Critiques/public

Que ce soit pour le cinéma, les arts plastiques, la musique ou encore la littérature, deux perceptions de l'art s'opposent: d'un côté celle des critiques, des "professionnels de la profession" qui sont de plus en plus souvent auteurs (ou artistes) et critiques dans le même mouvement; de l'autre la perception parfois très différente de ces mêmes oeuvres par le public ( les uns portant aux nues ce que les autres n'apprécient pas, et inversement). Ce n'est évidemment pas systématique (heureusement encore !), mais c'est assez fréquent.

Selon vous, pourquoi une telle différence de vues ?

Ah sly, contente de te revoir!
Sujet intéressant!

Je pense qu'un critique intègre l'oeuvre ou l'objet dans un tout, un mouvement particulier, un genre, un artiste, etc. Son système de références est plus riche certes, mais également beaucoup ciblé. Certains oublient parfois que critique n'est pas synonyme de mauvais jugement.
Pour le public, je vois une approche plus "naïve", moins analytique et plus affective. J'aime ou je n'aime pas. Je ne me casse pas trop la tête à décortiquer le pourquoi du comment.
Les références, les objectifs et les perspectives étant différentes, les approches le sont également.
Maintenant reste à savoir quel point de vue est privilégié...

Parce que, en tant que profanes, nous réagissons impulsivement en fonction de notre sensibilité, sans rentrer dans des considérations de concepts artistiques, de normes quelconques ou de je sais quoi... Nous voyons avec notre coeur et pas seulement avec nos yeux, contrairement aux soi-disant experts en la matière.

D'accord, Opaline. "La critique est aisée et l'art est difficile".
Toujours se méfier des critiques pros. Dans tous les domaines.

Il est effectivement difficile de juger une œuvre car on le fait forcément en fonction des connaissances que l'on a de la discipline.
Un professeur de lettre critiquera avec beaucoup plus d'éléments de comparaison et d'analyse un roman que ne pourrai le faire un dentiste qui ne lit pas beaucoup. Pour le cinéma c'est pareil.
Je travail dans le cinéma, mon métier consiste à faire des effets spéciaux. Il est évident que si je vois un film bourré de défauts à ce niveau là, ça me choque et ça me fait sortir de l'histoire.
Pourtant une personne lambda se fichera des effets spéciaux, et aura tendance à se focaliser sur l'histoire, les personnages. C'est idiot, mais un élément technique qui me touche de très près influence énormément mon jugement.
Je pense que cela est pareil dans toutes les disciplines.

Les critiques professionnels sont un peu dans le meme cas. Ils voient beaucoup de films, ont pour la plus part étudié l'histoire et les techniques de cinéma. Leurs critères ne sont donc pas forcément les meme.
Ensuite il y a un coté idéologique. Les cahiers du cinéma, Première et Télérama ne porteront pas les mêmes jugements sur les films, chacun défandant un style qu'il aime.

grumpythedwarf a écrit:D'accord, Opaline. "La critique est aisée et l'art est difficile"

Là on peut dire que c'est un Pro littéraire qui a émit cela. LA critique en général, c'est un peu "le pique-boeuf", faisant référence ici à un autre topic ouvert par Slynop, elle ou il vit (en fonction de la critique ou de l'animal) sur la laine ; de la sueur et du sang , montant parfois au pinacle de fameux fumistes (tel le dernier exposé à Versailles, avec ses ballons gonflés) dont je me suis empressée d'oublier le nom ; ou en détruisant à la racine un véritable artiste qui ne demandait qu'à ouvrir et se débarrasser de ses élytres (faut bien rire, a dit scarabee (le - pour le coup et venir en aide à notre dormeur)...

Il y a à ce sujet énormément de polémiques, concernant NEAULLEAU et ZEMMOUR et ceux qui s'offusquent de l'un ou de l'autre ne saisissent pas, comment ils "professent" sans didactisme aucun, la réelle fonction d'un critique.. et non de LA critique.

C'est un peu comme parler de LA politique et DU politique... C'est tellement autre. Enfin, bon, là je vous laisse, je laisserai, après cuisson, un bol de ratatouille à Sink quand il (elle) se réveillera. C'est dur pour nous aussi de savoir !

L'expo c'était celle de Koons , une horreur. Honnêtement parfois j'ai beaucoup de mal à juger objectivement l'art comme peuvent le faire certains critiques. Et je fais donc aprtie des gens qui critiquent avec leur sensibilité propre.
Mais je vois souvent une grosse hypocrisie dans la critique, plûtot celle des professionels généralement. En effet , cherchant toujours à ratacher n'importe quoi à n'importe quel mouvement. Lors d'une de mes visites à une gallerie d'éxposition j'ai assisté à un " concept nouveau " applaudit par la critique. Cela consister à tremper un piceau dans la peinture , et de jeter la peinture sur la toile à plusieurs reprises sans aucune retenue et sans réfléchir , art spontané s'il en est ... Pour moi , autant directement le dire , ce n'est pas de l'art et je déteste ça , je ne vais pas jusqu'a insulter les gens qui apprécient cela , et Dieu sait que j'ai tenté de m'y intéresser et de comprendre le Pourquoi du Comment.
Alors les critiques applaudissent cela pour sa spontanéité, sa dimension psychologique " oui cela permet de montrer l'intérieur de chacun selon la force de smouvements etc... " . On peut trouver des excuses à tout. D'ailleurs dans la peinture il n'est pas nécessaire de jeter de la peinture sur une toile pour donner des états d'esprit , je prend l'exemple de Basile dans le livre d'oscar Wilde Le portrait de Dorian Gray qui a peur que Dorian voit ses sentiments à travers ses traits trop fort en courbes...
Cependant il ne faut pas mettre toutes les critiques dans le même sac. Certains, même si je les apprécie comme cahier du cinéma, pratique trop ce qui est appelé la masturbation intelectuelle et sont bien trop fermés pour Mr.Tout le monde.

Après ce que vous venez de dire Nathan, je suis assez d'accord, et quand vous parlez de "jeter de la peinture, comme cela sur la toile, cela éveille en moi les début de Jackson Pollock, qu'on a nommé d'ailleurs ensuite Jack the Dripper, l'Egoutteur », cependant cet essai qui est devenu sa force ensuite, il l'a "saisi" car il s'est intéressé au départ, à la suite de la transhumance de ses parents à l'art primitif des indiens (un peu comme notre Pdt actuel ) il aurait parlé/échangé avec eux...puis l'alcool aidant la distorsion s'est faite de plus en plus grande, mais je dois dire que j'aime énormément le Jackson Pollock.. Mais je m'évade un peu... Je ne trouve pas "free", son oeuvre, mais plutôt l'expression d'une rage folle...