Amor fati

je ne suis pas un connaisseur pointu de Nietzsche, mais depuis quelques mois, je me penche sur la philosophie nietzschéenne avec autant d'acuité que possible.

Il se pose à moi un problème, d'une affligeante banalité, et qui, sans nul doute, sera résolu en quelques messages.

L'amor fati, l'amour du fatum, l'amour du destin, de "ce qui est", de l'ici bas. En opposition radicale au nihilisme et à l'adoration d'un au delà, présumé supérieur à l'ici bas. Certes, mais que faire de l'ici bas intolérable ? Que faire de la shoah ? Que faire du crime organisé ? Que faire de la méchanceté gratuite et dévastatrice ? Que faire des drames en tout genre ? J'arrête là, vous aurez compris l'idée. Comment résoudre l'énigme ?

Comment interpréter la vision Nietzschéenne du... mal ? Je sais que ce mot est un "gros mot" dans la philosophie nietzschéenne. Doit-on tout simplement oublier la notion de mal ?

Il me paraît inconcevable, insensé, voire "dangereux" d'oublier la notion de "mal".

Ce que Nietzsche appelle "mal" moi j'appelle ça travers humain.

Quand Nietzsche détruis la dialectique idéaliste de "l'arrière monde" et de "l'ici bas" il détruit aussi la vision pessimiste que l'on peut avoir de " l'ici bas", celui ci cesse d'être le monde de souffrance promis par les religion du livre dans la morale usuelle ( qui n'est pas la morale que l'on peut tirer de la bible, Nietzsche le précise, lorsqu'il parle de morale judéo-chrétienne à éliminer c'est la morale dominante, celle que les prêtres véhiculent), par là même la notion de mal disparaît avec celle de bien, qui sont des mots issues d'une généalogie : voir Généalogie de la morale ( Genealogie des Moral) .

Pour Nietzsche ce qui est bien ou mal prend un autre sens, et cela se pense au niveau des instincts. Dans le Gai Savoir ( Freulische Wissenschaft) il décline très bien ce terme en parlant de ceux qui gaspillent leur énergie dans l'excès, il les démonte autant que les ascètes qui refusent la vie.
La question de l'ici bas intolérable est donc hors du champs de la philosophie nietzschéenne puisque pour lui justement l'ici bas n'est plus intolérable, il est. La pensée de Nietzsche ne se pense pas sur un fond de "moraline", une dualité bien/mal très ( trop) influencée par une morale sociale millénaire. On réduit souvent Nietzsche à un déni de la pitié : tout simplement parce qu'il démontre ( Gai Savoir, Par delà bien et mal) que la pitié ne fait pas autant de bien qu'on le croit à celui qui la reçoit, au contraire. C'est presque par altruisme que Nietzsche refuse la pitié, il refuse la facilité. Ce qui ne tue pas rend plus fort : c'est une disposition d'esprit vers laquelle il faut tendre : même la maladie est bénéfique, car elle permet de connaître autrement, il faut voir l'introduction du Gai Savoir et l'ode à la santé retrouvée.

C'est une vision tout à fait défendable, mais dangereuse, parce que savamment mixée pour la convertir en théorie politique par un gros taré, elle peut donner libre cours à toutes les haines, à tous les racismes, à toutes les noirceurs possibles à l'âme humaine. Et Dieu sait si ce ne sont pas les spécimens qui manquent à notre belle planète.

Les noirceurs du monde n'ont besoin d'aucun prétexte pour se manifester.
Tout fait farine au moulin.
Le destin est-il votre seule religion, ou l'au-delà vous inspire-t-il ?

(tout en préférant le vin d'ici à l'eau de là)

grumpythedwarf a écrit:Les noirceurs du monde n'ont besoin d'aucun prétexte pour se manifester.

Elles peuvent s'en servir comme d'un support, d'un catalyseur, l'étincelle qui met le feu aux poudres... Casus belli, mon cher Grumpy, casus...
Sur l'au-delà, on connaît ma position là-dessus, aussi je n'en parlerai pas, ce serait une redite.

C'est toujours le problème Globouille : Une théorie et ce que l'on en fait. En l’occurrence Nietzsche détestait les antisémites et le nationalisme, ainsi que l'Etat, " le plus froid des monstres froids". Sa Volonté de puissance qui est censé avoir influencé le nazisme a été retravaillé par sa soeur, soeur de laquelle il disait : " quand j'ai envie de penser à quelque chose de particulièrement ignominieux je pense à ma soeur et à ma mère"...

Il n'arrive que trop souvent que l'on se serve d'une idée originellement saine, ou d'un défaut naturel d'une personne, pour la détourner de son champ d'application et la convertir en une arme offensive. Je connais quelqu'un qui soutient que Victor Hugo prônait l'infidélité conjugale...

Paul Valery disait ( idée sur le monde moderne ou actuel, je ne sais plus très bien le titre) : " l'histoire justifie tout, elle a fait tout les métiers " : il en est souvent de même dans les discours de sophistes et démagogues, on prend des éléments de n'importe qui, sans aucune rigueur, pour justifier son propre point de vue, en tordant le cou de ceux que l'on utilise...

