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Elisabeth Roudinesco au secours de Freud.

4 participants

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Elisabeth Roudinesco au secours de Freud. Empty Elisabeth Roudinesco au secours de Freud.

Message par lilnono Jeu 22 Avr - 12:35

Michel Onfray sort un livre ("Crépuscule d'une idole. L'affabulation freudienne") où il prend un malin plaisir à critiquer Freud. Dans une tribune relayée par le site Mediapart, Elisabeth Roudinesco, historienne et psychanalyste, prend la défense du père de la psychanalyse, injustement présenté "comme un monstre pervers, maltraitant son père jugé pédophile, ayant abusé psychiquement de ses trois filles (Mathilde, Sophie et Anna), et commis l'adultère avec sa belle-sœur pendant
quarante ans
". Elle s'en prend ensuite directement à l'auteur, qu'elle qualifie de "dieu solaire, hédoniste et masturbateur". Extraits :

"(...) L'appartement de Vienne aurait été, selon [Onfray], un lupanar et Freud un abominable Œdipe : il ne pensait qu'à coucher réellement avec sa mère (même à un âge avancé) puis à occire vraiment son père (même après la mort de celui-ci, survenue en 1896), et enfin a fabriquer des enfants incestueux pour mieux les violenter. C'est ainsi que pendant dix ans, Freud aurait torturé sa fille Anna tout au long d'une analyse en forme de procès inquisitorial qui se serait déroulé de 1918 à 1929 et au cours de laquelle, chaque jour, dans le secret de son cabinet, il l'aurait incité à devenir homosexuelle (Le crépuscule, p. 243-245). S'il est exact que Freud a bien analysé sa fille, la cure a duré quatre ans et non pas dix. Et quand Anna a commencé à se rendre compte de son attirance pour les femmes, Freud l'a plutôt incitée à s'orienter vers le travail intellectuel (...)Freud n'était ni homophobe ni misogyne, même si sa conception de la sexualité féminine est discutable et a été discutée de nombreuses fois".

"Onfray affirme que le grand abuseur viennois n'était autre qu'un escroc «ontologiquement homophobe» (Le crépuscule, p. 513-513) (...)Or, la vérité sur cette affaire est toute différente. Freud, au contraire de bon nombre de ses disciples, ne considérait pas l'homosexualité comme une perversion et il était favorable, politiquement, à une émancipation des homosexuels".

"Défenseur du plaisir solitaire et solaire, Onfray accuse Freud, non seulement d'avoir engrossé sa belle soeur, mais d'avoir favorisé une immense répression de la masturbation (Le crépuscule, p.
497-504). L'attaque est d'autant plus comique que Freud a été voué aux gémonies par de nombreux sexologues puritains du début du XXè siècle pour avoir condamné toutes les tortures que l'on infligeait aux enfants pour réprimer la masturbation (mains attachées dans le lit, appareils effrayants, excision des filles, menaces diverses, coups, etc...)."

"On ne s'étonnera donc pas de voir surgir sous sa plume, non pas une critique de la psychanalyse à la manière de Theodor Adorno, d'Herbert Marcuse, des féministes ou des culturalistes américains, ou encore de Gilles Deleuze ou de Michel Foucault, mais une accusation semblable à celle des adeptes du néo-paganisme anti-judéochrétien. Car c'est bien dans cette veine que se situe l'auteur du Crépuscule d'une idole quand, retournant l'accusation de «science juive» prononcée par les nazis contre la psychanalyse, il fait de celle-ci une science fasciste(...) Accusant Freud d'avoir théorisé la notion de pulsion de mort et de l'avoir inscrite au coeur de l'histoire humaine, Onfray en vient à affirmer que puisque les nazis ont mené à son terme le plus barbare l'accomplissement de cette pulsion, cela signifie bien que Freud serait le précurseur de cette barbarie et aussi un représentant des anti-Lumières, animé par la «haine de soi juive» (Crépuscule, p. 228 et 476)."

"A la lecture d'un tel ouvrage, dont l'enjeu dépasse largement le débat classique entre adeptes et opposants à la psychanalyse, on est en droit de se demander si les considérations marchandes
qui ont conduit à cette publication ne sont pas désormais d'un tel poids qu'elles seraient susceptibles d'abolir tout jugement critique et tout sens de la responsabilité ?
"

>> Totalité de l'article ici. <<

Dans une tribune paru dans Le monde du 22.04.10, Michel Onfray répond à Mme Roudinesco.

