa propre famille) de parents toxiques.

Opaline a écrit:... le Dieu auquel je crois avec confiance et qui a dit : "tu honoreras ton père et ta mère" comprendra sûrement pourquoi je ne puis honorer le mien et pourquoi je fus contrainte de le fuir...

A ta manière, t'es une croyante modérée quoi.