L'esprit de compétition

La question mérite en effet que l'on s'y penche. Dans de nombreux domaines, le fait de mettre en compétition tous les élèves aurait tendance à être assimilé à un défi. On s'investit alors beaucoup dans sa tâche, ça travaille dur, pour espérer prendre la place du meilleur. Ca peut en effet stimuler certains, mais ça peut aussi en décourager d'autres, car une compétition n'est pas que dans la discipline concernée, elle est aussi psychologique et morale. Et certains, pourtant pas si mauvais que cela loin de là, peuvent aller jusqu'au suicide.

Que la personne soit un sportif professionnel, lors d'un concours, d'un entretien d'embauche, d'agents commerciaux,... il y a, à mon avis, le domaine dans lequel on doit montrer sa compétence et son talent, mais dans tous, le facteur psychologique est primordial. On peut avoir dans une classe de prépa des élèves tous très costauds dans les disciplines scientifiques, et constater que certains craquent et se noient dans une prépa dans laquelle la cadence est très soutenue. Ca peut aussi être destructif et entraîner un peu un principe du chacun ou soi ou des effets de groupes. Dans ce système, il y aura toujours des gagnants, mais aussi des perdants.

Le côté stimulant peut constituer un bon test psychologique : est-ce que la personne peut supporter une telle épreuve ? Dans ces conditions, le ou les personnes sélectionnées pourraient constituer d'excellentes recrues.

Dans d'autres domaines, je trouverais déplacé de mettre les gens en compétition. A l'école primaire par exemple, je suis plus partisan d'élever chaque élève au plus haut de ses capacités et que chaque élève assimile les notions à son rythme, en fixant une limite dans le temps tout de même. Tout comme pour le baccalauréat, qui n'est pas une compétition mais des défis personnels, ça peut aussi être le moyen d'apprendre à travailler en équipes bref de former une forme de solidarité.

Il est fort rare que, dans les milieux professionnels, on puisse bosser tout seul. Car si on a des personnes habituées à être considérées comme les meilleurs, en contexte professionnel, ils garderont souvent cette envie d'écraser l'autre, et ainsi nuire à l'ambiance du groupe.

Au Canada, il y a quelques années, les sociétés souhaitaient évaluer leurs salariés par des notes et des primes au mérite. Lorsqu'ils ont compris ce qu'ils avaient créé, ils ont produit une ambiance de tension, de compétition, au point que les collègues ne se parlaient plus, se faisaient des crasses dans le dos et le groupe perdait en performance et en efficacité. C'est ce qu'ils essaient de faire en France. Dans le domaine de la police, ils ont instauré des quotas de gardes à vue, pour mesurer la performance de chaque agent. Un commissaire de police a avoué que c'était complètement stupide, et des policiers, écoeurés par leurs métiers, sont même en arrêt maladie longue durée car ils ne supportent plus ces conditions de travail, et certains ont même sombré dans l'alcool. D'autres, qui jouent le jeu, deviennent particulièrement abjects.

Nous sommes de plus en plus dans une société de compétition : la concurrence, les télés réalités, dans les grandes écoles. Je ne partage pas cette philosophie. J'ai pourtant été classé premier dans certains domaines (dernier aussi), ce n'est pas vraiment ce que je retiens en fait et me dire, je suis bon, je ne suis pas bon mais plutôt ce que j'ai gagné après avoir fait tel domaine.

Il me semble important pour l'individu se fasse compétition lui-même : la concurrence se fait pour soi-même. Aussi, la satisfaction est d'autant plus grande lorsqu'on réussit. Et c'est ainsi bon pour la confiance en soi.

Il me semble également utile dans certains domaines de mettre en concurrence certaines personnes, comme un entretien d'embauche ou des concours. Dans le premier cas, la société cherchera la personne la plus compétente. Dans le second cas, on choisira les personnes aptes par exemple à occuper des postes dans la fonction publique. Comme on ne peut pas prendre tout le monde, on est contraint à instaurer ces compétitions.

Cependant, je ne suis pas très favorable à ce système car on peut détruire une personne qui peut tout à fait se défendre, mais pas un contexte de tension mais de plus grande sérénité.

Comme déjà, il faut trouver le juste milieu selon moi.
Il faut l'avoir assez pour être ambitieux, vouloir être bon, meilleur que les autres etc. Mais il ne faut pas en avoir trop, au point d'être irrespectueux, de vouloir écraser tout le monde etc.

Personnellement, je veux être meilleure que les autres, mais je ne suis pas prête à tout pour y arriver.