"Voilà, c'est fait, Mme Roudinesco qui piaffait d'impatience dans la perspective de la parution de mon livre sur Freud a enfin pu vider sa bile dans Le Monde des livres et, personne ne s'en étonnera, les arguments sont connus : je suis un fasciste, un compagnon de route de Vichy et de Pétain, un suppôt du Front national, un défenseur d'auteurs ayant trempé dans la collaboration..."

"Je dispose de plusieurs témoignages de psychanalystes illustres affligés que cette dame puisse s'autoproclamer gardienne médiatique du temple freudien et considérer que, si on émet une critique sur Freud, le freudisme ou la psychanalyse, c'est à elle qu'on fait une offense personnelle".

"Elle sait de quoi et de qui elle parle et illustre ce faisant, à son corps défendant, la thèse qui anime mon livre sur Freud, thèse nietzschéenne au demeurant : toute philosophie constitue
l'autobiographie de son auteur, sa confession...
"

"Mme Roudinesco affirme que mon livre est "truffé d'erreurs" sans dire lesquelles. Qu'il est "traversé des rumeurs", toujours sans préciser. Qu'il est "sans sources bibliographiques" ! Or, si Mme Roudinesco avait eu le livre entre les mains et ne s'était pas contentée de ses fantasmes, elle aurait constaté qu'il existe une bibliographie commentée de vingt pages".

"J'aurais aimé, au lieu de ce long cri de haine, un article qui m'explique : pourquoi Freud rédige une dédicace élogieuse à Mussolini en 1933 ; pourquoi il s'est rangé du côté du chancelier Dollfuss auquel on doit l'austro-fascisme responsable des répressions sanglantes à Vienne en 1934 - 1 500 à 2 000 morts sous ses fenêtres ; pourquoi, avec le psychanalyste Max Eitington, Freud travaille dès 1933 avec les nazis pour que, sous couvert de l'Institut Goëring, la psychanalyse puisse continuer à exister sous le IIIe Reich (...) pourquoi Freud refusait de prendre les pauvres sur son divan ; pourquoi il prenait l'équivalent de 450 euros la séance en liquide et
préconisait une séance par jour
".

>> Totalité de la tribune là. <<
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Message par Littlewingrunner Jeu 22 Avr - 16:17

Du Onfray quoi...

Je suis désolé d'être lapidaire mais je sors de mes gonds à chaque fois que j'entends ce nom, je déteste ce mec...
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Message par grumpythedwarf Jeu 22 Avr - 16:50

Nathanael a écrit:Du Onfray quoi...

Je suis désolé d'être lapidaire mais je sors de mes gonds à chaque fois que j'entends ce nom, je déteste ce mec...

Console-toi, mon pote, t'es pas tout seul; il me donne de l'urticaire, ce mec.
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Elisabeth Roudinesco au secours de Freud. Empty Re: Elisabeth Roudinesco au secours de Freud.

Message par Littlewingrunner Jeu 22 Avr - 16:52

Pour moi c'est le prêt à porter intellectuel...

Il critique Freud, c'est sans risque, ça fait 20 ans que la psychologie l'a dépassé, tout en gardant ses découvertes, il se la joue anti conformiste : regardez je critique Freud, je refuse le culte des idoles, mais il sait très bien que c'est très tendance dans le Paris bobo de le faire... Un faux semblant.
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Message par landord Jeu 22 Avr - 18:39

Je n'ai pas de quoi apprécier le livre de Onfray, ni de juger son auteur.

Je n'ai pas de sympathie pour Freud, ni pour la "secte" de thérapeutes qu'il a engendrée.

La psychiatrie est science difficile.

L'influence de Freud a permis que se mette en place toute une série de thérapeutes qui seront sans doute constestés vertement dans les années à venir, lorsque les neuro sciences et autres thérapies comportementales auront davantage d'outils et de résultats positifs.

Onfray touche à un ordre établi, cela ne suffit pas à le rendre intéressant. Il est peut être utile, quand même, qu'une telle initiative ( même non fiable) secoue l'édifice des psychanalystes Elisabeth Roudinesco au secours de Freud. Icon_question
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