De même qu'on peut citer de manière détournée un auteur en isolant la citation de son contexte, c'est à dire en ignorant de qui précède et ce qui suit.

Pourquoi ne pas accepter, tout simplement, ce que peut faire l'humain.

Dès qu'une citation est très connue on en arrive à ça : regarde le cogito ergo sum de Descartes, je suis sûr qu'il n'y a pas grand monde qui peut refaire la démonstration...

Moi je peux, en copiant, mais c'est long.

Amor fati, ça me parle ça.Amours factices.Pas une laipdation suite à un décret.Fati.
On aime un au-delà à la fois, pratiquant l'amor fati("tu pratiques l'amor fati?huuuum!oui....") je le sais.Ou au-delà et ici-bas se confondent.

Etre sincère, montrer l'exemple, l'air, être positif; être tout à la fois, les deux côtés, en l'occurence le mal et le bien; voir que le mall existe, le savoiir, le constater, le mal reconnu comme mal puisqu'on le reconnaît et on en parle; "ça fait mal!", envie de bien et mal congénital existent, on distingue alors, on reconnaît, on est sincère, coincé, pincé; cioranien sans l'être.Quand on aime on aime; c'est le lien fatal; on aime parce qu'on est bien obligé d'aimer, on est là, on ne se force pas, on est là pour ça; être le produit fini d'une création et continuer de créer; "je suis paralysé par le sang du Christ, bien qu'il me trouble les yeux et la vue, je ne pourrai jamais cesser de continuer".La fausse citation.
Amor fati, quoi!Ca ne s'explique pas Grump, on "aime" Nietzsche ou pas, et puis il y aa de l'amor fati partout, pasde leçon à donner, juste montrer l'exemple, et puis chacun fait ce qu'il peut, s'ausculte, se sculpte.
J'ai toujours du mal à dire qqch d'intelligent quand ce n'est pas moi qui engage; après je pourrais me taire, mais on pourrait prendre ça pour du mépris.
L'intelligence, y a que ça de vrai, faire de l'intelligent, du beau alors, de l'oiseau.

Mais non, ne surtout pas oublier la notion du mal.Il faut être avec tout ça, en faire qqch.Enfin il faut, tss!Il ne faut pas, Amor fati c'est toi, c'est moi, tu fais ce que tu veux, on fait ce qu'on veut, c'est Lautréamont, c'est tout ce qui existe, de bien, de mal, de con, de beau, de laid; tout ce qui existe, après chacun fait ce qu'il peut avec ça, est qui il est, continuera d'être.
En tout cas une bonne question doit toujours être très sincère, je l'instaurerai ddans mon espace; "seulement en créateur".Créature et créateur.Bête et...
Enfin c'est beau la ilberté!C'est grand!Quand je dis ça on dirait les poésies de l'autre est amont, aval.
Tout ce qui est est; si ça existe!C'est que çadoit exister, que çaconstitue vraiment, entièrement l'existence et la vie.Nous ne pouvons uniquement prendre racine.
A mort.La fatigue, jadis.Fatigué on l'est tout le temps, c'est-à-dire qqfois.Ouais, chais pas, Réfléchier comme disait Opa.La merde, le commencement de la poésie, de cette possibilité, car c'est une possibilité qui s'offre, et sans cette possibilité...la vie serait une erreur(allo!).La poésie est la possibilité de la poésie, la gratitude.Alors la merde, quand on est poète, ce n'est pas un problème, amor fati.L'arrêt flexion, la raie manta.
Toute cette posssiblité, ces possibles, tout est là, ce potentiel!Même homosexuel d'aller dans mon potager.
Tout est....ceci ou cela, amor fati.Génial, réel.Jeune à jamais.Jardin secret.

javeline a écrit:... Ou au-delà et ici-bas se confondent (...)

Etre sincère, montrer l'exemple, être positif, être tout à la fois, les deux côtés, en l'occurence le mal et le bien; voir que le mal existe, le savoir, le constater, le mal reconnu comme mal puisqu'on le reconnaît et on en parle (...)

pas de leçon à donner, juste montrer l'exemple et puis chacun fait ce qu'il peut, s'ausculte, se sculpte (...)

Mais non, ne surtout pas oublier la notion du mal. Il faut être avec tout ça, en faire quelque chose.

... tu fais ce que tu veux, on fait ce qu'on veut (...) c'est tout ce qui existe, de bien, de mal, de con, de beau, de laid ; tout ce qui existe, après chacun fait ce qu'il peut avec ça, est qui il est, continuera d'être.

Tout ce qui est est ; si ça existe, c'est que ça doit exister, que ça constitue vraiment, entièrement l'existence et la vie. Nous ne pouvons uniquement prendre racine (...)
Toute cette posssiblité, ces possibles...
Tout est....ceci ou cela (...) Jardin secret.

Quelques extraits javeliniens qui m'ont interpellée.

Oui, mais il a oublié les sous-titres...

Cool!Une secrétaire.Merci.Un "l" a interpelé-)(allo!), coucou Opa!

Il était tard, je me souviens à peine avoir écrit ça.Quelle nuit de fou!